Sommaire
Extrait d’une conférence de Paramahamsa Hariharanada en 1986
Il y a un pouvoir divin dans chaque être humain, mais de nos jours, ce n‘est plus enseigné nulle part. Ayant tout créé, Dieu entra dans la création. Tous sont donc des enfants de Dieu. Dans les Upanishads il est écrit:
srunbantu sarve amritasya putraah
“Prêtez l’oreille Oh fils de la béatitude immortelle.” Les êtres humains sont des fils immortels de Dieu. Ils sont descendus de Dieu. Ils doivent retourner à leur état originel c’est à dire qu’ils doivent réaliser Dieu, être uns avec Dieu. Alors seulement toutes leurs aspirations seront comblées et ils seront vraiment heureux. Ils obtiendront la paix, la béatitude et le bonheur divin. Cela est rendu possible par la pratique sincère et régulière du Kriya Yoga.
Le mystère Suprême du Kriya Yoga fut donné à l’homme à sa création. Dans les temps reculés, il y a des milliers d’années, pendant la période de Satya-Yuga, l’ère de la vérité, il n’y avait pas de Rama, de Krishna, de Kali, de Durga etc. Même les Vedas, la Bible, le Coran n’existaient pas. Mais il y avait un grand nombre de moines puissants, de rishis qui possédaient en eux des miracles merveilleux et la vérité. A l’époque les gens pratiquaient cette technique ancienne du Kriya Yoga. A l’aide de la technique spéciale du souffle du Kriya Yoga, ils atteignaient la paix, la béatitude et le calme tout au long de la journée et de la nuit. Rien que par le contrôle du souffle ils atteignaient la maîtrise de soi, car la maîtrise du souffle est la maîtrise de soi, l’état sans souffle est l’état sans mort.
Maintenant presque tout le monde est religieux mais ils ne se préoccupent que du jeu religieux. Beaucoup de gens chantent des Mantras et suivent des techniques variées de Puja. Malgré tout cela, ils sont incapables de calmer leur agitation et de se débarrasser de leur égocentrisme de leur cruauté et de leur brutalité. Ils ne tirent donc aucun profit de ces pratiques religieuses. Par exemple, si quelqu’un boit du nectar dans un pot empoisonné, que va-t’il se passer? De même, bien que les gens soient religieux et aillent d’un gourou à l’autre, il n’y a pas de progrès spirituel en eux car ils n’ont pas surmonté les qualités négatives déjà mentionnées. Ils faut aller à un Gourou réalisé qui a pénétré les voiles des splendeurs de la nature et les voiles de toutes les religions et a atteint le but divin. Ce genre de Gourou peut insuffler le pouvoir divin à un disciple en très peu de temps.
Il y a beaucoup de façons d’atteindre le but divin, mais le Kriya Yoga est la plus courte, la plus rapide et la plus scientifique. C’est l’autoroute commune à toutes les religions. C’est l’essence de toutes les religions. Mais le Kriya Yoga n’est pas une religion et n’est pas sectaire.
Il y a quatre techniques principales dans le Kriya Yoga. Elles sont simples, faciles et sont des raccourcis. Leur pratique ne présente aucune difficulté. Vous n’avez pas à retenir le souffle la tête en bas et les jambes en l’air. Généralement, lorsque quelqu’un s’assoit pour le Puja ou méditation, il ressent de l’agitation, des pensées, des inquiétudes et des angoisses dans son mental. De ce fait son Puja ou sa méditation devient inutile. Cette difficulté est facilement surmontée par la pratique de la première technique du Kriya Yoga qui ne prend que deux minutes. Par la pratique de cette technique vous oubliez votre ego et vos sensations corporelles et atteignez l’extrême état de super-conscience et de conscience cosmique. Vous pouvez immédiatement changer votre force vitale en une force divine rayonnante capable de tout qui a pour effet d’accélérer votre essor physique, mental et intellectuel. Votre cerveau deviendra fertile, votre mémoire pointue et vous subirez une transformation divine.
La deuxième technique est une panacée pour toutes les maladies. Elle guérit de nombreuses maladies. Elle vous donne un corps en bonne santé et brillant. Elle retarde le vieillissement.
Grâce à la troisième technique vous pouvez offrir votre système tout entier à Dieu. Vos mains ne sont pas vos mains, Elles sont les mains de Dieu. Dieu travaille à travers vos mains. Votre cœur n’est pas votre cœur, il appartient à Dieu. Dieu inspire le souffle en vous pour que votre système tout entier agisse. Vous avez de l’appétit parce que vous êtes vivants. Un mort n’a pas d’appétit. Nous ne mangeons pas; c’est Dieu qui mange à travers nous. Nous ne gagnons pas d’argent; c’est Dieu qui le fait. Nous devons offrir toutes choses à Dieu et réaliser que notre système est en fait le système de Dieu.
Généralement, nous ne percevons pas ces choses à cause de certains défauts. Nous avons deux narines et tant que le souffle n’y entre pas avec la même pression, notre champ spirituel ne sera pas cultivé. Nous devons cultiver notre propre champ spirituel c’est à dire notre corps. Ramprasad, un Yogi réalisé écrivit: “Oh mon esprit, ton champ si merveilleux reste inculte. Tu ne connais rien à la culture.”
Tous nos centres de la colère, de l’orgueil et de l’hypocrisie sont dans le lobe cérébral droit et notre centre de la parole est dans l’hémisphère gauche du cerveau. Nous avons aussi une autre zone qui s’appelle le pont. Derrière le pont se trouve le mésencéphale ou l’ensemble des bilans de nos vies sont emmagasinés. Les bonnes et les mauvaises pensées y sont emmagasinées. En un instant nous pouvons donc nous retrouver déconcertés ou furieux. Par la pratique du Kriya Yoga nos pensées s’équilibrent.
A l’aide de la quatrième technique nous deviendrons capables de ressentir que seul le pouvoir de Dieu nous fait agir. Nous pouvons atteindre le calme extrême. Lorsque nous atteignons le calme extrême, nous entendons les mantras. Il n’est pas nécessaire pour un initié du Mantra de Rama de chanter Ram, Ram, Ram. Le soi qui demeure en lui est Ram. Avec le Kriya Yoga, automatiquement, il peut entendre le Mantra de Rama dans le lointain. Si quelqu’un d’autre vénère Shiva, Kali, Durga, etc. il ne lui est pas nécessaire de chanter. Il peut automatiquement entendre le son divin. Il sentira même les vibrations divines dans son corps tout entier et verra la lumière divine. Même au septième ciel et jusqu’à l’infini il éprouvera le pouvoir de Dieu. Il percevra aussi dans sa fontanelle une sensation de flottement, de balancement de bercement. Grâce à cela, toutes ses qualités mauvaises et négatives disparaîtront. Il sentira que le pouvoir de Dieu est toujours avec lui.
Dans la Bible il est écrit: “si vos yeux ne cherchent pas Dieu vous devriez les arracher. Votre bouche n’est pas faite que pour le pain, mais les paroles qui sortent de votre bouche sont les paroles de Dieu.”
La même chose est écrite dans le Kenopanishad:
yad vacha anavyuditem yena vagvyutuate tadeva Brahmetwam viddhi nedam yadidam upasate.
Ce que la parole ne peut révéler mais qui révèle la parole, sache que cela est Dieu seul.
yanmanasaa ne mennte yenhurnamo matam tadeva Brahmatwam viddhi nedam yadidem upasate.
Ce que le mental ne peut comprendre mais qui connaît le mental, sache que cela est Dieu seul.
Encore une fois, j’insiste sur la chose la plus importante, C’est le pouvoir de Dieu seul qui inspire le souffle depuis la septième jonction de chaque être. Grâce à cela nous sommes vivants et faisons plein de choses. Nous sommes les enfants de Dieu. Le merveilleux pouvoir de Dieu repose en chacun de nous. Au chapitre huit, verset dix de la Bhagavad Gita il est dit:
bhruvor madhye praoam aveçya samyak sa tam param purubam upaiti divyam
Celui qui peut fixer le prana shakti à l’aide du souffle au point situé entre les deux sourcils (glande pituitaire) peut percevoir le soi divin dans toute son effulgence.
Les écritures mentionnent également:
Yabannaiva pravisati charnmaruto madhyamarge Yabad bindurnabhavati drldhah pranavaata prabandhat. Yabaddyaane sahajasadrisa jaayate nauva tattwam Taabat gyaanam vadati tadidam dambha mithyapralap.
Tant que votre mental n’est pas fixé au point d’où Dieu inspire le souffle et ne L’y cherche pas, votre succès spirituel est complètement inexistant.
Vous avez besoin d’une belle maison, de la prospérité matérielle et des plaisirs des sens. Vous avez besoin de tout cela et en même temps vous devriez aussi vous mettre à méditer. Méditation signifie: sanglina manasah nirbisaya manah. Le mental est libéré des choses terre à terre. Vous êtes dans la connaissance, la conscience et la superconscience.
Dans la Bible il est écrit: “Reste immobile et sache que tu es Dieu” Par la pratique de la méditation Kriya Yoga vous pouvez immobiliser vote mental et ressentir la présence vivante de Dieu.
Dieu est doux, gentil et aimable. Quiconque pratique cette technique cinq ou dix minutes par jour acquerra toutes ces qualités. Il percevra tout au long du jour et de la nuit qu’il est le pouvoir de Dieu.
Pour finir, je voudrais m’incliner devant tous les êtres humains partout dans le monde, car Dieu est partout. Om Shantih, Shantih, Shantih.
Retour au SommaireComment réussir dans la bataille de la vie ? (2ème partie)
Seconde et dernière partie d’une conférence de Paramahamsa Prajnanananda donnée à Hambourg le 12/05/1998.
Contre Qui Vous Battez-Vous?
Pour réussir dans la bataille de la vie, sachez contre qui vous devez vous battre. La lutte n’est pas extérieure. C’est une lutte intérieure. Il ne s’agit pas de vous battre avec vos amis, votre mari, votre femme ou vos collègues. Luttez avec les faiblesses de la personnalité humaine, avec votre propre colère, votre ego, votre vanité et votre hypocrisie. Celui qui lutte avec tous ces aspects de la personnalité humaine est celui qui réussira vraiment dans tous les aspects de la vie. Les richesses matérielles ne sont pas la mesure du succès. La joie intérieure, l’amour et la paix sont la mesure du succès. La colère, l’ego, l’hypocrisie et la jalousie perturbent cette joie intérieure, cet amour et cette paix.
Comment Lutter?
Il était une fois un moine qui avait toujours l’air heureux. Un jeune homme vint lui demander s’il était réellement heureux. Le moine répondit: “Pourquoi me posez-vous cette question?”
“Parce que je vous avez l’air heureux presque tout le temps. Etes-vous vraiment heureux au dedans et au dehors ou prétendez-vous l’être, comme un acteur?”
Le moine ne répondit pas à la question mais lui dit: “il y a une chose que je dois vous dire: hier j’ai regardé vos lignes de la main. L’une d’entre elles est courte et d’après ce que j’ai vu, vous allez mourir dans sept jours.”
La peur s’empara du jeune homme et il s’enfuit. Le moine essaya de le retenir mais il insista qu’il devait s’en aller. En chemin il s’évanouit et des gens le transportèrent chez lui. Lorsqu’il reprit ses sens il regarda les gens autour de lui et ne dit pas grand chose. Les gens lui demandaient ce qui s’était passé, s’il était malade et pourquoi il avait l’ait si triste et déprimé. Finalement il leur dit qu’il allait mourir dans sept jours.
Puis le jeune homme fit venir tous ses amis, même ceux avec lesquels il s’était disputé. A ceux avec lesquels il s’était disputé, il dit: “Je vous en prie excusez-moi. Si mes mots vous ont blessé, ne les prenez pas à cœur. Excusez-moi”. Il continua à s’excuser profusément.
Six jours passèrent.
Le septième jour, le moine vint rendre visite au jeune homme qui l’accueillit humblement: “Merci, je vous suis très reconnaissant d’être venu me voir pour mon dernier jour.”
“Pourquoi?” s’enquit le moine.
“Parce que vous m’avez dit que je devrais quitter mon corps le septième jour.”
“Non, Je n’ai fait que répondre à votre question. Vous n’allez pas mourir,” continua le moine. “Vous m’avez posé une question et j’y ai répondu”.
Le jeune homme se redressa sur ce qu’il avait cru être son lit de mort et demanda: “Quoi, je ne vais pas mourir?”
“Non. Maintenant laissez-moi vous poser une question: étiez en colère pendant ces sept jours?”
“Non. Comment aurais-je pu être en colère alors que j’étais sur le point de mourir?”
“Vous sentiez-vous fier? Fier d’avoir de l’argent, fier de votre sexe, fier de votre santé, fier de vos amis, fier de votre religion et de votre intelligence, selon les cinq chakras. Étiez vous fier?”
“Comment aurais-je pu être fier de mon argent, de mon sexe ou de ma santé sur le point de quitter mon corps?”
Ceux qui s’engagent sur le champ de bataille de la vie doivent être libres de toute peur. La peur de vivre, la peur de manquer et la peur de mourir. Les gens ont peur même de perdre leurs cheveux. Ils ont peur de perdre leurs amis. Ils ont peur de perdre leur relation avec leur femme , leur mari. Tout est éphémère. Vous êtes venu seul; vous vivez réellement seul même si vous vivez au sein d’une famille nombreuse. Lorsque vous dormez, vous dormez seul. Lorsque vous êtes dans le sommeil profond, savez-vous si votre mari ou votre femme est là?
Gardez à l’esprit: “Je suis l’âme. Je suis venu dans ce corps. Je suis immortel. Je vais faire bon usage de ce corps, ce mental, cet intellect. Je vais être fort. Je ne vais pas regarder en arrière. Je vais regarder où je mets les pieds. Lorsque j’avancerai d’un pas, je serai là et je n’aurai pas de regret. Je vais affronter tous mes ennemis intérieurs comme la colère et l’ego. Je ne me querellerai pas avec mes amis et ma famille mais au contraire je les aimerai.”
Le Bouclier d’Amour
L’amour est une autre arme pour lutter dans la vie. La première arme est “l’Épée de la Connaissance” et l’autre est le “Bouclier d’Amour”.
Si vous voulez vous battre sur le champ de bataille de la vie, protégez-vous bien avec le Bouclier d’Amour. Avec l’amour, vous pouvez tout conquérir. L’amour conquiert. Dans la Bible il est dit: “L’amour est toujours victorieux.” Pour éprouver l’amour intérieur, pour exprimer cet amour dans ses paroles , ses regards, qu’aucun mot ne sorte de la bouche teinté de colère ou d’ego. Qu’ils soient saturés d’amour. Chaque mot est comme une balle de fusil. Une balle peut tuer un homme une fois, mais un mot de colère ou d’ego tue une personne à plusieurs reprises. Lorsque qu’une parole négative, une parole d’ego sort de la bouche, elle blesse au coeur. Soyons prudents avec ces balles. Que chaque mot soit plein d’amour. Que chaque pensée soit pleine d’amour. C’est pourquoi Jésus a dit: “Aimez votre prochain comme vous-même”. L’amour est une arme de protection merveilleuse. Avec elle vous pouvez tout conquérir.
Dans la bataille de la vie, si vous avez l’amour et la connaissance, vous n’aurez peur de rien. Avec l’amour et la connaissance vous irez de l’avant. Le succès vous appartiendra:
Pour réussir dans la bataille de la vie, il nous faut donc un corps en bonne santé. Dans ce but, il faut manger avec régularité et prendre de l’exercice. Il faut un mental solide et déterminé et non pas hésitant. Il faut aussi porter deux armes: l’Épée de la Connaissance et le Bouclier d’Amour. Cette bataille de la vie est entièrement personnelle et la victoire est atteinte par la transformation intérieure. Pour réussir, soyez sans peur (n’ayez jamais peur de perdre quoi que ce soit ou de mourir) et souvenez-vous que vous êtes immortels et que vous ne mourrez jamais. Si je savais que mon corps devait mourir maintenant, je n’en serais pas attristé de même que je ne serais pas particulièrement heureux de savoir qu’il devrait vivre 500 ans. Que ce corps et cet esprit soient utiles aux autres. Ne craignez jamais la mort. Ne craignez jamais de manquer de quoi que ce soit. Vous n’avez rien à perdre. Les amitiés peuvent changer, le travail peut changer et la situation financière peut changer mais tout cela est éphémère. Peut-être qu’aujourd’hui est une bonne journée et que demain en sera une mauvaise. Demain sera peut-être une mauvaise journée et le lendemain une bonne, mais cela ne devrait pas vous faire perdre votre force ni votre paix intérieures. Soyez libres de la peur de perdre quoi que ce soit. Les gens ont peur parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité. De nos jours les gens prennent des assurances diverses et variées pour se sentir en sécurité. Avoir une assurance-santé est une bonne chose mais ça n’évite pas de tomber malade. Avoir une assurance vie n’est pas une mauvaise chose mais cela ne vous rendra pas immortel. Une assurance n’apporte pas la sécurité. Mettez votre foi en Dieu. Ayez foi en vous-mêmes. C’est cela la vrai sécurité. Pour être victorieux sur le champ de bataille de la vie, suivez les ordres du soi intérieur et de l’intellect doué de discernement. Se libérer de l’émotion, détruire l’ego, détruire la colère c’est ça le vrai succès.
Retour au SommaireQuestions et réponses
1- Quelle est la différence entre le mental et l’intellect?
Swamiji: Le mental est la faculté de douter, L’intellect est la faculté de décider. Le mental ne peut pas prendre de décision mais l’intellect dit: “Non. Cela est bon.” L’intellect en vous prend la décision.
2- Comment peut-on se laisser diriger par l’intellect?
Swamiji: Analysez-vous. Voyez comment le mental vous joue des tours. Méditez régulièrement. La méditation aide à mettre en avant le véritable intellect et clarifie tout. Passez du temps en bonne compagnie. Cela aide à une compréhension correcte de la vie.
- Quelle est la différence entre intellect et intuition?
Swamiji: L’intellect est tout le temps avec nous. L’intuition est la manifestation d’une qualité spéciale à un moment donné. L’intuition n’est pas permanente. Elle peut l’être chez certains, mais en général, l’intuition va et vient. Mais, avec l’intellect on peut vivre une vie de conscience divine et de régularité continuelles. L’intuition est une qualité qui permet d’anticiper. On peut la développer en partie par la méditation.
Je vais vous raconter une histoire. Il était une fois une guerre entre deux pays. Dans l’un de ces pays, on manquait de soldats et le gouvernement lança un appel pour recruter des jeunes gens. Les étudiants universitaires d’une ville décidèrent de répondre à l’appel. Un train spécial fut affrété et des centaines de jeunes étudiants attendaient à la gare, prêts à partir. Des jeunes filles étaient venues en grand nombre pour les encourager et leur donnaient des fleurs car ils allaient sauver le pays. Le train s’ébranla. En cours de route il s’arrêta à d’autres gares. Lorsqu’il arriva à destination, il n’y avait plus qu’un tiers des étudiants dans le train. Le reste avait fait demi-tour. Au départ leur désir était très fort. Mais en cours de route ils l’avaient perdu. C’est aussi ce qui se produit dans nos vies. On se lance pleins d’enthousiasme mais il se dissipe par la suite car le mental est faible. Renforcez votre mental. Pour conserver votre force mentale, méditez régulièrement et pratiquez les exercices du souffle.
Lorsque l’émotion vous envahit, n’ouvrez pas la bouche immédiatement, ne prenez pas de décision. Pratiquez la respiration profonde pendant quelques minutes et le mental se stabilisera. Alors vous pourrez prendre une décision correcte. Ainsi, vous réussirez mieux votre vie.
3- Quelle est la différence entre conscience et intellect?
Swamiji: Le corps et l’âme. Entre le corps et l’âme il y a le jeu du mental et de l’intellect. La conscience est une qualité de l’âme. L’âme a trois qualités: immortalité qu’on appelle “sat” en Sanscrit, la seconde, conscience, “chit”, et la troisième, l’état de béatitude, “ananda”.
“Sat-chit-ananda” est la qualité de l’âme. Je suis l’âme, Je suis éternel, sans mort. Je ne vais pas mourir. Le corps sera brûlé et le corps mourra. Je suis la conscience pure. Je suis conscient de mes yeux. Je suis conscient de mes sens. Je suis conscient de mon propre mental. Je connais mon mental. Je suis conscient de mon intellect. Je suis la conscience-témoin dans ce corps, ce mental, ces sens. Je suis la paix, la béatitude, la joie. L’âme est conscience et l’intellect-mental est le jeu entre le corps et l’âme.
5- Savez-vous ce que signifie vivre avec le cœur?
Swamiji: Il faut vivre avec trois H: Head, Hands et Heart (la tête, les mains, le cœur). Si vous ne vivez qu’avec le cœur, c’est un problème: vous serez trop émotif. Si vous ne vivez qu’avec la tête vous deviendrez trop intellectuel et théorique. Il faut être pratique. Dieu nous donna des mains entre la tête et le cœur pour créer un équilibre. Ne vivez pas avec le cœur seulement. Ne vivez pas qu’avec la tête. Il faut créer une harmonie entre le cœur et la tête. Souvenez-vous que la bataille de la vie est continuelle et que le succès est aussi continuel. Chaque instant est une réussite et un échec. Dans la Bhagavad Gita, Krishna dit à Arjuna: “Souviens-toi de moi tout le temps et livre bataille.” Arjuna ne pouvait pas comprendre cette déclaration. Il pensait qu’il devait y avoir une fin et ne pouvait pas imaginer que la bataille était continuelle. En Europe, la guerre a duré six ans mais elle se termina. Toutes les batailles ont une fin. Mais ici Krishna dit “tout le temps”. Les batailles ordinaires ne durent qu’un certain temps, quelques jours, quelques mois ou quelques années, mais la bataille de la vie est continuelle, c’est une bataille de tous les moments.
Il était une fois un moine qui mendiait tous les jours sa nourriture. En Inde il y a beaucoup de moines qui ne font pas la cuisine. Ils vont en ville, demandent à manger et mangent. Certains moines n’ont même pas d’écuelle. Ils mendient et mangent avec leurs mains et boivent dans leurs mains. Pas besoin d’écuelle. Ce moines allait donc mendier sa nourriture tous les jours. Une prostituée vivait sur son chemin. Elle sortait tous les jours, regardait le moine et lui demandait: “Swami, qui êtes-vous? Quel genre d‘homme êtes-vous?” Le moine ne répondait pas, souriait et continuait son chemin. Pendant des années, tous les jours, la prostituée sortit de chez elle et posa la même question. Le moine réagissait toujours avec le même sourire. Le moine vieillit et il savait qu’il allait mourir. Il fit venir tous ses disciples et leur dit: “Demain je vais mourir. Lorsque j’aurai quitté mon corps, transportez-le au crématorium en passant par le chemin que j’empruntais pour mendier.”
Puis, comme il l’avait prédit, le moine quitta son corps et tous ses disciples étaient tristes. Les yeux remplis de larmes ils transportèrent le cadavre en procession au crématorium. La prostituée elle aussi était devenue vieille. Elle sortit de chez elle et demanda ce qui était arrivé et les disciples lui dirent que le moine avait quitté son corps. Elle dit: “Non, ce n’est pas possible, il n’a jamais répondu à ma question. Comment peut-il s’en aller?” Elle s’approcha alors du cadavre, l’agrippa et demanda: “Swamiji, dis moi qui tu es? Quel genre d’homme es-tu?” Le moine mort ouvrit les yeux, la regarda et dit: “Je suis un moine.” Puis il referma les yeux.
Il aurait pu dire dès le début: “Je suis un moine”. Mais pourquoi a-t’il attendu la fin de sa vie pour faire cette déclaration? C’est la bataille de la vie. Tout au long de sa vie il conserva l’état monastique et à la fin il déclara: “Je suis un moine”. La bataille de la vie est continuelle. De même que ce moine conserva son état monastique toute sa vie, nous devons conserver notre joie, notre amour et notre paix à tout moment. Quelle que soit la situation, répétez-vous: “Je ne perdrai pas ma joie intérieure et mon équilibre mental. Rien n’est permanent. Je suis l’âme. Pourquoi abandonnerais-je ma joie et ma paix pour une bagatelle?” Cet après-midi le ciel était clair et le soleil brillait, puis le ciel s’est obscurci et il s’est mis à neiger. Est-ce permanent? Tout change. Changeons notre vie; changeons notre nature, nos habitudes. Soyons forts, victorieux dans la bataille de la vie et portons l’épée de Jésus, L’Épée de la Connaissance et le Bouclier d’Amour.
om sarve bhavantu sukhinah
sarve shantu niraamayah
sarve bhadraani pashyantu
maa kashchit dukha bhaag bhavet.
om lokah samamsthah sukhino bhavantu
om lokah samamstha sukhino bhavantu
om lokah samamstha sukhino bhavantu
om shanti shanti shanti.
Oh Dieu! nous sommes tes enfants. Tu nous a envoyés dans ce monde. Donne nous la force d’être des guerriers valeureux, de surpasser toutes nos limites et nos faiblesses. Donne-moi davantage d’amour. Que chacun de mes mots, chacune de mes pensées et de mes actions soient des mots, des pensées et des actions d’amour et de pureté. Donne-moi la compréhension du cœur. Oh Dieu! je m’incline devant toi.
Que les bénédictions de Dieu reposent sur vous tous.
Om amen.
Retour au SommaireFleuve de compassion
Une biographie par Paramahamsa Prajnanananda
Premier Chapitre
L’aube
Héritage Spirituel de l’Inde.
Parlons de cette ancienne civilisation qui même jusqu’à ce jour porte encore le flambeau qui illumine l’ humanité entière. Lorsqu’on se tourne vers le passé et que l’on considère l’histoire ancienne de l‘humanité, on constate que beaucoup de grandes civilisations comme celles de la Vallée du Nil, de la Mésopotamie, des Mayas, de la Grèce et de Rome ont prospéré à diverses époques et dans différentes parties du monde, mais qu’avec le passage du temps, elles ont toutes disparu et qu’on n’en trouve plus la trace que dans les livres d’histoire. La civilisation dont je veux vous parler a non seulement un passé glorieux mais survit toujours dans toute sa splendeur, offrant l’espoir de la vie éternelle. Il s’agit de la civilisation qui s’épanouit sur les rives de l’Indus, du Gange , de la Yamuna, au pays qu’on appelle Bharata, Aryavarta, Hindusthan ou l’Inde. Les historiens n’ont pu établir l’époque de l’origine de cette civilisation car les habitants de ce pays, ayant foi dans l’éternité intemporelle, n’ont jamais cru dans la notation du temps. Éternité était l’état de conscience résultant de cette façon d’envisager leur vie et leur culture. Cette civilisation n’est pas limitée aux frontières d’un pays, mais s’est épanouie dans l’esprit, le cœur et la vie de sa population.
La prospérité matérielle peut apporter le confort physique et le luxe à la vie humaine et à la société, mais elle a ses limites. Au contraire, la poursuite spirituelle fortement ancrée dans les valeurs morales et éthiques, ouverte à tous, sans distinction de pays, langues, ou croyances peut aider à atteindre la paix intérieure, la prospérité et le progrès. Les habitants de ce pays non seulement croyaient en leur système de valeurs spirituelles mais essayaient aussi de le mettre en pratique.
Les voies du Yoga, jnana, bhakti et karma, étaient parmi les nombreuses avenues vers la Réalité Ultime. Les Indiens croyaient aux valeurs éternelles, respectaient tous les livres sacrés, saints et sages. Ils aimaient tout le monde et aidaient tous ceux qui les approchaient. Depuis les temps les plus reculés, ils pratiquèrent la science de l’âme.
Plusieurs siècles avant le Christ , les Grecs qui vinrent en Inde ainsi que les ambassadeurs Chinois pendant leurs visites trouvèrent de nombreux yogi-s et jnani-s. A l’époque du Christ il y avait toujours des yogis et leurs disciples suivant la même voie éternelle. Bien que la Chrétienté et l’Islam déferlèrent en vagues inondant le monde entier, y compris l’Inde, on y trouve encore aujourd’hui des yogi-s, jnani-s et bhakta-s assis dans les grottes et forêts Himalayennes ou enseignant dans les villes modernes. La modernisation, l’industrialisation et les idées scientifiques révolutionnaires n’ont pu ébranler l’arbre de spiritualité de ce pays. La spiritualité Indienne met l’accent sur une vision scientifique de la vie.
Les habitants de ce pays pratiquent un art de vivre connu sous le nom de “sanatana dharma” – l’art de vivre éternel et sans fin. Bien que ce pays ait été dénommé l’Inde par l’homme moderne, ses habitants sont aussi appelés Hindous et leur foi l’Hindouisme.
D’autres civilisations s’épanouirent et prospérèrent grâce à leurs puissants empereurs, leur richesse matérielle et leur excellence intellectuelle, mais cette civilisation a toujours été centrée autour de l’excellence humaine et l’épanouissement du Soi, guidée non pas par des dirigeants, politiciens ou diplomates, mais par des saints, des sages et des visionnaires qui vécurent une vie de renoncement et de sacrifice. Leur expérience spirituelle et leur sagesse furent le vrai trésor de cette terre. Ils ne conseillaient pas la recherche de richesses vouées à la destruction par les vagues du temps mais la recherche des richesses éternelles. La voie de la paix, de l’amour et de la joie et non des plaisirs passagers inspirait la vie intérieure des habitants de ce pays.
Les personnes âgées ont sans doute des limites physiques telles que la maladie ou l’affaiblissement, alors que les jeunes peuvent sauter et courir avec la fierté de la force et de la santé, mais les premiers ont une sagesse née de l’expérience dont ces solides jeunes peuvent manquer. Ainsi, les nations modernes florissantes sont comme des enfants par comparaison avec l’ancienne civilisation de l’Inde. Chaque pays apporte sa propre contribution à l’humanité: l’Amérique par son expansion industrielle, l’Angleterre par sa politique, l’Allemagne par son talent scientifique, la France par son art et sa culture. Quant à l’Inde, elle a toujours été le phare d’amour et de sagesse spirituelle pour toute l’humanité.
Cette terre de méditation et de spiritualité a donné naissance à d’innombrables incarnations, saints et sages et hommes-dieu comme Rama, Gurunanak, Saint Kabir, Mirabai, Ramakrishna Paramahamsa, Vivekanada, Ramana Maharshi, Yogananda, Gandhi – rien que les noms de ces saints rempliraient des volumes. La poussière même de ce pays a été sanctifiée par leur présence sacrée.
Une autre contribution de cette culture est la langue sanscrite. La signification littérale du mot Sanscrit est cultivé, purifié et pur. Il fut un temps où cette langue était la seule langue parlée et écrite. Ainsi toutes les écritures à commencer par les Védas, et tous les dharmacastra-s (livres de moralité), livres de lois, ayurveda, astronomie, astrologie, politique, économie, théâtre, épiques et beaucoup de grandes œuvres littéraires étaient disponibles dans la langue originale. Au cours du temps cette langue s’est modifiée pour donner naissance à de nombreuses langues. Même aujourd’hui le Sanscrit est la langue principale, la porte d’accès aux trésors de sagesse spirituelle. Tous les saints, sages et érudits utilisent cette langue comme un outil d’approfondissement de leurs études, analyses, interprétations et expériences.
La culture Indienne, en particulier la tradition spirituelle, ne dégénéra pas ni ne se déforma sous l’influence des religions Musulmanes et Chrétiennes car les saints et moines, qui étaient les porteurs de torches de le lignée spirituelle, vivaient au sein de la nature, dans les hautes montagnes où les forêts denses, loin de la civilisation. Un moine était considéré comme une bibliothèque mobile ou un entrepôt de sagesse spirituelle. Il passait ce trésor à des disciples méritants.
Le système familial de l’Inde est une grande contribution à l’humanité. La durée de la vie d’une personne était divisée en quatre asrama-s (stades) appelés bramacharya (vie de maîtrise de soi et d’étude, et de strict célibat), garhasta (vie de famille, vie d’activité avec sens du renoncement), vanaprastha (vie de service social, de retraite, littéralement de retrait dans la forêt) et sannyasa (renoncement, vie monastique). Le grhastha ou la vie de famille est comme la racine qui nourrissait et supportait les trois autres stades qui sont comme les feuilles, les fleurs et le fruit. Grâce à une vie de famille disciplinée, on était capables d’engendrer de bons enfants qui excellaient dans toutes les avenues de la vie.
L’ objectif des habitants de ce pays, qui devait être atteint au cours d’une vie d’une durée de 100 ans se présentait sous quatre aspects: dharma (vie droite et morale), artha (réussite matérielle), kama (assouvissement des désirs sans sacrifier le tissus moral et éthique de la société), et moksa (libération, affranchissement de la souffrance et atteinte de la félicité éternelle intérieure). Ce quadruple but tel qu’il a été énoncé par les Rishis Védiques il y a plusieurs milliers d’années, s’avère toujours d’actualité aujourd’hui:
“Ekam sad viprah bahudha vadanti”. Il n’y a qu’une seule vérité mais les sages l’éprouvent et l’expliquent de façons différentes déclare le Véda. Les gens qui appartiennent à cette culture acceptent toutes les voies conduisant à l’exploration de la source réelle de la paix, de la béatitude et de la joie sans entrer en conflit ni contradiction avec les opinions des autres. Tolérance, indulgence, reconnaissance des pratiques spirituelles des autres et le respect de toutes les religions sont des traits uniques à cette culture. L’Inde est la terre de l’illumination spirituelle dans l’harmonie religieuse où les adeptes de toutes les religions du monde vivent en paix. Bien qu’il y ait eu des révoltes et des tensions dues à des manipulations politiques, l’amour des gens les uns pour les autres est toujours resté sans égal. A travers les âges, des saints comme Kabir, Nanak, Ramakrisna Paramahamsa et Lahiri Mahasaya ont renforcé ces liens de fraternité religieuse fondés sur l’idée de la parenté de Dieu et des relations de frères et sœurs de toute l’humanité.
Différentes écoles de philosophie comme advaita (non duel brahman sans forme), visistadvaita, ou monisme qualifié (selon l’enseignement de Ramanuja, dualité entre le créateur et la création au commencement et unité à la fin) se sont toutes épanouies au sein de cette culture de même que les différentes voies du bhakti (la voie de la dévotion), karma (la voie de l’action) et yoga (la voie de la méditation) menant à la perception de l’unité éternelle.
La spiritualité est plus importante que les dogmes religieux. La lumière de la spiritualité écarte l’obscurité des vues dogmatiques, des idées fanatiques et de l’intolérance religieuse. Acquérir l’expérience du soi intérieur et réaliser le divin jeu théâtral cosmique du Dieu qui imprègne tout est l’ultime pratique religieuse. C’est ce que déclarent tous les sages et saintes écritures. “atmanam viddhi”- “Connais toi toi-même” est l’enseignement suprême des Upanishads.
Il y a dans ce pays de nombreux états et de nombreuses langues, plus d’une douzaine officiellement avec plus de trois cent dialectes différents. Il est unique pour ses innombrables lieux saints, à commencer par les pics des Himalayas au Nord, tels que Mont Kailash, Manasasarovara, Bradinath, Kedarnath et Amarnath, pour finir au Sud avec les rivages de Dwaraka, Puri et Rameshwar. Tous les fleuves sont considérés sacrés et purificateurs non seulement du corps physique, mais aussi de la vie intérieure.
Vu l’immensité de son territoire, la multiplicité de ses langues et cultures régionales, la diversité de ses habitudes culinaires, ses climats différents, la variété de sa flore, faune et géographie, cette terre peut être considérée davantage comme un sous continent que comme un pays.
Les fondations de la division administrative de l’Inde moderne en plusieurs états ne sont pas géographiques mais culturelles et linguistiques. La plupart des états sont nommés d’après la langue de la majorité de ses habitants comme le Bengale (langue Bengali), Orissa (Oriya), Andra Pradesh (Telugu), Tamilnadu (Tamil), Gujarat (Gujarati), Maharashtra (Marathi), Karnataka (Kannada).
Je vais maintenant vous emmener dans un des états de ce pays qui a été une source de renaissance dans de nombreuses sphères de vie sociale, culturelle et spirituelle du pays tout entier quoique chaque état ait apporté son unique contribution à sa civilisation. Je vais maintenant vous parler d’un état en particulier, le Bengale.
L’Inde englobe l’Himalaya, couronné de pics neigeux, où prennent naissance de nombreux fleuves coulant des glaciers vers les plaines et se jetant finalement dans l’océan. Les gens de cette culture, après une certaine cérémonie de purification reçoivent le nom de dvija (celui qui est re né) et s’ornent de trois cordons de fils blancs sacrés, pendant du cou à la taille. De même, trois fleuves sacrés descendent de l’Himalaya, le Gange, la Yamuna et l’invisible Saraswathi, confluent à Prayag et continuent vers l’océan où finalement ils se jettent. L’endroit où le Gange et sagar (l’océan) confluent s’appelle ganga sagara. Les eaux sacrées du Gange ont rendu cet état fertile en amour, en affection et en sagesse spirituelle en dehors de sa fertilité pour l’agriculture. L’emplacement du Bengale sur la carte de l’Inde ressemble à celui du coeur.
Le dix-neuvième siècle fut une époque remarquable dans l’histoire de cette terre. Après plusieurs siècles d’effacement les gens semblèrent se réveiller de leur sommeil. Le Bengale a donné naissance à un grand nombre de sommités à travers les âges. La littérature du Bengale est enrichie des enseignements de ces grands maîtres spirituels. Aux niveaux politique, social, littéraire et culturel le Bengale occupe une place prépondérante en Inde, étant à l’origine de nombreux réformateurs. Des réformateurs tels que Raja Ram Mohan Roy, des politiciens, patriotes et hommes d’état tels que Bipin Chandra Pal, Surendra Benarjee, Shyama Prasad, des champions littéraires tels que Bankim Chandra, Sarat Chandra et Rabindranath Tagore, des sommités spirituelles telles que Sri Ramakrishna et Sri Lahiri Mahasaya furent au premier rang des mouvements importants de l’Inde.
Retour au SommaireYoga, voie du Divin
Par Paramahamsa Prajnanananda
CHAPITRE 1
Le corps, le mental et l’âme
Om sahanavavatu saha nau bhunaktu saha viryam karavavahai tejasvi navadhitamastu ma vidvisavahai om santih santih santih (Kathopanisad). 1
“ Je perçois partout la présence de Dieu et je m’incline devant Dieu au dedans et au dehors. Je m’incline devant les saints et les sages de toutes les religions, devant les maîtres du Kriya Yoga et je vous donne tous mon amour. Om Amen.”
Le But De La Vie.
Bonsoir. Pourquoi sommes nous venus ici à cette retraite?
Dans quel but sommes nous venus ici pour quelques jours? Pour venir participer quelques jours à cette retraite vous avez tous dû faire quelqu’effort physique, consacrer du temps et de l’argent, quitter le confort de votre foyer et pour certains vos enfants. Un malade va chez le docteur pour être traité. Une personne en bonne santé ne va pas chez le docteur. Vous êtes venus ici pour une retraite. Re signifie encore et traite, pour être traité.
On peut se poser la même question sur notre vie: pourquoi sommes nous venus sur cette terre? N’est-ce qu’un simple accident? Dieu nous a-t’il envoyé ici sans raison ou y a-t’il un but derrière notre venue sur terre? Pour quelle raison nous sommes nous retrouvés avec un corps humain et non celui d’un animal ou d’une plante? Si l’on répond à cette question, la plupart des problèmes de notre vie se trouveront résolus.
Nous sommes venus à cette retraite pour quelques jours, puis il faudra repartir. C’est vrai, mais nous sommes venus dans le but d’en retirer quelque chose. De même nous sommes venus en ce monde pour quelques temps et il nous faudra repartir. Quel est le but de notre venue sur cette terre ou à cette retraite? Pourquoi sommes nous tous venus ici? Pourquoi avons nous appris le Kriya Yoga et la méditation? Pourquoi allons nous au temple ou à l’église? Pourquoi étudions nous les écritures? On dit que c’est pour pratiquer la spiritualité. Pour quoi faire? Le but de notre venue sur cette planète et de notre venue à cette retraite sont en corrélation. Il y a un but commun.
C’est pour comprendre le but de la vie. Pour nous poser la question: “Qui suis-je? Que fais-je pour atteindre le but de la vie?” et pour voir la vie sous un jour nouveau.
Dans nos vies il y a trois choses. L’une est l’âme qui est toujours pure, divine, immortelle et lumineuse. Puis il y a le corps qui est limité et impermanent. Il mourra un jour. Entre le corps et l’âme il y a le mental.
Le Corps
Pour commencer examinons ce corps. Ce corps humain, ainsi que celui des animaux et des plantes subit six modifications ou possède six qualités: jayate (il est né), asti (il existe), vardhate (il grandit), viparinamate (il cesse de grandir), apaksiyate (il se décompose), et vinasyate (il meurt). Tout corps est né, vit ou existe et grandit. La croissance est un phénomène naturel du corps mais il ne grandit pas indéfiniment. Il y a une limite à la croissance du corps. Le corps commence alors à se décomposer, les cheveux deviennent gris, la vue baisse, les dents tombent et la force et la vitalité du corps diminuent. Finalement le corps meurt. C’est l’amère et pénible vérité. Telles sont les six modifications du corps.
Le corps humain a été décrit comme une ville ou ‘pura’. La Gita, les Upanisads, les écritures yogiques et d’autres textes spirituels décrivent le corps comme étant une pura ou une ville avec de nombreuses portes. La Baghavad Gita (5-13) décrit le corps comme étant une ‘navadvara pura’, une ville à neuf portes. Les textes yogiques et tantriques le décrivent comme une ville avec dasadvara ou dix portes tandis que le Kathopanisad le décrit comme ayant onze portes.
puram ekadasa dvaram, ajasyavakra cetasah – (Kathopanisad 2 : 2-1) 3
Cela peut paraître contradictoire, mais ces textes se complètent et il n’y a pas de contradiction.
Nous avons tous un corps. Essayons de comprendre ce que sont ces portes du corps et comment on les utilise. Examinons tout d’abord les neuf portes ou ouvertures. Ce sont les deux yeux, les deux narines, les deux oreilles et la bouche, toutes les sept situées sur le visage. Les deux autres sont les organes génitaux et l’anus pour l’excrétion. La dixième porte des écritures yogiques est décrite comme une porte fermée, c’est à dire la fontanelle au sommet de la tête. Pour la onzième porte du Kathopanisad il y a différentes opinions. Certains disent que c’est le nombril tandis que d’autres considèrent que les organes génitaux correspondent en fait à deux portes, l’une pour uriner et l’autre pour la copulation. On peut même aller jusqu’à dire que le corps a un nombre de portes illimité car le sens du toucher est présent sur tout le corps.
Dans cette ville aux nombreuses portes, nous vivons pour une courte durée. De même que nous sommes venus ici à la retraite pour quelques jours et repartirons, l’âme est venue dans ce corps pour quelques années et s’en ira en temps voulu. C’est pourquoi nous devrions essayer de profiter au maximum de cette naissance. Cette vie humaine est un cadeau spécial de Dieu. C’est un temple de Dieu dans lequel l’âme vit. Le corps n’est qu’un aspect de l’être humain. On devrait s’en occuper comme il faut.
L’Âme
Dans la Bible l’âme est décrite comme étant l’image de Dieu. Dans les Upanishads elle est décrite ainsi:
srnvatu visve amrtasya putra
a ye dhamani divyani tasthuh
(Svestasvatara Upanishad 2-5) 4
amrtasya putrah, veut dire enfants de l’immortalité. L’âme est immortelle, divine et toujours pure. Par lui-même le corps est inerte. Dans l’état de sommeil profond il n’y a aucune perception du monde. Vous ne savez pas où vous êtes. De même qu’une ampoule électrique ou une stéréo sont inutiles sans électricité, un corps est inerte et ne peut fonctionner sans l’énergie de l’âme. L’objet intermédiaire entre le corps et l’âme est le mental.
Retour au SommaireMessage de Noël de Swami Shuddhananda Giri
Par Swami Shuddhananda Giri
Hariharananda Gurukulam
25 Décembre 2002
Cher Soi divin,
A la veille de ce jour sacré de Noël et de la nouvelle année 2003, je vous souhaite avec mon amour le plus profond de vivre dans la paix.
Cette année nous célébrons Noël et la nouvelle année sans notre Baba bien-aimé. Baba n’est plus présent physiquement dans ce monde mais ses enseignements restent avec nous dans notre âme pour toujours. et toujours. Bien qu’il nous manque, il est toujours avec nous. En même temps il est également vrai que bien qu’il soit éternellement au dedans de nous tous, nous ressentons son absence.
Nous entrons maintenant dans la troisième phase de notre vie. Nous avons passé la première phase de notre vie sans Baba, la seconde en sa compagnie et maintenant nous devons nous en passer. Mais nous pouvons vivre en sa compagnie en suivant ses enseignements.
C’est maintenant l’heure de vérité pour notre spiritualité. Baba a mis sur notre table toute la nourriture dont nous avons besoin. Il est maintenant de notre devoir de la mettre dans notre bouche et de la mâcher et de la digérer. Le moment est venu de mesurer notre patience et notre persévérance.
L’amour de Jésus pour l’humanité était incomparable. De même l’amour de Baba était inconditionnel et unique. Si nous pouvons faire naître cet amour en nos coeurs, si nous pouvons développer cet amour dans nos âmes, ce sera le vrai Noël et le meilleur service rendu à notre Gurudeva.
Le temps passe. A chaque instant le futur devient présent et le présent passé. Nous passons aussi avec le temps. Ce qui reste est notre conduite, notre vertue et notre spiritualité. Commençons une vie nouvelle, une vie faite de simplicité, une vie d’amour, de coopération et de compréhension. Que le véritable enseignement de Jésus et de notre bien-aimé Gurudev se reflète dans nos vies. Simplifions nos vies pour aimer les autres.
Oh Seigneur! Accorde nous de T’aimer
Oh Jésus! Accorde-nous de T’aimer
Oh Gurudev! Accorde-nous de T’aimer.
Un enfant de Dieu.
Retour au SommaireRègles de vie spirituelle a l’ashram – Deuxième partie
Par Swami Shuddhananda Giri
Deuxième et dernière partie d’une conférence de Swami Shuddhananda Giri au Kriya Yoga Institute le 15/10/2001.
Huit Choses à Éviter – Suite
D’après les écritures, il y a huit choses que les Brahmacharis devraient éviter: Kama, Krodha, Lobha, Sradha, Sringara, Kautikam, Nidra, Oti Seva.
5- Sringara – activité sexuelle. L’activité sexuelle est interdite aux brahmacharis. Elle n’est permise qu’aux gens mariés. Cela veut dire aucune activité sexuelle en aucun cas, mentale ou physique. Il faut s’en libérer complètement. Même si vous êtes chef de famille et que vous vivez dans un ashram, vous devriez vous en libérer.
6- Kautikam – amusement. On aime visiter des endroits intéressants, aller au cinéma, écouter de la bonne musique, la radio et plaisanter. Trop d’amusement n’est pas bon car ces choses essayent de distraire votre mental du niveau spirituel. Elles vous maintiennent dans le monde matériel.
7- Nidra – le sommeil. Comme je l’ai déjà expliqué, dormir trop n’est pas bon. Nous passons un tiers de notre vie à dormir ou à nous reposer. Il y a une chose qui permet de mesurer votre vie spirituelle: si vous vous rendez-compte que vous dormez de moins en moins, c’est que vous progressez au niveau spirituel. Si vous vous sentez endormi et que vous avez besoin de davantage de sommeil, ce n’est pas bon. Ceux qui font beaucoup de travail physique ont besoin de dormir davantage, au maximum 8 heures. Je n’ai pas l’intention d’imposer mon point de vue. Je vous fais part de ma propre expérience. Lorsque votre pratique s’approfondit, lorsque vous êtes vraiment intéressé dans le développement de votre vie spirituelle, vous dormez moins. Cela se produit automatiquement et vient du dedans. Vous ne pouvez pas dormir davantage.
8- Oti Seva – le service. Rendre trop service n’est pas bon. Les gens pensent que parce qu’ils vivent dans un ashram, ils devraient travailler de plus en plus. Ce n’est pas bon. Il faut limiter le travail. Lorsque vous réalisez que votre vigilance décroît et que vous êtes submergé par le travail, arrêtez-vous et asseyez vous cinq minutes en silence. Trop de travail vous fera redescendre au niveau du corps parce que vous ne pouvez plus vous maintenir dans la conscience. Vous vous demandez peut-être combien vous pouvez travailler. Vous pouvez travailler, mais lorsque vous vous sentez distrait, que votre lucidité, votre vigilance s’érodent, arrêtez-vous. Il n’y a pas de plan préétabli. Rendre service de manière excessive n’est donc pas bon. Tout devrait être pratiqué avec modération. Vous êtes ici pour votre pratique spirituelle et non pas simplement pour le travail.
Le Travail Devient Un Culte Rendu a Dieu.
Pourquoi travaillez-vous? Vous travaillez pour vous purifier parce que vous en êtes au stage préliminaire. Si l’on vous disait de méditer toute la journée vous seriez confus et vous auriez davantage de pensées négatives. C’est pourquoi, au départ, on confie un certain nombre de taches aux brahmacharis. Vous allez à la méditation du matin puis vous accomplissez une heure ou deux de seva. Puis vous allez de nouveau méditer, lire les écritures, vous asseoir avec le Maître et vous retournez au seva. Tout doit être proportionné. Posez vous la question de savoir combien de travail vous pouvez accomplir tout en gardant votre vigilance intérieure. Si vous restez vigilant, tout va bien. Le travail accompli dans la vigilance, dans l’amour, pour rendre service, ce travail devient un culte rendu à Dieu. Si vous faites votre travail distraitement, sans vouloir rendre service, le travail devient juste une corvée et cela ne vous apportera pas le développement spirituel.
Le plus important de ces huit points est le premier. Si vous voulez vraiment réaliser le Soi ou réaliser Dieu, ou vivre une vie paisible, ou vivre une vie heureuse, vous ne pouvez pas avoir de désirs matériels. Vous avez une tâche à accomplir si vous êtes chef de famille mais lorsque vous l’accomplissez restez vigilant à tout moment. Observer le souffle est un premier pas. Par la conscience du souffle vous pouvez maintenir la conscience dans vos actions et lorsque vous êtes conscient dans vos actions, c’est le Kriya pratique: la conscience dans l’action. En pratiquant cela, vous devenez conscient de votre activité mentale qui entraîne une lucidité intérieure et débouche sur l’état d’observation ou de conscience. La conscience du souffle est donc le premier pas. Par la conscience du mental vous atteignez la conscience de soi. Si je vous dis d’être conscient dans l’action, c’est difficile. Mais si je vous dis d’observer votre souffle pendant l’action c’est plus facile parce que vous pouvez sentir votre souffle et percevoir le passage du souffle.
Quel Est Votre Désir?
Il y a un beau dicton en Sanscrit: “vidyatena kutoshukhah. sukaahatena kutovidyah.
vidyatena tajatsukham. sukhatena tajetvidya.”
Cela veut dire que les brahmacharis qui veulent la connaissance spirituelle, la conscience ou la réalisation doivent abandonner tous les désirs matériels. Ceux qui veulent les désirs matériels ne veulent pas la connaissance spirituelle., la conscience spirituelle ou la réalisation. Pour les vrais brahmacharis il n’y a pas de bonheur qui puisse venir du monde matériel et eux seuls atteignent la béatitude. C’est très clair. Ce qui se produit dans la vie spirituelle c’est qu’on utilise le corps et le métal dans le monde matériel mais on reste conscient.
Où est donc votre désir? Vous pouvez vous poser la question: quelle est l’intensité mon désir? Quel est mon désir? Pourquoi suis-je dans un ashram? Pourquoi ai-je cette aversion pour la vie et ai-je tout quitté? Quel est mon but dans la vie? Dans la vie spirituelle vous pouvez vous demander si vos désirs matériels diminuent tous les jours. Si c’est le cas c’est que vous êtes dans une phase de développement. Si vous vous comparez avec ce que vous étiez lorsque vous êtes entrés à l’ashram et que vous voyez que vos désirs sont les mêmes, c’est qu’il n’y a pas eu de développement spirituel car vous restez au même niveau mental inférieur.
Il faut être très clair: il ne devrait y avoir qu’un seul désir, le désir de réaliser le Soi. Il ne reste qu’un seul désir. Il n’y a pas d’autre désir. Il faut pratiquer cela.
On dit que dans la vie spirituelle, celui qui s’efforce de pratiquer ne devrait pas avoir de désir. La question se pose donc: qui est libre de tout désir? C’est celui dont tous les désirs sont comblés. Maintenant je pose la question: qui est celui dont tous les désirs ont étés comblés? La personne qui n’a qu’un désir, celui de réaliser le Soi. Le désir de Dieu, le désir du Soi, le désir de la réalisation n’est pas un désir car vous n’obtenez rien; c’est en vous. Il n’y a pas de temps ni d’espace; c’est tout. Lorsque vous désirez quelque chose dans la vie matérielle, il y a un temps et un espace, une distance. Il y a quelque chose que vous devez acquérir. Le désir du Soi n’est pas un désir parce que vous n’acquérez rien, vous réalisez simplement qui vous êtes. Le désir final pour un brahmachari ou ceux qui vivent dans un ashram devrait être le désir de Dieu, le désir de la réalisation. Ce genre de personne est sans désir. La recherche du fini est un désir mais le désir de l’infini n’est pas un désir, c’est votre propre Soi. Il faut pratiquer cela.
Demandez-vous quel est votre niveau. Vous pratiquez. Tenez un journal de vos activités, lisez-le le soir lorsque vous allez vous coucher et voyez ce que vous avez fait, combien de temps vous avez perdu. Et priez Dieu: “Oh Seigneur, rends-moi plus vigilant pour que je ne perde pas de temps demain, que j’ai moins de désir, pas de colère, pas d’avidité, que je ne courre pas après le goût de la jouissance, le sexe, l’amusement, que je ne dorme pas trop, que je ne rende pas trop de services.”
Action Sans Attachement
On peut appeler un chef de famille un brahmachari si il vit mentalement comme un brahmachari. Il devrait être clair que ce que vous faites sur le plan physique n’est pas important. C’est ce que l’on fait mentalement qui est important; c’est votre règle de conduite spirituelle parce que dans la vie matérielle , comme dans la vie de famille, vous devez vivre avec beaucoup de gens et vous avez beaucoup de choses à faire. Donc, dans chacune de vos obligations, à tout moment, dans chaque action, restez conscient que vous n’agissez pas simplement pour accomplir cette action particulière. Vous rendez service, vous aidez les autres parce que c’est votre devoir. Vous devriez faire ce que vous avez à faire sans attachement parce que vous n’avez qu’un attachement, votre attachement à Dieu, et cela n’est pas vraiment un attachement. Lahiri Mahasaya est un particulièrement bon exemple pour les chefs de famille; il n’est pas nécessaire de vivre dans un ashram, de devenir un ascète, de se faire moine. Il est possible de vivre en famille, de vivre une vie familiale et de réaliser le Soi.
Pratiquez régulièrement, ne soyez pas si attaché au monde matériel et ayez davantage de désir pour Dieu. Si vous pratiquez cela, que vous soyez dans un asharam ou que vous viviez en famille, c’est la même chose. Votre progrès dépend de votre désir. Le vouloir ne suffit pas. Comme le dit si bien Yogananda, si vous voulez quelque chose, il faut le mettre en pratique. Simplement le désir de la réalisation, de connaître Dieu, de connaître le Soi n’est pas suffisant. Le vrai désir est celui qu’on met en pratique, et plus on pratique, plus cela devient une habitude. La pratique spirituelle ne doit donc pas rester une pratique mais devrait se transformer en habitude de vie. Vous êtes constamment attaché, vous maintenez constamment une conscience supérieure. Vous réussirez si vous le voulez. Si vous vivez dans un ashram, vivez donc comme un brahmachari. Si vous prétendez être un brahmachari, vous devriez avoir les qualités d’un brahmachari. Sinon ne prétendez pas l’être. Respectez les valeurs morales et éthiques.
Tous les jours, régulièrement, méditez et pratiquez la technique. Quelque’un me posa la question: “Swamiji, on pratique la même technique tous les jours. Est-ce que ça ne devient pas monotone?” Je répondis: “Vous mangez du pain tous les jours, vous buvez de l’eau tous les jours, est-ce que vous trouvez ça monotone?” Pratiquez la même technique plus profondément, de plus en plus et vous réaliserez alors l’Etat. Lorsque vous atteignez la béatitude, il n’en suffit que d’une goutte et vous n’oubliez plus jamais la vie spirituelle. Oublier Dieu est beaucoup plus difficile que de se souvenir de Dieu. Comment pourrez-vous oublier lorsqu’Il devient vous, lorsqu’Il est votre vie, lorsqu’Il est votre souffle, lorsqu’Il est votre conscience? C’est de l’auto-purification. Essayez d’être plus pur au dedans et nettoyez la coupe intérieure. La vie intérieure consiste à purifier et la pratique de la méditation est votre nourriture spirituelle. De même que vous avez le temps de nourrir votre corps physique, vous devriez trouver le temps de nourrir votre corps spirituel, sinon votre vie est inutile. Ce que je vous dis repose sur ma propre expérience. Ce sont des règles de vie pratiques pour les qui veulent vraiment se développer spirituellement. Et c’est à vous d’accepter, c’est à vous de pratiquer. Vivez une bonne vie.
Retour au SommaireLa Bhagavad Gita
par PARAMAHAMSA HARIHARANANDA
Interprétation Métaphorique de Paramahamsa Hariharananda
Chapitre 6, versets 19 et 20
Verset 19:
tan aham dvibataa kruran
samsarebu naradhaman
kbipamy anagrams açubhan
asuribv eva yonibu
Traduction:
Ces hommes pleins de haine, cruels, les pires de la race humaine, je les fais retourner constamment dans les ventres démoniaques de ce monde.
Interprétation Métaphorique:
Dans ce verset, le Seigneur explique la malencontreuse destinée de ceux qui font le mal. L’homme crée son propre destin. Il récolte ce qu’il sème; les petites graines d’action produisent une grosse récolte. On est son propre meilleur ami ou son pire ennemi. (Voir la Bahgavad Gita, chapitre 6, verset 5 et 6). Ceux qui ont une nature démoniaque sont égoïstes et extrêmement préoccupés par leur aspect physique. Ils sont portés au mal et commettent toutes sortes d’actions immorales en pensant que personne ne le saura. Ils ignorent que Dieu est le témoin silencieux de toutes les activités humaines. Dans le Shvetashvetara Upanishad (chapitre 6, verset 11), sakshi est la conscience témoin. Dans la Bhagavad Gita (Chapitre 9, verset 18) il est dit: “Dieu est le témoin” comme le dit la Bible: “Je prends Dieu à témoin” (2ème Epître aux Corinthiens, chapitre 1, verset 23). Caché dans la glande pituitaire et la fontanelle, Dieu est le témoin silencieux des pensées intérieures et des paroles et activités extérieures. Dieu donne à tous les fruits de leurs actions. Le Seigneur explique donc que “le mental des gens démoniaques reste en dessous de la glande pituitaire, absorbé en permanence dans le mal, la débauche et l’immoralité. Je ne leur permets de vivre que comme des animaux. Ils passent tout leur temps en dessous du centre cervical (le cou) et vivent des vies extrêmement tristes et misérables. (Voir la Bible, Epître aux Romains, chapitre 1, verset 28 à 32).
Verset 20:
asurim yonim apanna
muaeha janmani- janmani
mam aprapyai va kaunteya
tato yanty adhamam gatim
Traduction:
Retournant dans le ventre des démons, naissance après naissance, ces gens illusionnés ne m’atteignent pas Oh Fils de Kunti (Arjuna)! De là ils s’enfoncent encore davantage.
Interprétation Métaphorique:
Le Seigneur déclare: “Oh Arjuna! Tu es le fils de Kunti (intelligence vive et divine). Tu es né de l’hypophyse par la grâce de l’âme. Ta mère Kunti t’as conçu en fixant son attention sur le centre de la nourriture en méditant dans l’hypophyse. Ton mental est donc constamment fixé dans l’hypophyse et tu recherches toujours la vérité. Bien que tu sois né sous forme humaine, ton mental ne s’attarde jamais sur les qualités démoniaques. Tu es toujours d’une humeur divine et me demande constamment comment te libérer des limites humaines et des qualités négatives. Comme tu passes ton temps en bonne compagnie et a le plus profond désir de Me connaître, Je te guide des centres inférieurs vers les centres supérieurs, au dessus de l’hypophyse, jusqu’à la fontanelle et même au delà de l’univers physique. J’imprègne tout, Je suis sans forme et Je reste compassionément détaché de tout. Arjuna! Méfie-toi des qualités démoniaques car elles sont si tentantes et attrayantes qu’elles peuvent te faire tout oublier et tomber dans les abîmes du péché.”
Le soi qui demeure dans le corps respire dès l’instant de la naissance. C’est pourquoi les gens sont vivants et actifs. Ceux qui sont spirituels recherchent l’âme en s’élevant vers l’hypophyse, le siège de l’âme, et au delà. Ceux qui sont de nature démoniaque sont dans l’illusion complète: ils ne sont pas attachés à Dieu; ils ne recherchent pas la vérité. Ils ne portent pas leur attention à l’hypophyse et à la fontanelle d’un mouvement ascendant mais au contraire s’enfoncent vers les centres inférieurs, demeurant dans l’ego, la vanité, le sexe, l’argent et ainsi de suite. Ces activités les font aller de mal en pis.
“Arjuna! Souviens-toi que l’attachement et le détachement viennent tous deux du souffle. La volonté et la faiblesse, la lumière et l’obscurité, tout vient du souffle. Celui qui apprend la technique du contrôle du souffle pour aller au delà de toutes les qualités négatives et démoniaques connaît ce secret et peut constamment percevoir Ma présence.”
Ceux qui restent constamment au niveau des qualités démoniaques, demeurant au cours de toutes leurs actions avec ces tendances qui les entraînent vers le bas n’atteindront jamais la réalisation de Dieu. Bien qu’étant nés des êtres rationnels, ils s’enfoncent vers les états les plus dégradés de l’humanité, vivant comme des animaux. Plus ils restent au niveau de ces qualités animales, plus ils font d’erreurs. C’est le véritable enfer.
Retour au SommaireLes Yogas Sutras de Patanjali
Commentaires de Yogiraj Shri Shri Lahiri Mahasaya – Interprétation Métaphorique de Paramahamsa Prajnanananda
Sutra 25
Tatra niratishayam sarvajnabijam
Tatra = là, en Lui
niratishayam: nih + atishayam = à l’extrême, sans limite
sarvajnabijam = semence d’Omniscience
Traduction:
En Lui se trouve la source insurpassable de toute connaissance.
Commentaires de Lahiri Mahasaya:
Dans ce Seigneur la semence d’omniscience est inhérente. Cela signifie que lorsqu’on est absorbé, confondu en Lui, on atteint l’omniscience. C’est ce qu’on appelle aussi kastha (fermement ancré dans le Seigneur).
Interprétation Métaphorique:
Pour révéler un aspect particulier de l’identité du Seigneur, cette sutra expose la Gloire du Seigneur. Tout ce qui est né est limité dans le temps et dans l’espace, est fini par nature. Etant conditionné par le temps et par l’espace, ce monde d’objets est fini, limité et périssable, c’est à dire voué au déclin et à la mort. Dieu est un, infini, sans forme, absolu, omniprésent et la source de l’immortalité. Les Upanishads déclarent que Dieu est au delà du jeu de la nature, la demeure suprême de tout.
Il est la source de toute connaissance. Ici le mot “bija” est utilisé qui, littéralement, veut dire la semence ou la cause. “yena vina yat na – bhavati tat tasya karanam”: ce sans quoi une chose ne peut pas se produire en est la cause ou la semence. Par exemple, sans les parents un enfant ne peut pas naître. Les parents sont la source ou la semence de l’enfant.
Sarvajna est l’omniscience, la connaissance de tout. D’après la Gita, ksara purusha est jiva, l’individu à la connaissance limitée, akshara purusha est ishvara à la connaissance illimitée, mais purushottama, le Soi Suprême, est la source de la connaissance illimitée. Il est au dessus de toute dualité.
Oh chercheur! Tous les succès dans la vie à l’exception de la réalisation du Soi sont périssables. Cherche l’impérissable. C’est la gloire de Dieu. Médite, prie, et abandonne-toi au Seigneur. A chaque souffle, éprouve la présence du Seigneur omniprésent et omnipotent. Grâce au véritable abandon, tous les doutes disparaîtront. Ton mental reposera en paix.
Les gens qui ne comprennent pas l’esprit du yoga et de la vie spirituelle veulent posséder des siddhis et recherchent des accomplissements surnaturels de bas de gamme. Ils croient que veut dire que l’étude du mental des autres est un signe de progrès spirituel.
Oh chercheur! Ne cours pas après tous ces pouvoirs magiques. Ils ne t’apporteront pas la béatitude suprême. Ils te donneront au plus un nom, la renommée, le gain matériel et des satisfactions mineures. Laisse Dieu devenir ton but. Laisse Dieu devenir ta voie. Hisse-toi à son niveau. De façon certaine tu trouvera grâce auprès de Lui et tu connaîtra la vérité.
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