Réalisation Divine vol 11.2

Paramahamsa Hariharananda fait un signe de salut de la main
Paramahamsa Hariharananda

Aphorismes de Baba Hariharananda

Enseignements de Baba recueillis par Yogacharya Lloyd Abrams le 6 Juillet 1985 à New York.

Mon frère est très amusant. Il ne connaît rien à la chiromancie mais il a pris ma main en disant qu’il voulait en lire les lignes. “Oh!” s’exclama t-il, “Vous êtes un homme très bien. Vous avez d’innombrables enfants et vous les aimez très profondément et ils vous aiment aussi beaucoup.” Je connais tous mes enfants, je les aime, ils m’aiment. Je n’oublie pas mes enfants. N’est-ce pas?

*

Aujourd’hui est un jour en or, un jour spécial. En arrivant ici je n’ai pas trouvé les photos des quatre gourous ni de Jésus. Je me suis donc incliné devant vous tous, j’ai posé mon regard sur vous tous, le pouvoir vivant de Dieu, plus puissant que les photos des gourous. Le pouvoir vivant de Dieu. N’en est-il pas ainsi? Dieu inspire, non pas à travers les photos mais à travers les photos vivantes. Nous sommes le pouvoir de Dieu mais nous ne le ressentons pas.

*
Maintenant, vous êtes tous venus voir votre professeur. Les étudiants devraient donc faire très attention et être attentifs. Ne vous agitez pas. Accordez toute votre attention au professeur sinon il va dire que vous n’écoutez pas. Vous êtes donc tous maintenant vigilants pour votre éducation extrême. Qu’est-ce que l’éducation extrême? C’est connaître votre propre Soi – c’est ça l’éducation et la richesse extrêmes. Le voleur peut voler les richesses. Les membres de la famille peuvent la diviser. Mais le voleur ne peut prendre, arracher ou voler la richesse divine. La famille ne peut pas arracher ni diviser la richesse divine. Si vous décidiez de distribuer vos richesses, vous pourriez en une journée distribuer votre fortune toute entière, même si vous êtes millionnaire. Vous n’avez qu’à donner l’argent. Dites au millionnaire de mettre tout son argent dans ma main. En un rien de temps je peux distribuer tout l’argent. N’est ce pas? L’argent que je distribue est de l’argent spirituel, de la richesse qui entre dans votre cerveau. Cette richesse spirituelle, personne ne peut la dérober. La culture de l’âme est une richesse précieuse. Si vous connaissez votre Soi, votre Soi vous donnera tout.

*
Si vous parlez de la vérité avec vos amis, eux aussi seront heureux que vous soyez une personne spirituelle.

*

Si vous allez traire la vache, vous aurez du lait. De même si vous êtes réalisés, si vous connaissez votre propre Soi, si vous le désirez, vous obtiendrez tout. A tout moment, Dieu vous donnera. Si vous aimez Dieu, Dieu vous donne tout. C’est ça l’éducation spirituelle, la richesse. Finalement cela vous apportera la Vérité – des résultats.

*

De même que la mère protège ses enfants, de même, si vous êtes réalisés, si vous allez en terre étrangère, votre éducation, votre richesse spirituelle vous sauveront comme une mère.

*

Si vous connaissez votre propre Soi, c’est pour vous une richesse précieuse et vous serez constamment bénis de Dieu et transformés: de l’ignorance à la lumière, de la malhonnêteté à l’honnêteté, des mauvaises aux bonne qualités, de l’impureté à la pureté, de l’imperfection à la perfection.

*

Donc, maintenant vous allez essayer de suivre votre professeur. Tous les étudiants, ceux qui vont à l’école ou à l’université, ont le désir de réussir à l’examen. N’est ce pas? Tant que vous n’avez pas le désir de réussir à l’examen, vous ne pouvez pas réussir, de même que si vous ne pratiquez pas et ne faites pas vos devoirs.

Mais beaucoup d’élèves ne suivent pas leur professeur; ils bavardent avec leurs amis et passent leur temps dans un état extraverti. Ils ne font pas bien leurs devoirs. A la fin de l’année leurs résultats sont négatifs même s’ils ont le désir de réussir à l’examen. Tout étudiant, lorsqu’ils est admis à l’université est capable de réussir à l’examen.

*

L’hérédité, l’environnement et la culture vous feront évoluer. Vous avez tous une hérédité; vous êtes le pouvoir de Dieu. Sans Dieu vous n’avez rien. S’il n’inspire pas votre souffle, vous êtes un cadavre.

Ainsi, tous les gens bien élevés, les gens riches, les millionnaires, sont tous absorbés par la matière et la mémoire et entretiennent la vanité. Ils sont loin de la vérité. Ils pensent que ce qu’ils font est bien, mais ils n’en retirent aucune paix. Ils n’en retirent que constante frustration, dissension, maladie, agitation et ils s’éloignent de la vérité. Ils ne sont ni riches, ni éduqués et ils ne sont pas scientifiques.

Si vous méditez et pratiquez cette technique du Kriya Yoga qui est l’essence de toutes les religions, tout en accomplissant votre devoir quotidien, vous pouvez alors atteindre l’humilité, la pureté, la perfection et, à travers tout travail (Kri) vous ressentirez ya: le soi intérieur qui vous aime tant. C’est Lui qui fait tout.

*
Et maintenant je vous dis: “préparez votre champ.” Allez voir votre professeur. Qui est le professeur? Votre Soi intérieur, Jésus, qui demeure à l’intérieur de la croix. Le Père est entré par la fontanelle et le Fils demeure là (dans la glande pituitaire). Chez les bébés l’endroit le plus tendre est à la fontanelle. Il y a donc un père qui se cache, caché dans chaque être humain. Il Se cache!

Il est là mais vous ne ressentez pas qu’Il est là. Vous pensez qu’il est très loin, qu’il est au ciel. Jésus dit que votre royaume divin est en vous, votre ciel est en vous, à l’intérieur du crâne. Votre paradis est ici, votre jardin secret est ici et votre ciel est ici. Allez donc au ciel maintenant, observez le Fils de Dieu.

Avec un souffle faible, voyez comme Il inhale. C’est pourquoi votre sang est votre sang, mais votre sang n’est pas votre sang. C’est le sang de Jésus.
C’est l’enseignement même de toutes les églises. N’est-ce pas? Votre chair est la chair de Jésus; votre sang est le sang de Jésus. Ainsi, si le Soi intérieur n’inhale pas le souffle, vous n’avez pas de sang, pas de chair et vous êtes un cadavre.

Observez d’où Il inhale le souffle et comment il se cache. Pénétrez-y plus profondément, dans l’âme, cette tête, votre crâne. Entrez-y. Placez-vous comme un moustique, là (au centre de sahasrara). Avez vous déjà regardé les moustiques? Le moustique touche et pique avec son dard. Placez-vous donc comme ça.

Cet homme, ici, au premier rang, il garde les yeux fermés. Il ne veux pas voir la laideur de mon visage et ma barbe hirsute. Lorsqu’Hariharananda s’en ira, il ouvrira alors ses yeux. Mais plus vous verrez, plus vous serez. Voir c’est être.

Placez-vous donc là. Vos yeux ne voient pas avec cet oeil-la. Un mort a des yeux mais un mort ne peut pas voir. Celui qui voit c’est Lui. Allez là. Et vous êtes là, vous êtes allés là. Inspirez légèrement et voyez le son. Le son des cloches d’église. Dong. Dong. Dong Dong.

*

Si vous observez calmement, vous verrez la sensation de mouvement de la croix. C’est une rare opportunité. Maintenant vous êtes tous calmes et vous recevez la transformation.

*

Tu es cela – tat twam asi (Chandogya Upanishad). Vous avez de la chance. Si vous observez calmement, le champ se met alors en mouvement. Le pouvoir de Dieu inhale et vous l’observez calmement. Vous sentirez alors la sensation de mouvement. Vous êtes vivant; c’en est la preuve.

Le pouvoir de Dieu inhale et vous obtenez donc la connaissance, la conscience, la superconscience, la conscience cosmique et des rivières: mental, pensée, intellect, ego, paresse, ignorance, colère, fierté, cruauté, hypocrisie. Rien que des rivières.

*

Si vous allez vers le haut, vous pouvez changer, vous pouvez vous transformer. Restez-y et observez alors la sensation de mouvement. Sans technique vous ne pouvez pas ressentir davantage de mouvement, c’est la première technique.Dans les écritures il est dit que si vous voulez calmer votre agitation, il faut respirer profondément, lentement. L’oxygène est la nourriture de votre cerveau et de votre corps tout entier. Respirez donc d’un souffle profond, long. Ce n’est pas vous qui agissez. Le pouvoir vivant de Dieu est là.

*

Entendez le son, inhalez et inclinez vous sept fois et magnétisez votre épine dorsale. Vous pouvez alors purifier chacun de vos centres. Dans chaque centre vous aurez le feu divin; le feu brûlera toute votre négativité. Lorsque la négativité surviendra, vous deviendrez positifs. Vous pouvez changer. Le son vous purifiera.
rang – rang – rang – rang – rang.
Dieu – Dieu – Dieu – satyamaya loka.

*

Vous avez sept centres: bhuloka, bhuvaloka, swaloka, mahaloka, janaloka, tapaloka, satyaloka. En bas se trouve bhuloka et au sommet satyaloka – vérité.

satyaprana, satyagni, satyahomar. Il y a sept lumières, sept feux. C’est le pouvoir de Dieu, le nom de Dieu – brahmagni. (Dieu sous l’aspect de Feu). Notre Père de toute les religions, il demeure au sommet avec le Feu.

satyahomar, sept objets matériels, vous travaillez, vous gagnez de l’argent. Vous aimez votre petite amie. C’est la matière. Lorsque vous mangez, aimez-Le. Calmement, fermez les yeux – vous n’êtes pas le corps – ça bouge au dessus de votre tête. Dieu descend dans votre cerveau et émet un son.
hum…hum…

Ça bouge sur votre visage tout entier, le son, la lumière, la vibration. Ce n’est pas votre corps. Voyez que vous êtes divins, que vous êtes devenus complètement divins, que vous êtes complètement changés. Vous avez de la chance; vous n’êtes pas comme les gens ordinaires. Vous progressez donc aussi vite qu’un avion. Ça fait avancer vos pieds et émet un son. Voyez à quel point vous pouvez en bénéficier davantage. Dieu change tous les jours. Voyez votre changement spirituel.

Si vous ne méditez pas vous n’atteindrez jamais le bonheur. Vous ne serez jamais heureux. Vous n’aurez que des problèmes les uns après les autres, des inquiétudes et des angoisses. Il est impératif de méditer; c’est votre trésor caché. Dieu médite. Aimez-le.

Oh Seigneur, vous êtes dans mon corps; c’est pourquoi je suis en bonne santé. Je suis pur et parfait.

*

Vous pratiquez le mahamudra. Vous êtes votre ami et votre ennemi. Voyez que c’est Dieu qui fait tout et vous atteindrez l’état introverti. Son, lumière, vibration. Plus vous aimez Dieu, plus il vous donnera tout. La colère et l’orgueil disparaîtront. Vos deux narines seront libres. Et si vous ne méditez pas vous resterez à l’état sauvage. Maintenant vous êtes éduqués. Vous offrez tout à Dieu. S’Il n’inspire pas le souffle, votre cœur n’est pas votre cœur; offrez-le donc.

Je Te remercie beaucoup. Merci, Seigneur. Tu m’aimes très profondément; je te donne un tout petit peu d’amour. Je ne suis qu’un enfant, un bébé qui donne un peu d’amour à sa mère et la mère est un océan d’amour.

Dites-lui donc: Seigneur, je suis un mauvais garçon, contente-Toi d’un peu d’amour.

*

Écoutez le son, Dong…Dong… le son des cloches, le son de la conque, le ronronnement, le bourdonnement, le son de Dieu. Dieu…Dieu…Dieu…Dieu…Dieu. Chantez et entendez le son tout autour de vous. Maintenant vous êtes au ciel, votre corps est très grand, vous êtes dans l’infini. Entendez le son dans l’infini. Dieu imprègne tout.

*

C’est en mouvement, du ciel à la terre; vous ne savez pas où vous êtes. Vous ne savez pas où est votre corps. Tu es cela. Vous êtes dissous. On met du sucre dans le thé et le sucre se dissout. Vous êtes donc tous fondus et dissous. C’est votre état de libération. Vous êtes devenus les mots de la Bible: “Sois immobile et sache que tu es Dieu.”

*

Vous n’êtes pas immobiles ni calmes mais vous avez de la chance parce que vous êtes en train de gagner votre libération. C’est une rare opportunité.

*

Il n’y a que la vrai mère qui puisse aimer et protéger avec tendresse. De même le vrai maître spirituel est attentif.

*

Ouvrez les yeux et entendez le son. A l’intérieur du cerveau, le pouvoir de Dieu se meut.

*

Préparez votre champ.

*

Vous allez marcher et vous tenir à la croisée des chemins et sentir la vibration sur les orteils, la jambe et le corps. Demeurez dans l’œil intérieur.

*

L’agitation et le calme ne font qu’un. Soyez calmement agités et vous obtiendrez alors la divinité.

*

Tu es cela. C’est paravastha: Dieu dans l’être humain et l’être humain en Dieu.

Retour au Sommaire

Paramahamsa Hariharananda – Lettre à Eileen Malone

Mon aimable et divine Ma,

Je suis très heureux de recevoir votre lettre d’anniversaire et votre donation. Mais vous ne connaissez pas la signification de param-ham-sa. Ça ne veut pas dire cygne.

Ham veut dire le corps grossier, plein d’illusion et d’états extravertis. Sa veut dire votre souffle vital qui est inhalé par le Seigneur suprême et tout puissant qui se cache constamment dans votre fontanelle et inhale depuis le jour de votre naissance. Sans sa votre corps grossier ne peut faire aucun travail.

Il y a sept types de travaux, un pour chaque centre. Par exemple, le premier centre contrôle l’argent et le travail (ham) mais il y a aussi sa. Si sa n’inhale pas, vous êtes un cadavre. Vous ne pouvez pas aller au travail. Le deuxième, le centre du sexe, n’est pas possible sans sa. C’est hamsa et non pas cygne. Le troisième centre contrôle la nourriture que nous prenons. Si le Seigneur suprême n’inhale pas, vous ne pouvez pas avoir faim, vous ne pouvez pas manger la nourriture et vous ne pouvez pas digérer la nourriture. Sa inhale depuis le sommet, et cela vous permet de manger et de digérer la nourriture dans l’estomac, ham. C’est ham-sa et non pas cygne. Ham et sa ne sont qu’uns; vous et Lui ne sont qu’uns et n’ont toujours étés qu’uns.

La personne qui observe sa constamment dans toute action demeure dans le monde matériel mais en est détachée. Elle est Paramahamsa. Elle demeure dans le cœur et est en permanence libérée de la colère, de l’orgueil, de la cruauté et du sexe immoral; au lieu de cela elle prie constamment pour les autres et pour le bien de l’humanité. Tous les jours je prie pour vous tous, plus particulièrement pour votre mère qui vous a donné cette belle maison. Je regarde vos photos et les photos de beaucoup de gens et je prie pour eux tous. Même pour ceux qui n’ont pas de photos, je prie pour beaucoup de gens tous les jours. C’est cela Paramahamsa et non pas cygne.

Dans l’épine dorsale de chaque personne il n’y a pas d’eau mais ham et sa qui montent et descendent tout le temps. Il y a beaucoup de lotus dans l’épine dorsale, des lotus à 4, 6, 10, 12 et 16 pétales, mais il n’y a pas d’étang. Même dans les sept centres ham et sa demeurent, mais il n’y a pas de cygne. Tout corps est ham et à l’intérieur de chaque corps le sa sans forme demeure également. Il y a une contrepartie universelle qui y demeure: le Seigneur suprême, c’est à dire sa. C’est ham et sa. Vous et Lui ne sont qu’uns et n’ont toujours étés qu’uns.

Si vous méditez profondément, vous ne sentirez alors jamais votre corps grossier, mais vous entendrez toujours le son aum ou le son de conque tout autour du monde, et vous verrez alors la lumière blanche comme les chevaux blancs ou la lumière d’un blanc de lait et vous atteindrez l’état de samadhi: l’état sans pouls.

J’espère que votre mère et vous sont en bonne santé. Recevez tous ma plus profonde affection et mes bénédictions.

Humblement,
Hariharananda.

P.S. Je suis pratiquement rétabli. Hier, je suis allé dans un temple Hindou ou j’ai parlé du Kriya Yoga et de ham sa sadhana.

Humblement,

H. Giri.
Je suis très vieux. Je vous en prie, corrigez et lisez.

Retour au Sommaire

Une interview de Swami Sarveshwarananda

sur Women TLC Radio Station, Floride

Women TLC: La spiritualité est un aspect important de la santé, un fait souvent négligé par la profession médicale. Le sujet que je veux aborder aujourd’hui est le Kriya Yoga. J’en ai entendu parler pour la première fois en lisant un livre intitulé “Autobiographie d’un yogi” par Paramahamsa Yogananda, qui introduisit ce concept aux État Unis au début des années 1920. Au fil des ans, le Yoga perdit apparemment de son attrait auprès du public jusqu’à ce que les Beatles aillent en Inde et rencontrent le Maharishi. De nouveau, à la fin des années 70 et pendant les années 80, il sembla disparaître à nouveau. Aujourd’hui, l’intérêt pour le Yoga est plus grand que jamais. Il y a environ 12 millions de personnes qui pratiquent le Yoga aux État Unis. Les avantages du Yoga au niveau de la santé sont importants et il a été prouvé scientifiquement que la méditation réduit la pression artérielle ainsi que le stress. Nous allons aujourd’hui en apprendre davantage sur le Kriya Yoga en écoutant Swami Sarveshwarananda Giri du Kriya Yoga Institute d’Homestead à Miami.

Swami S. est né à Paris et passa son enfance dans plusieurs pays d’Europe, en Amérique du Sud et en Afrique du Nord. Il obtint en France une licence de Littérature Anglaise et un doctorat en Information et Communication. Il travailla comme rédacteur bilingue à Paris et à Londres. Puis il alla s’installer à San Francisco où il passa une licence scientifique en Acupouncture et Médecine Traditionnelle Chinoise et un diplôme de massage et de santé. C’est en Californie que Swami S. rencontra son maître Paramahamsa Hariharananda ou Baba comme on l’appelle affectueusement. Au cours d’un pèlerinage de 6 mois en Inde, il décida d’entrer à l’ashram Kriya Yoga de son maître. Puis il fut ordonné Swami sous le nom de Swami Sarveshwarananda qui signifie “Joie divine en toute choses”. Swami S. enseigne maintenant la science spirituelle originelle du Kriya Yoga aux États Unis, en Amérique du Sud, en Inde et en Europe tout en supervisant l’ Ashram américaine du Kriya Yoga située à Homestead à Miami.

Avant d’introduire mon invité, permettez moi d’ajouter quelques mots au sujet du contexte. Samedi dernier je me suis rendue à l’Ashram pour préparer cette interview. On me fit visiter le jardin regorgeant d’arbres fruitiers, de toutes sortes de légumes et de rosiers magnifiques. Il y en a plus de 700. Je demandais alors si je pouvais voir le maître bien que je sois venue sans prévenir. Une audience avec le maître me fut finalement accordée et on me dit que je pouvais l’appeler Baba. Lorsque j’entrais dans sa chambre il était allongé de tout son long sur son lit et il me fit signe de m’approcher. J’étais en présence du premier maître Indien que j’aie jamais rencontré. Il posa son regard sur moi et me prit la main. Je ressentis une vibration étonnante, ses yeux s’agrandirent et il me fixa comme s’il voyait directement à travers mon corps. Il plaça ensuite ses doigts dans mes oreilles, massa mes yeux et toucha ma gorge. De nouveau, il me fixa avec le même regard, un regard très difficile à décrire. C’est le regard de quelqu’un qui vous regarde d’une façon très douce, mais c’est comme s’il vous traverse jusqu’à l’âme. Ses yeux transperçaient les miens. Je remarquais sa peau. Cet homme est né en 1907, il a donc 93 ans, et il a la plus belle peau que je n’ai jamais vue, pas de rides ni d’affaissement. Je touchais son bras à l’endroit du biceps où la peau est généralement distendue par l’âge, mais ce n’était pas le cas. C’était vraiment étonnant. Je lui demandais: “Comment faites vous pour avoir une si belle peau?” Il me dit: “C’est le Kriya Yoga” (Je voulais m’enrôler immédiatement dans le Kriya Yoga).

Au moment de partir je dis au revoir à Baba, il me salua de la main et posa sur moi le même regard. J’ai comme l’impression que je reverrai Baba. La nuit suivante je dormis comme jamais auparavant et j’ai encore la sensation de bien-être issue de cette rencontre. Maître Baba est le plus grand Maître du Kriya Yoga et le plus grand gourou à l’échelle mondiale encore vivant à ce jour. Il a atteint l’état de méditation sans pouls, sans souffle, connu sous le nom de nirvikalpa samadhi, la réalisation ultime d’un yogi accompli.

Nous accueillons aujourd’hui Swami S. à Women TLC pour en savoir davantage sur le Kriya Yoga et comment il peut nous aider dans la vie au jour le jour.

Bienvenue à cette émission Swami S. et merci beaucoup pour être parmi nous aujourd’hui.

Swami S.: Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui. Merci de m’avoir invité.

Women TLC: Je suis allée sur le site Internet du Kriya Yoga et j’y ai trouvé un dicton que je voudrais partager avec nos auditeurs ce matin: “Un instant en bonne compagnie permet de traverser l’océan du monde.” Mon entrevue avec Baba m’a procuré une sensation si merveilleuse que je voulais en faire part à nos auditeurs. J’ai l’impression d’avoir traversé l’océan du monde.

Swami S.: Ce dicton est un ancien verset Sanscrit – kshanamiha sajjana sangatireka bhavati bhavarnava tarane nauka – qui a plusieurs significations. Qu’entend-t’on par bonne compagnie? Tout d’abord cela veut dire que nous devrions rechercher la compagnie du sage, de ceux qui recherchent la vérité, de ceux qui méditent, qui gardent leur calme et qui aident l’humanité. Nous devrions également éviter autant que possible les influences négatives. Elles se présentent sous des formes variées: les individus négatifs, les émissions de télévision violentes ou exagérément stimulantes, les publicités oppressantes et les soirées où l’on cède à l’alcool, la drogue ou la musique violente. C’est une des significations. Venir à l’ashram renforce donc réellement notre contact avec l’âme parce que cela nous met en contact avec des gens de bonne compagnie. Et cette expression a aussi une signification plus profonde. Elle signifie que vous devriez être en compagnie de votre âme qui est toujours en vous, qui vous guide constamment si vous vouliez simplement l’écouter. C’est ce que veut dire “être en bonne compagnie.”

Women TLC: Je voudrais apprendre comment avoir une belle peau comme celle que Baba a acquise grâce au Kriya Yoga.

Swami S.: Votre commentaire m’a beaucoup intéressé. Il se trouve en effet que j’ai aussi travaillé dans les cosmétiques. J’ai été responsable administratif chez Avon International pendant de nombreuses années lorsque je vivais en Europe. Je suis ensuite devenu masseur et acupuncteur et j’ai donné des centaines et des centaines de massages, mais je n’ai jamais touché un corps comme le corps de Baba. C’est difficile de croire qu’il s’agit du corps d’une personne dont l’âge biologique est 93 ans. Non seulement, comme vous l’avez fait remarqué, il est extrêmement lisse, sans rides et sans la moindre trace d’affaissement des chairs, mais il est aussi incroyablement soyeux, dénué de poils et il a une luminosité spéciale, une sorte de rayonnement qui caractérisent ses pouvoirs divins. On se sent mieux rien qu’en le touchant. Dans les ashrams c’est une tradition que d’offrir un massage au maître pour le soulager des douleurs associées à la vieillesse. Ce qui est rarement compris c’est que celui qui bénéficie de ces massages n’est pas Baba, mais celui qui les donne.

Women TLC: Il m’a aussi laissé toucher son ventre et il était aussi ferme que le reste de son corps, pas le moindre signe de ramollissement.

Swami S.: Comme Baba vous le disait à juste titre, cela vient de la pratique du Kriya Yoga.

Women TLC: Qu’est-ce que le Kriya Yoga?

Swami S.: Le Kriya Yoga est une tradition très ancienne. Ce n’est pas une religion mais plutôt une science spirituelle de l’âme qui permet aux gens de vivre et de comprendre leur religion beaucoup mieux. C’est un développement cynégétique complet du corps, du mental, des émotions, de l’esprit et de l’intellect, chaque niveau de notre être étant ainsi reconnu et harmonisé. Le Kriya Yoga est essentiellement une combinaison de postures, de contrôle du souffle et de techniques de concentration.

Women TLC: Lorsque vous dites que la technique comprend des postures, parlez-vous de ces postures où les gens se mettent la tête en bas et ont l’air disjoints?

Swami S.: Comme des bretzels humains?

Women TLC: Ce n’est pas comme ça?

Swami S.: Non, les postures sont simples et confortables. Ce dont on parle dans les médias en Occident n’est qu’une forme très particulière de Yoga qui s’appelle “Hatha Yoga”. Ce n’est pas représentatif de la dimension réelle du Yoga. Ce n’en est qu’un aspect limité.

Women TLC: Il y a différentes sortes de Yoga?

Swami S.: D’après les écritures il y a 108 Yogas classiques. Hatha Yoga n’est qu’un de ces 108. Quelle place y occupe le Kriya Yoga? D’après la tradition, le Kriya Yoga est la mère de tous les Yogas. Au départ il n’y avait qu’un Yoga. De même qu’en médecine il n’y avait au début qu’une seule médecine pour le corps, le mental et l’âme. Socrates dit un jour: “De même qu’il n’est pas correct de soigner les yeux sans soigner la tête, ni la tête sans le corps, il n’est pas correct non plus de soigner le corps sans l’âme.” C’était un système complètement holistique qui se perdit plus tard en particulier au 15ème et 16ème siècles, lorsque la vision du monde de Newton devint la norme. Depuis lors il y a toujours eu un divorce entre le corps et l’âme, entre le mental et l’esprit.

Women TLC: C’est bien le grand Yogi Paramahamsa Yogananda qui a apporté le Kriya Yoga aux États-Unis dans les années 20 n’est-ce pas?

Swami S.: C’était un pionnier. Pour la première fois le Kriya Yoga fut introduit en Occident, d’abord aux États Unis, puis il se répandit dans le reste du monde.

Women TLC: Si j’ai bien compris il y a un lignage de maîtres du Yoga et Baba fut aussi un disciple de Yogananda pendant une certaine période de sa vie.

Swami S.: Correct. Lorsque qu’on s’engage sur une voie spirituelle il est très important d’avoir une certaine connaissance de la lignée parce que de nombreux “précepteurs” font des déclarations merveilleuses, se prétendent illuminés, doués de pouvoirs ou “envoyés” pour enseigner la Vérité. Sur ce sujet, Baba a un petit mantra amusant qu’il chante d’une voix mélodieuse: “Précepteurs, tricheurs, précepteurs, tricheurs.” S’il n’y a pas de lignée pour corroborer ces déclarations, cela devient quelque peu problématique et il faut faire attention. Malheureusement, sous la double influence de leur cupidité et de leur ego, de nombreux “précepteurs” essayent de se lancer dans les “affaires spirituelles” et se mettent à enseigner sans avoir l’autorité ni la réalisation nécessaires. Dans les cercles spirituels, la validité de la lignée est donc l’une des premières choses qu’on vérifie. Dans le cas du Kriya Yoga, c’est particulièrement précieux car il s’agit d’une lignée ininterrompu de maîtres réalisés. La personne que vous avez rencontrée, Baba Hariharananda est le dernier maître réalisé et direct disciple de Shriyukteswarji dans cette lignée. Il représente toute l’histoire du Kriya Yoga.

Women TLC: Pour apprendre le Kriya Yoga est-il nécessaire de connaître certaines techniques de Yoga?

Swami S.: Moins vous en savez, mieux c’est. Nous préférons les esprits vierges. Je dis cela parce que beaucoup de gens se sont déjà fait une opinion, ont déjà des préjugés basés sur ce qu’ils ont entendu ou lu ou pratiqué. Lorsqu’on s’engage sur une voie spirituelle authentique comme celle du Kriya Yoga, il vaut mieux l’aborder en faisant table rase. L’étudiant doit essayer de suspendre, au moins temporairement, tout jugement et toute incrédulité, et pratiquer notre enseignement avec une attitude scientifique. Si vous voulez pratiquer le Kriya Yoga, il vous faudra d’abord assister à une réunion publique où les principes de base vous seront exposés, l’effet favorable sur le plan émotionnel, physique, mental, et les conditions à remplir. Vous recevrez ensuite une initiation, dont le but est essentiellement de vous purifier et de vous redonner les pouvoirs divins qui sont déjà en vous. Les qualités de l’âme qui vous seront révélées sont la lumière divine, le son divin et la vibration divine. Elles demeurent dans toutes les créatures et chaque être humain a le pouvoir de les réveiller, de les percevoir, mais nous ne pouvons pas le faire dans notre état de conscience ordinaire car notre mental est trop agité, trop incontrôlable. Tant que nous n’avons pas appris à contrôler notre mental et à le calmer, à nous libérer de toute pensée, au moins pendant quelques instants, nous ne pouvons pas réellement connaître notre véritable demeure qui est Dieu.

Women TLC: Le Kriya Yoga doit-il être pratiqué fréquemment?

Swami S.: C’est moins une question du temps dont on dispose que du désir et de la qualité de notre méditation. Baba répète souvent: “Il n’est pas nécessaire de méditer pendant des heures: cinq minutes suffisent.” Mais cela supposerait cinq minutes de concentration parfaite tous les jours. Pour atteindre cette concentration parfaite, il est recommandé de pratiquer entièrement la technique une fois par jour, ce qui prend environ une demi-heure. En dehors des périodes de méditation, on encourage les étudiants à rester sensibles à la conscience divine grâce à une technique du souffle particulière. Cette technique du souffle nous met en contact avec la divinité qui est en nous et nous aide à rester ancrés dans le divin en permanence et non pas de temps en temps, lorsqu’on va à l’église ou qu’on se sent bien.

Women TLC: Cela ne constitue-t’il pas une expérience religieuse?

Swami S.: Non, c’est une science spirituelle. Nous avons assez de religions dans le monde, mais pas assez de gens religieux qui pratiquent précisément ce que les envoyés de Dieu nous ont enseigné. Nous sommes très loin de la manifestation complète au dedans de nous de la conscience Christique ou de la conscience Bouddhique ou de la conscience d’Allah, etc…. Le mental humain a tendance à s’attacher à l’application littérale et superficielle de la vérité spirituelle. Il y a eu beaucoup de guerres et il y en a encore. A mon avis, 80% de toutes ces guerres ont un motif religieux ce qui n’est absolument pas ce qu’enseignent les écritures ni les maîtres spirituels. Il y a de nombreuses descriptions de batailles et de guerres dans les écritures, mais elles se réfèrent à une guerre interne entre l’ego et l’âme. Quel en est l’objet? Le royaume de Dieu et non pas un misérable royaume terrestre. Telle est la guerre que les écritures décrivent. Mais nous avons tendance à nous sentir plus à l’aise dans les généralisations et l’attaque des croyances des autres plutôt que dans l’effort nécessaire pour essayer de nous changer nous-mêmes intérieurement. La contribution que le Kriya Yoga apporte au dialogue entre les religions c’est cette technique qui permet de percevoir que la divinité est en nous et de vivre intérieurement la vie de Jésus, la vie de Bouddha, la vie de Krishna, la vie de Mohammed.

Women TLC: Il s’adresse à tout le monde, quelle que soit leur religion?

Swami S.: Oui, peu importe votre religion. Lorsque vous êtes venue à l’Ashram vous avez certainement remarqué les nombreux portraits de Jésus?

Women TLC: Oui, je les ai remarqués.

Swami S.: Toutes les religions sont représentées.

Women TLC: Vous ne considérez donc pas qu’il y ait une voie meilleure que les autres, mais au contraire, vous poussez les gens à concentrer leur attention sur l’aspect “conscient” et “spirituel”. Certains pourraient se mettre à penser que le Kriya Yoga est un genre de culte et s’ils vont à l’Ashram et voient des gens en robes oranges avec un point rouge sur le front, ils pourraient se dire: “ça a l’air d’un culte.” Mais je veux que ce soit très clair pour nos auditeurs, ce n’est pas un culte et vous pouvez peut-être nous expliquer pourquoi.

Swami S.: C’est une très belle question. Lorsqu’on se met à parler d’une voie spirituelle autre qu’une religion bien établie, toutes sortes de peurs et de pensées se présentent à l’esprit. Il est intéressant de noter que certaines religions ont été regardées comme des cultes au cours de l’histoire. Le Bouddhisme est maintenant largement accepté et même enseigné jusque dans les universités, mais il y a encore peu de temps, il était considéré comme un culte bizarre. Le Christianisme était considéré à l’origine comme un culte dérivé du Judaïsme. Ce qui est considéré comme un culte aujourd’hui peut donc devenir la religion la mieux établie de demain. Il y a aussi des cultes qui sont très dangereux, y compris des cultes chrétiens, et d’autres qui sont inoffensifs bien que totalement inefficaces lorsqu’il s’agit d’apporter un changement du niveau de conscience.

Ce qui caractérise un culte c’est une croyance doctrinale ou un dogme très strict et l’obéissance totale à un meneur, où il est demandé aux adeptes et exigé d’eux la donation d’une part importante de leurs revenus (bien que ce ne soit pas toujours le cas) et, ce qui est encore plus important, l’abandonnement de leur liberté, de leur discernement et de leur raison. Tels sont donc les signes à considérer lorsqu’on se trouve en face d’un nouveau groupe religieux ou spirituel pour déterminer s’il s’agit d’un culte ou d’une authentique et valide tradition spirituelle.

Une tradition authentique, telle que le Kriya Yoga, ne repose pas sur une doctrine, un dogme ou une croyance dans une forme ou un aspect particulier de Dieu. Elle repose sur l’expérience directe. Ce que nous enseignons est une voie de la connaissance de Dieu, une voie qui permet de percevoir la présence lumineuse de l’âme au dedans de nous. Nous donnons les techniques et encourageons les gens à les pratiquer. C’est ensuite à eux de décider si cela les mène ou non dans la direction où ils veulent aller. Il n’y a pas d’obligation s’ils ne se sentent pas obligés; ils peuvent arrêter et essayer autre chose à leur gré.

Women TLC: Si quelqu’un suit la voie du Kriya Yoga, doit-il se rendre fréquemment à l’Ashram?

Swami S.: Non. La vraie voie spirituelle est un voyage solitaire. Nous arrivons au monde nus et seuls, nous devons le quitter nus et seuls. Entre temps nous devons former une relation avec Dieu car c’est la seule chose qui soit sûre en ce monde, rien d’autre n’est sûr.

Women TLC: Je voudrais parler des effets du Kriya Yoga sur la santé. Parmi les informations dont Baba est l’auteur et que j’ai lues, j’ai trouvé la chose suivante: “L’oxygène pur respiré grâce au processus du Kriya Yoga purifie le mécanisme interne du corps. Il stimule les membres, fortifie et rajeunit le corps, la mémoire et rend le mental patient et brillant. Il purifie à la fois le corps, le mental et l’intellect et il n’y a pas de restriction alimentaire.” Parlons un peu de cet aspect.

Swami S.: Comme je l’ai déjà indiqué, il y a trois choses qui constituent l’essence du Kriya Yoga: posture, souffle et concentration. Chacun de ces éléments a des effets bénéfiques variés à différents niveaux: mental, émotionnel, spirituel et physique. Les séries de postures sont très faciles et seulement 3 à 4 minutes sont nécessaires pour les pratiquer. Elles sont l’essence des exercices du Hatha Yoga. Le Hatha Yoga comprend 108 asanas (postures) classiques. Avec le Kriya Yoga, même si vous ne pratiquez que 3 minutes, vous bénéficiez des effets de ces 108 asanas, parcequ’il s’agit d’un ensemble complet d’exercices qui stimulent toutes les articulations, tous les groupes musculaires et purifie et revigore en profondeur tout un ensemble de systèmes: le système respiratoire, le système cardiaque, le système hépatique, le système immunitaire et le système digestif.

Women TLC: Est-ce que l’âge a une importance lorsqu’on commence à pratiquer le Kriya Yoga? Si vous avez 70 ans par exemple et que vous avez des problèmes d’arthrite, etc… Est-ce que ça a un importance la première fois que vous essayez le Kriya Yoga?

Swami S.: Absolument pas, mais il y a une chose à ne pas oublier, c’est que le but ultime du Kriya Yoga n’est pas d’être en parfaite santé, mais d’avoir une relation parfaite avec Dieu, une relation parfaite avec l’âme. C’est ce qui nous apportera la tranquillité d’esprit que nous recherchons tous. A quoi cela pourrait-il servir d’avoir un corps en pleine forme si vous étiez constamment agités, frustrés, dépendants et malheureux? Grâce à la tranquillité d’esprit, vous saurez intuitivement ce que vous devez faire dans la vie. Vous éviterez les mauvaises habitudes, vous en développerez de bonnes, vous saurez instinctivement quelle nourriture vous convient le mieux, ce que vous devez éviter de manger et votre santé s’améliorera automatiquement. C’est la tranquillité d’esprit que nous recherchons en premier lieu, pas la beauté du corps.

Women TLC: La spiritualité est une chose dont la profession médicale ne semble pas se préoccuper bien qu’il y ait eu des études scientifiques démontrant que ceux qui pratiquent la spiritualité ou une religion ont moins de maladies chroniques, moins de stress. Nous ne savons pas nous détendre, nous vivons à un rythme si trépidant dans ce pays que nous n’avons pas le temps de nous occuper de nous-mêmes.

Swami S.: Des milliers d’études ont été faites démontrant sans l’ombre d’un doute la relation entre le corps et le mental. La plupart des maladies ont un aspect mental ou comme on dit, sont psychosomatiques. Mais cela n’a pas influencé la façon dont la médecine est pratiquée aujourd’hui. Il n’y a que de très rares docteurs comme le docteur Dean Ornish ou le docteur Larry Dorsey et quelques autres pionniers médicaux courageux qui se sont penchés sur le pouvoir de la prière et de la méditation et ont essayé d’incorporer ces connaissances dans leur pratique, mais ils sont considérés comme des médecins excentriques.

Il y a une chose que je voudrais ajouter sur la question de l’âge. Je voudrais clarifier le fait que parmi les trois éléments du Kriya Yoga que j’ai indiqués, la posture est le moins important… Nous avons initié au Kriya Yoga des gens qui sont paraplégiques ou qui vivent dans un poumon d’acier ou qui sont nés sourds, aveugles ou muets, et qui peuvent malgré tout atteindre l’état le plus élevé de réalisation, car ils ont toujours le souffle et la concentration. Si le mental est capable de se concentrer et vous êtes capables de canaliser votre souffle de cette façon très particulière, vous pouvez accomplir tout ce à quoi vous êtes destinés, c’est à dire l’union complète et permanente avec Dieu.

Women TLC: C’est la question que je m’apprêtais à poser: est-ce qu’on peut être initié au Kriya Yoga lorsqu’on est très malade?

Swami S.: Absolument! La seule chose qui pourrait vous disqualifier serait l’incapacité de vous concentrer. Il y a des cas de maladies mentales sévères qui rendent le malade complètement incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. Il serait alors nécessaire de le stabiliser à l’aide d’un traitement médical avant qu’il puisse pratiquer, et il pourrait ensuite se dégager progressivement de sa dépendance au traitement. Il y a une autre chose qui pourrait vous disqualifier: l’arrêt de la respiration! (Rires)

Women TLC: Cela m’amène à la question suivante… L’état sans souffle connu sous le nom de nirvikalpa samadhi, qu’est-ce que c’est?

Swami S.: Nirvikalpa samadhi est l’état d’ultime réalisation de Dieu qui se manifeste dans le corps du Maître réalisé par des signes physiologiques évidents.
Il a été décrit comme étant la plus haut degré de communion extatique avec Dieu dans lequel l’ego est complètement et définitivement dissous. A ce niveau, l’adepte ne peut plus percevoir que Dieu en tout. Il n’y a plus de différence entre l’extérieur et l’intérieur, entre les autres et soi-même. Il se manifeste aussi comme une mise en suspens des activités biologiques: lorsque le phénomène se produit, le battement du coeur et la respiration s’arrêtent complètement. J’ai eu l’occasion d’observer mon Maître dans cet état et de nombreux disciples ont également vu Baba dans cet état.

Women TLC: Comment savez-vous alors qu’il est vivant?

Swami S.: Ce qui est vraiment déroutant pour les médecins c’est que Baba a été examiné par un grand nombre de docteurs et d’hôpitaux, testé et branché sur d’innombrables machines, mais que cela défie les connaissances scientifiques de la vie.

Women TLC: Est-ce que ces informations sont disponibles?

Swami S.: Oui, il y a des rapports publiés par des hôpitaux européens et lorsque Baba est dans cet état, il est considéré par le corps médical cliniquement mort parce-qu’il n’y a pas de respiration (rien n’apparaît sur un miroir placé sous son nez), il n’y a pas de battement du cœur (le cardiogramme est plat) et il n’y a aucune activité mentale (l’encéphalogramme est plat). Il n’y a même pas la moindre activité biologique ou métabolique, mais malgré cela, le corps ne se raidit pas. Il n’y a pas de rigor mortis, le corps reste souple, à la température normale et lumineux; il émet de la lumière. Le Maître peut se maintenir dans cet état pendant quelques minutes ou quelques heures, quelques mois ou des années. Si vous lisez par exemple le livre innovateur “Autobiographie d’un Yogi” par Paramahamsa Yogananda qui a véritablement introduit le Kriya Yoga dans la conscience Occidentale, vous y trouverez de nombreuses descriptions de ces phénomènes.

Women TLC: Baba doit retirer quelque chose de la pratique de cette technique. Savez-vous ce que c’est? Qu’arrive-t-il a son cœur?

Swami S.: C’est quelque chose de très mystérieux et personne ne comprend ce qui se passe à ce moment-la. On a demandé à Baba à maintes reprises et il répond: “Je suis baigné dans la lumière, je ne me rends compte de rien d’autre – la pure lumière de Dieu.” Nirvikalpa samadhi a deux aspects: il peut se produire spontanément par la grâce de Dieu, soudainement, et c’est arrivé à Baba. Il était en train de réciter une prière et lorsqu’il prononça le nom de Dieu, il fut ravi par l’extase pour utiliser la terminologie chrétienne. Sa conscience s’évanouit et il n’avait plus du tout de battement de coeur, plus de souffle, plus de pouls. Mais Baba est un Maître encore plus rare que ça car il peut atteindre cet état à volonté.

Women TLC: C’est extraordinaire! C’est un niveau très élevé de Kriya Yoga. Les débutants ne peuvent pas atteindre ce niveau n’est-ce pas?

Swami S.: Non. En cours de route on atteint différents niveaux de samadhi. Samadhi veut dire “union mystique” et comporte sept niveaux. Celui dont nous parlons est le plus élevé mais même lorsque vous débutez dans le Kriya Yoga vous pouvez atteindre le premier niveau qui est une sorte de calme nouveau qui dure quelques instants.

Women TLC: Lorsque je suis allée à l’Ashram, j’ai remarqué que les gens avaient cet air, je ne peux pas vraiment le décrire, mais ils avaient cet air dans le regard qui faisait penser qu’ils étaient en paix. L’atmosphère était très paisible et ils vivent très près de la nature, très près de la terre. Quelqu’un me dit que Baba aime que les initiés aillent à la terre et travaillent la terre avec leurs mains pour planter quelque chose. Peut-être pouvez vous nous expliquer pourquoi.

Swami S.: C’est un sujet très intéressant: l’Ashram et la communauté monastique que nous avons ici est également, comme vous l’avez remarqué, un beau jardin regorgeant de fruits et de légumes variés et de fleurs magnifiques. Baba nous a déjà fait planter 777 rosiers.

Les jardins de l’Ashram représentent métaphoriquement le champ intérieur que nous devons cultiver au cours de notre voyage vers l’âme. La métaphore employée ici est que le corps est le temple de Dieu comme c’est écrit dans la Bible, première lettre aux Corinthiens, chapitre 3, verset 16. Malheureusement nous avons laissé ce temple dans l’abandon complet et il est maintenant envahi par les mauvaises herbes de l’oubli de Dieu, parsemé des pierres de nos mauvaises qualités, couvert des buissons épineux de la mauvaise humeur. La pratique d’une vraie spiritualité comme le Kriya Yoga est donc le processus interne qui consiste à désherber nos mauvaises habitudes, à retirer toutes ces pierres et à faire de notre champ intérieur un jardin magnifique, un beau temple dans lequel Dieu peut vraiment demeurer. Mais en même temps ce processus a également un aspect extérieur. Lorsque nous travaillons sous la direction de Baba dans son jardin, que nous désherbons et plantons des fleurs, le travail doit être accompli dans la conscience du travail interne qui s’accomplit en même temps. Pratiquement tous les jours Baba vient superviser directement le jardinage et pendant que nous désherbons sous son regard et son aimable direction, nous pouvons effectivement ressentir qu’au dedans nous arrachons aussi ces mauvaises herbes mentales. Tel est le but.

Women TLC: Expliqué comme ça, c’est un très beau concept. Est-il nécessaire d’être végétarien pour pratiquer le Kriya Yoga?

Swami S.: Non. Comme vous l’avez indiqué plus tôt, il n’y a pas de restriction alimentaire. Le végétarisme n’est pas pour tout le monde. Il y a des gens qui ne peuvent pas survivre uniquement de protéines végétales et s’affaibliraient ou prendraient le risque pernicieux d’anémie ou d’autres problèmes. Il est absurde de se lancer dans un croisade végétarienne que tout le monde devrait suivre. Nous ne pourrions jamais convertir un Esquimo par exemple. Ce qu’il faut, en dehors d’acquérir la tolérance des autres et de leurs choix, c’est devenir conscients de ce à quoi notre corps réagit. Le corps et la nourriture sont faits de champs d’énergie. Ce n’est pas que de la matière solide. Lorsque la nourriture entre le champ d’énergie du corps (d’abord de l’extérieur, puis intérieurement), il y a une réaction physiologique et énergétique correspondante. C’est ce à quoi il faut commencer à prêter attention. Par la méditation on y devient sensible et on en déduit naturellement quelle nourriture est nourrissante pour nous, nous fortifie et nous rend paisible, et quelle nourriture crée en nous l’agitation et la perturbation.

Women TLC: Comment une technique de Yoga aussi simple peut accomplir tant de choses?

Swami S.: L’essence du Kriya Yoga est dans le souffle. C’est un genre de contrôle du souffle particulier. Le souffle est la force vitale et le système de support de l’univers entier. Tout dépend du souffle. Les anciens yogis firent cette découverte il a des milliers d’années. Tous les êtres humains ont en commun 50 types de souffles différents. Chaque être humain a 50 souffles différents et parmi ces 50, 49 n’ont pour but que la jouissance matérielle et les activités mondaines. Il y a un souffle pour la colère, pour la peur, pour la passion sexuelle, pour lire, pour étudier, pour manger, etc… Vous pouvez déjà observer qu’en passant en revue mentalement ces différentes activités, ces différentes humeurs, votre rythme respiratoire change. Heureusement, il y a un cinquantième souffle, le souffle qui va nous guider sur le chemin du retour vers la présence vivante de Dieu, déjà au dedans de nous. Cest ce souffle qu’enseigne le Kriya Yoga. Si vous arrivez à atteindre ce souffle, vous pouvez entrer en contact avec le Père. Vous pouvez vous fondre dans la conscience Christique, dans la conscience de Moïse, et vous serez intuitivement guidés, vous saurez que tout vient de Dieu. Si vous avez Dieu, vous avez tout. Vous avez la santé, la richesse, la beauté, l’intelligence et tout est possible.

Women TLC: Si ceux qui nous écoutent veulent en savoir davantage sur le Kriya Yoga, où doivent-ils s’adresser?

Swami S.: Ils peuvent prendre un rendez-vous pour recevoir l’initiation à l’Ashram. Nous initions généralement le Samedi à 9 heures. Il suffit d’appeler l’Ashram au 305 247 1960 et le secrétariat pourra répondre à leurs questions. Nous avons aussi un site sur l’Internet, www.kriya.org. où l’on trouve le programme des visites des moines et enseignants du Kriya Yoga dans le monde entier. Ils peuvent voir s’il y a une visite prévue dans une ville proche et ils peuvent contacter la personne qui en est responsable localement.

Women TLC: Comment se prépare-t’on pour une initiation au Kriya Yoga?

Swami S.: Les conditions sont que vous ayez le désir réel d’accéder à un niveau d’amour supérieur, que vous ayez une idée de qui vous êtes ou de l’image que vous vous faites de vous-mêmes ou de votre position sociale ou de votre relation avec Dieu. Il n’est pas nécessaire d’avoir un système de croyance particulier. Lorsque je reçus l’initiation j’étais un athée convaincu et Dieu n’entra en scène que comme un effet secondaire du Kriya Yoga, un effet secondaire bien agréable je dois dire. Ce n’était vraiment pas ce à quoi je m’attendais, mais l’évidence que Dieu était au dedans de moi et partout autour de moi devint si incontournable qu’au bout d’un moment je dus m’y résigner. Cela ne vient pas d’une croyance mais de la pratique et de l’expérience.

Women TLC: Dans le monde matériel on passe son temps à gagner de l’argent et à le dépenser. Y-a t’il une richesse spirituelle et, dans l’affirmative, comment cela se distribue?

Swami S.: Tout d’abord, il y a une chose qu’il faut comprendre. La distinction que l’on fait entre le monde spirituel et le monde matériel est une invention humaine. Il n’y a absolument pas de différence entre le monde spirituel et une meule à aiguiser – le monde matériel. Tout est esprit et tout est Dieu. Il n’y a absolument pas de distinction à part celle créée par notre ego. Quel est donc le but du Kriya Yoga? C’est de percevoir constamment que Dieu demeure dans le monde entier et qu’Il dirige toutes les activités à travers nous. Quelqu’un qui pratique le Kriya Yoga est quelqu’un qui est conscient en permanence que Dieu agit à travers nous. En fait, c’est l’ethymologie même du mot Kriya. Kriya est composé de deux mots: “kri” veut dire activité et “ya” veut dire Dieu. Dieu agit donc et accomplit constamment notre travail à travers nous, à travers sa création.

Women TLC: C’est une très belle philosophie, et je suis convaincue que je vais me faire initier parce que je veux avoir belle allure comme Baba. Je pense que le moment est maintenant venu pour nous tous de prendre le temps nécessaire pour réfléchir sur nous-mêmes et vivre dans la tranquillité spirituelle. J’aime vos explications, Swami S. Je dois dire que j’ai apprécié chaque minute de notre conversation. Je n’ai même pas vu le temps passer et j’ai encore beaucoup de questions à vous poser. Merci encore d’avoir pris le temps de nous rendre visite et transmettez s’il vous plait nos salutations à Baba.

Swami S.: Merci beaucoup et que Dieu vous bénisse.

Retour au Sommaire

Le Mahabharata à la lumière du Kriya Yoga

6ème Partie: Le Swayamvara de Drapaudi et le jeu de dés. Par Swami Sarveshwarananda Giri

Extrait de causeries enregistrées sur cassettes: The Mahabharata in the Light of Kriya Yoga. L’album complet de quatre cassettes est en vente au Kriya Yoga Institute. Le sujet de l’article précédent (Réalisation Divine Vol. 10.4) est l’épisode de l’incendie de la maison et sa signification métaphorique.

Alors que les Pandavas sont exilés dans la forêt, le moment fixé pour le swayamvara ou mariage royal de Drapaudi arrive. (Drapaudi et son frère jumeau Drishtadyumna sont nés miraculeusement du feu sacré lorsque Drupada fit une cérémonie spéciale pour avoir un fils qui tuerait son pire ennemi Drona. Du feu offert en sacrifice émergèrent deux enfants de taille adulte: Dhrishtadyumna dont le destin était de tuer Drona et Drapaudi, une princesse d’une beauté inégalable qui était l’incarnation de la déesse Lakshimi, l’épouse du Seigneur Vishnou.)

Un Concours Bizarre

Drupada a une idée pour que ce mariage royal sorte de l’ordinaire. Il organise un étrange concours de tir à l’arc auquel tous les rois et tous les princes sont invités. Celui qui gagne le concours remportera la main de Drapaudi. Dans une salle caverneuse, une énorme roue est suspendue près d’un plafond richement décoré et un poisson attaché à la jante pend en dessous. Lorsque la roue tourne, le poisson décrit en l’air un large cercle. Sous la roue, il y a un bassin rempli d’eau. Les prétendants ne doivent regarder que le reflet de la roue dans l’eau et tirer leur flèche tout droit dans l’oeil du poisson. Tous les rois et les princes s’y essayent sans aucun succès. La plupart d’entre eux ne touchent même pas le poisson, encore moins l’oeil.

Les Pandavas, déguisés en brahmins, sont présents et personne ne les reconnaît. Arjuna demande la permission d’essayer de tirer sur le poisson, mais le concours est normalement réservé aux kshatriyas, les membres de la famille royale et il est habillé en brahmane. Au départ les autres princes et princesses ne lui permettent donc pas de jouer. Mais Krishna qui est également présent et a reconnu Arjuna sous son déguisement se fait son avocat et, à contre coeur, ils le laissent essayer. Observant Arjuna qui empoigne son arc, Krishna a le sourire aux lèvres car il sait que tout est en place pour la réalisation de son plan divin. Arjuna fixe son regard sur l’eau du bassin et tire sa flèche tout droit dans l’oeil du poisson, remportant ainsi la main de Drapaudi.

Arjuna, Drapaudi et ses frères s’en retournent tous chez leur mère. Dès qu’ils entrent dans la cour ils s’écrient: “Oh mère, mère, nous t’apportons quelque chose. Nous avons gagné quelque chose.” Kunti, qui faisait la vaisselle, répond sans même se retourner: “Très bien, partageons-la.”

Arjuna s’excuse de la plaisanterie qu’il vient de faire à sa mère. Il lui dit: “Oh mère, ce n’est pas un cadeau que j’ai gagné mais une épouse.”

Kunti répond: “C’est le destin. Je ne peux plus changer mes mots. Tu sais que les paroles d’une mère sont sacrées. Tu les as entendues. Vous devez donc vous partager cette femme.” Ils obéissent donc, contraints à l’état de polyandrie que leurs ennemis leur reprocheront souvent.

Mais cet épisode a une signification bien plus profonde. Comme Gurudev Baba Hariharananda l’explique, Drapaudi représente shakti, le pouvoir vivifiant de Dieu associé (marié) avec les cinq centres de conscience inférieurs (chakras), symbolisés par les cinq frères Pandava. Bien que cette présence divine soit toujours là, cette épisode illustre un tournant dans la vie du chercheur spirituel, lorsqu’il prend conscience de son association divine et se prépare à jouer son rôle dans le Jeu Divin joyeusement et d’une manière désintéressée.

La nouvelle de l’exploit du mystérieux brahmin arrive aux oreilles du roi Dhritarashtra à Hastinapura pour qui, il est évident qu’il n’y a qu’un seul archer au monde qui en soit capable: Arjuna. Il envoie ses messagers pour dire: “Si c’est toi Arjuna, et si tu es toujours vivant avec tes frères, je t’en prie, reviens. Nous souffrons d’un profond chagrin. Nous pensions vous avoir perdus. Je vous en prie revenez et vivons heureux ensemble.”

Les frères Pandava acceptent l’invitation avec la bénédiction de Krishna et rentrent chez eux avec leur mère et leur femme commune Drapaudi. La famille se trouve réunie et heureuse.

Un Royaume Divisé

Mais Duryodhana est horrifié et complote de plus belle pour détruire les Pandavas. Maintenant qu’ils ont pris femme, ils constituent une menace à sa domination qui ne fera que s’accroître avec le temps.

La politique du royaume s’engage dans une phase nouvelle et dangereuse. Dhritarashtra vieillit et il est maintenant temps pour lui de désigner un successeur. Il consulte tous les anciens: Bhishma, Drona, Kripa, Vyasa et beaucoup d’autres sages sur le sujet. Ils pensent tous unanimement que le successeur devrait être Yudhishthira car il un modèle de vertu, de justice et de droiture. Duryodhana, bien qu’il soit le fils du roi, est un bon à rien et tout le monde le sait. Mais Dhritarashtra ne peut pas ouvertement faire un tel affront à son propre fils. Il craint que dans un excès de rage il détruise tout ce qu’il a passé sa vie à construire. Il sait que s’il désavoue Yudhishthira, celui-ci ne protestera même pas car le pouvoir et l’ambition n’ont aucun intérêt pour lui. Mais, le roi est trop effrayé de la réaction du public pour faire une telle injustice à Yudhishthira. Il lui faut trouver un compromis.

Après mûre réflexion et de nombreuses nuits sans sommeil, il prend sa décision. Il divise le royaume en deux. Personne n’est content mais, au moins, un semblant de paix est préservé entre les Pandavs et les Kauravas. Mais, historiquement, diviser un royaume n’a jamais été une bonne solution. De plus, à cette époque, il y avait en Inde un mouvement vers la réunification des centaines de petits royaumes qui la constituaient. Diviser un grand royaume était très impopulaire.

Hastinapura, la capitale, revient à Duryodhana et ses quatre vingt dix neuf frères. Yudhishthira, ses quatre frères et leur femme commune reçoivent en partage une province reculée du royaume, une terre nue et désolée. Mais ils l’acceptent gracieusement. Ils s’y installent avec Balarama et Krishna et la transforment rapidement en paradis. Ils construisent une ville monumentale, Indraprashta, qui devient très vite l’envie de toutes les autres villes car c’est Vishvakarman, également connu sous le nom de Maya Danava, l’architecte divin, qui vient la construire pour eux en quelques jours. Le joyau de la nouvelle capitale est un palais fabuleux, un palais de maya (illusion), avec d’innombrables pièces différentes. Chaque pièce est une illusion. Vous croyez voir un sol de marbre, mais lorsque vous essayez de marcher dessus, vous vous enfoncez dans une pièce d’eau. Si vous voyez une pièce d’eau et essayez de vous y plonger, vous réalisez que c’est en fait un sol de marbre.

De même, la voie spirituelle chemine à travers le désert de la privation sensorielle. L’aspirant spirituel doit exercer l’extrême contrôle des sens pour atteindre la maîtrise du soi inférieur. Lorsque celui qui pratique la spiritualité progresse dans son développement, il aura aussi à faire face à des illusions aveuglantes: des pouvoirs psychiques (siddhis) se manifesteront spontanément, des visions divines vont lui apparaître et les désirs et l’orgueil spirituels vont très subtilement s’infiltrer dans sa conscience. S’il ne fait pas très attention et ne se rend pas compte que tout cela n’est rien d’autre qu’une autre couche de maya recouvrant la Réalité Ultime, le chercheur sera de nouveau pris au piège du monde en constante mutation de la matière et des idées.

Tuer Le Mauvais Roi

Un jour, le sage céleste Narada vient rendre visite au roi Yudhishthira et à sa cour pour lui demander de célébrer le grand sacrifice rajasuya yajna par lequel il deviendrait l’empereur du pays tout entier et tous les autres rois devraient reconnaître son autorité, car il était temps que l’Inde soit unifiée sous l’autorité d’un roi unique qui deviendrait alors son empereur.

Yudhishthira demanda l’avis de Krishna qui se déclara d’accord: “Oui, tu es la personne idéale pour cela. Mais il y a un mauvais roi du nom de Jarasandha. Il a déjà jeté en prison quatre vingt six rois et il a l’intention d’en emprisonner un total de cent. Tant que tu ne les as pas libérés et tué ce mauvais roi, comment pourrais-tu te prétendre empereur. Tu dois l’éliminer.” Krishna propose que Bhima, Arjuna et lui-même l’accompagnent pour exécuter cette mission. Arjuna et Bhima sont toujours prêts à l’action et acceptent donc avec enthousiasme. Métaphoriquement, cela signifie qu’avant d’être couronné Divin Empereur par le Seigneur lui-même, c’est à dire atteindre la réalisation divine, le chercheur doit encore se battre avec de nombreux démons spirituels au dedans de lui-même, Jarasandha étant un puissant ennemi.

Jarasandha eut une étrange naissance. Il naquit en deux morceaux de deux reines différentes. Ses parents n’avaient pas d’enfants et voulaient désespérément en avoir. Ils allèrent donc voir un sage et l’implorèrent d’accorder au roi un fils et un héritier. Ils faisaient leur demande au sage, lorsqu’une mangue tomba dans ses mains. Il la saisit et dit: “Donnez-la à votre femme et elle sera enceinte de votre fils.” Le roi avait deux femmes. Il coupa donc la mangue en deux et donna un morceau à chaque reine. En conséquence naquirent deux demi garçons coupés au milieu. Ils ne savaient pas quoi faire. Ils jetèrent donc les deux moitiés de garçon. .

Une démonesse du nom de Jara les trouva le long d’une route. Elle les cousit ensemble grâce à ses pouvoirs mystiques et rapporta l’enfant à son père. L’enfant fut donc appelé Jarasandha, de “Jara”, le nom de la démonesse et “sandhya”, union, celui qui a été uni par la démonesse Jara. C’est un roi de force incroyable. Par la pratique intense de l’austérité, il obtint de Shiva la force et des pouvoirs surnaturels y compris celui si précieux de ne pouvoir être tué d’aucune façon normale. C’est de là que vint son ambition de conquérir et de tuer tous les autres rois. Mais sa faiblesse vient de ce qu’il est fait de deux morceaux. Il peut être déchiré en deux avec la technique appropriée et par chance pour les frères Pandavas, Krishna connait le secret.

Ils le provoquent en combat. Bhima est choisi comme le champion de la cause car il est le plus fort et pendant treize jours le combat fait rage, mais les combattants sont de force égale. Ni l’un ni l’autre ne peut vaincre son adversaire. Krishna est sur la touche, observant la scène. Il se rend bien compte que rien au monde ne les sortira de cette impasse. Le quatorzième jour il montre subrepticement à Bhima la technique appropriée en prenant un fétu de paille et en le coupant en deux dans le sens de la longueur. Bhima comprend que la seule façon de vaincre le roi est de le couper en deux. Il attrape les jambes du mauvais roi et l’écartèle. Miraculeusement, les deux moitiés de corps se ressoudent et le roi se met à rire sadiquement. Bhima l’écartèle trois fois, mais le corps se ressoudeà chaque fois.

Krishna réalise qu’il manque à Bhima une pièce du puzzle. Il prend un autre brin de paille et, avec grand soin, le coupe en deux et jette les morceaux dans des directions opposées. Bhima comprend les instructions, écartèle le roi en deux morceaux, les jette loin l’un de l’autre, le roi meurt et ils délivrent les quatre vingt six rois.

La défaite du roi démon Jarasandha symbolise les forces dualistiques fondamentales de la création que le yogi doit vaincre pour être couronné roi (maître) de lui-même. Ces deux forces sont la force d’attraction-attachement (raga) et de répulsion-haine (dwesha). Ce n’est que lorsqu’on est solidement ancré dans l’équanimité, influencé ni par ce qu’on aime ou par ce qu’on déteste, que l’on peut conquérir le Royaume Divin, c’est à dire réaliser le rajasuya yajna.

La paix s’établit dans le royaume et la cérémonie du rajasuya commence. Tout le monde est invité, y compris Duryodhana et ses 99 frères. Cest une cérémonie grandiose. Tous les rois et tous les princes sont invités au royaume de Yudhishthira appelé Indraprastha. Tout le monde admet qu’il doit devenir l’empereur. C’est donc le plein succès sauf pour un petit détail: Duryodhana est consumé par une jalousie extrême. Au départ il était content d’hériter d’Hastinapura. Il pensait qu’il avait fait une bonne affaire. Mais il se rend compte maintenant que la popularité et le pouvoir de Yudhishthira augmentent de même que sa richesse et que lui, le maître légitime du pays se trouve éclipsé.

Les Dés Sont Jetés

Duryodhana complote de détruire Yudhishthira et les cinq frères Pandava et de prendre leur royaume qu’il considère encore comme sien. Il demande l’avis de son oncle Shakuni qui imagine un plan. “Je suis un expert au jeu de dés. Il n’y a personne au monde qui peut me battre parce que j’ai une paire de dés magiques. Pourquoi n’inviterais-tu pas ton cousin Yudhishthira pour une partie de dés amicale? Tu sais que c’est un passionné de ce jeu. Il ne refuse jamais une partie. Je jouerai pour toi. On va le faire miser tout ce qu’il possède. Tu verras. Il perdra tout.”

Duryodhana va voir son père Dritharashtra; “Pourquoi n’organiserions-nous pas une partie amicale entre cousins? Invitons la famille pour une partie de dés.” Dhritarashtra, en père aimant, pense que c’est une bonne idée. Ils construisent une énorme salle de jeux, juste pour la circonstance. Krishna prévient Yudhishthira qu’il n’en sortira rien de bon mais Yudhishthira est un passionné du jeu et il croit qu’il se doit de suivre le code de conduite des kshatriya (la classe des guerriers) selon lequel un guerrier ne peut jamais refuser un défi. Il se rend donc au jeu de dés avec ses quatre frères et sa femme, laissant Krishna à Dwaraka.

Le jeu commence. Shakuni joue pour Duryodhana. Comme prévu les enjeux sont élevés. Cent éléphants, un million de pièces d’or, mille chevaux de race sont perdus par Yudhishthira. Shakuni gagne chaque fois qu’il jette les dés. Dans le feu de l’action, Yudhishtira se met à jouer tout ce qu’il a. Il mise son armée toute entière, les villages, ses frères, lui-même. “Rien d’autre?” demande Shakuni.
“ Non, j’ai tout perdu.” “Tu as encore une femme?” Yudhishtira est choqué, mais c’est sa dernière chance et il mise Drapaudi, sa reine bien aimée. Il perd encore. Duryodhana est fou de joie de même que ses frères. Ils ont tout gagné. Ils se mettent donc à humilier les frères Pandava en les faisant se mettre nus, car ils vont maintenant être leurs esclaves.

Krishna Vient A La Rescousse

Duryodhana ordonne à son jeune frère Duhshasana de faire venir leur nouvelle esclave Drapaudi au milieu de la cour et de la déshabiller complètement. C’est un affront inimaginable contre une femme et encore pire lorsqu’il s’agit d’une reine chaste et vertueuse. Tous les spectateurs sont horrifiés à cette idée mais personne ne proteste car Duryodhana a apparemment “gagné” d’après les règles du jeu. Ils baissent donc tous la tête, couverts de honte.

Duhshasana empoigne Drapaudi par les cheveux et la traîne depuis les appartements privés de la reine jusqu’à la salle de jeu et commence à tirer sur un bout de son sari. Drapaudi se met à prier Krishna tout en retenant son sari des deux mains: “Oh mon bien-aimé Krishna, toi qui passait ton temps à batifoler avec les gopis de Vrindavan, viens à mon secours.” Mais Krishna ne vient pas. Alors Drapaudi tend une de ses mains vers le ciel, l’autre toujours agrippée à son sari, priant avec encore plus d’ardeur: “Oh Krishna, Seigneur de Dwaraka, je vais être déshonorée, je t’en prie viens me sauver!” Mais Krishna ne l’aide toujours pas. Alors Drapaudi lève ses deux mains au ciel, lâchant complètement son sari et se met à prier Krishna intérieurement… et Krishna la sauve et rendant son sari infini. Duhshasana arrache des tonnes de vêtements de son corps mais il en reste toujours en quantité illimitée. Duhshasana continue à tirer pendant ce qui semble être éternité jusqu’à être enfoui dans une montagne de tissus, mais Drapaudi porte toujours son sari. Il s’effondre finalement sur le sol réalisant qu’il n’arrivera jamais à la déshabiller.

Alors Drapaudi appelle une terrible malédiction sur le clan des Kauravas tout entier: “Je n’attacherai plus mes cheveux avant de les avoir lavés dans votre sang.” Le vieux père Dhritarashtra est maintenant terrifié. Il se rend compte que s’il ne fait rien la malédiction va se réaliser car elle vient d’une chaste femme qui a été déshonorée en sa présence. Il rassemble donc tout le monde et dit: “En fait Yudhishtira n’avait aucun droit de miser Drapaudi car il ne s’appartenait déjà plus à lui-même. Elle n’était donc plus sa femme. Le jeu est donc annulé. Duryodhana, rend tout aux Pandavas.” Duryodhana est furieux, mais il ne peut qu’obéir à son père.

Quelques temps après cet incident, Krishna, Drapaudi et les Pandavas se retrouvent ensemble et Drapaudi demande à Krishna: “Pourquoi avez vous tant tardé à venir me sauver?” Krishna répond: “Te souviens-tu lorsque je m’étais coupé le doigt et que tu étais venue immédiatement le bander avec un morceau de ton sari? J’avais alors dit qu’un jour je te sauverai en remplaçant ton sari lorsque tu t’abandonnerais complètement à moi.” “Oui, je m’en souviens, Seigneur, mais pourquoi n’êtes vous pas venu immédiatement alors que j’avais complètement abandonné mon honneur et mon sort entre vos mains?” “Chère Krishnaa (Drapaudi est aussi connue sous le nom de Krishnaa avec un long a à la fin), il n’y avait pas d’abandon lorsque tu retenais tes vêtements des deux mains. Je suis donc resté à Dwarka. Lorsque tu lâchas prise d’une main, je me suis rapproché. Et lorsque tu as finalement lâché prise des deux mains, j’étais là, à ton côté, immédiatement.” Ce très beau dialogue explique la nature même de la vraie prière et de l’abandon réel.

Un Autre Pari

Les Pandavas récupèrent donc tous leurs biens et retournent dans leur royaume. Yudhishthira voudrait oublier. Il sait qu’il n’aurait pas dû tout parier d’une manière insensée.

Mais Duryodhana est livide de les avoir eus en son pouvoir et d’avoir tout perdu à cause de son père. Il décide de monter un autre coup avec Shakuni. Il organise un autre jeu, une revanche, sous prétexte que le premier n’avait pas été joué équitablement. Il envoie une autre invitation et Yudhishthira l’accepte. Ils se réunissent tous au palais et un autre jeu commence. Les enjeux sont différents: celui qui perd sera envoyé en exile avec tous ses frères pendant treize ans. Pendant les douze premières années ils iront errant de place en place et la treizième année ils devront disparaître dans l’anonima le plus complet. Si quelqu’un les reconnaît pendant la treizième année, ils devront retourner en exile pendant treize années supplémentaires.

Le jeu se déroule et, naturellement, Yudhishthira le perd. Les Pandavas acceptent l’épreuve et ils renoncent à toutes leurs possessions y compris leurs vêtements. Ils se revêtent du simple habit des moines errants et ils s’en vont pour treize ans, parcourant la forêt.

Duryodhana a maintenant le royaume pour lui tout seul et règne heureux.

Retour au Sommaire

Une lettre aux ashramites par Swami Shuddhanandaji

Londres Diwali 26 Octobre 2000

Mes chers et divins Ashramites.

J’espère que grâce à Dieu et au Gourou vous allez tous au mieux.

Je pense à vous tous et le souvenir de ces belles journées passées ensemble pendant la quinzaine de mon séjour revient souvent à mon esprit. Je vous offre tous ma sincère gratitude pour votre amour et pour tout ce que vous avez fait pour cet enfant.

Vivez comme un brahmachari. Un brahmachari est celui dont le mental (la conscience) cherche toujours la vérité. Le samsara (le monde) est plein de négatif et de positif. Trouver l’équilibre n’est pas vraiment facile. C’est plus facile de tomber dans le piège de la négativité que de demeurer dans la vérité. Vous avez tous besoin de plus de détachement (vairagya) dans vos vies. Le détachement de l’attachement aux choses finies est la mesure de votre niveau spirituel. En soi, la pratique d’une technique n’est pas suffisante. Cultivez le détachement dans vos vies. Soyez un vrai chercheur.

Chaque jour votre pratique doit être de plus en plus profonde. Consacrez plus de temps à votre pratique et à votre recherche spirituelle, huit heures au minimum, et aussi au service rendu (seva). Vous vivez tous dans un ashram. Votre premier but est donc sadhana (la pratique spirituelle) puis seva (le service). Si vous oubliez cela, votre vie s’en trouvera ruinée. Ne gâchez pas une vie, un don de Dieu.

Guru-seva (le service rendu au maître) a plus de valeur lorsque le disciple sert son gourou spirituellement c’est à dire lorsqu’il pratique et garde à l’esprit les paroles de son maître. Ce guru-seva est sattvic. Vous êtes ici pour votre réalisation divine. Tel doit être votre but. Le seva auquel vous pensez et que vous rendez vient en second après ce vrai guru-seva et est rajasic. Faites attention. La qualité rajasic ne devrait pas dominer vos qualités sattvic. Sinon les brahmacharis ne seront plus des brahmacharis. Ce ne seront plus que des travailleurs sans salaire.

Faites attention. Pratiquez davantage. Soyez consciemment actifs. Si vous perdez votre conscience interne, asseyez vous tranquillement quelques instants pour vous recharger. Puis soyez de nouveau activement conscients: pratique régulière, étude profonde, concentration profonde, détachement réel (vairagya), pas d’ego, pas d’orgueil, sincérité, davantage d’amour, davantage de coopération, davantage de compréhension.

Aimer tout le monde c’est aimer Dieu.
Coopérer avec tout le monde c’est coopérer avec Dieu.
Comprendre tout le monde entraîne la compréhension de Dieu.
Toute action, tout effort dans vos vies devrait être dirigé vers Dieu. Tout est existence de Dieu, rien d’autre: rien qu’une illusion, maya.

Rejetez tout pour établir votre relation avec Dieu. Il n’y a qu’une vérité: l’existence de Dieu. Lorsque vous réaliserez que vous n’avez pas d’existence, qu’il n’y a que Dieu, lorsque vous atteindrez la conscience de l’existence de Dieu, vous posséderez alors le nectar béatifique (ananda). Lorsque vous posséderez ce nectar béatifique, vous serez satisfaits et n’aurez plus d’attirance vers les attraits du monde objectif. Vous serez libres, libérés de maya, de l’illusion.

Souvenez-vous que l’éternité est la vérité. Vous êtes l’âme. Vous vivez dans ce corps pendant un certain temps mais tout au cours du temps, éternellement, vous vivez en Dieu. Pour réaliser votre éternité, vous vivez dans ce corps un certain temps.

Soyez conscients. Levez-vous. Ne prenez pas de repos jusqu’à ce que vous ayez atteint le but. Remplissez bien votre vie avant qu’elle ne s’achève.

Oh mon Soi
Enfant de l’immortalité
Sois conscient
Le temps est très court
Le temps est très court dans ce corps
Connais-toi toi-même
L’éternité est ta vie
La conscience est ton mental
La béatitude est ta joie
L’amour est ta nature
La compassion est ta passion
Debout! Sois conscient et divin.
Tu es l’âme. C’est ton but, ne tarde pas. Le temps est prêt à s’arrêter.

Conscience
Existence
Béatitude
(sat-chit-ananda)

Avec tout mon amour.
Amitiés

Swami Shuddhananda

Retour au Sommaire

Rencontre avec Swami Shuddhananda

Swamiji est interviewé par deux jeunes disciples de Denver, Gouri Srinidhi, onze ans, et Krishna Srinidhi, quatorze ans. Gouri est en sixième et Krishna est en pré-IB (classe de préparation au Baccalauréat International). Ces deux enfants ont été initiés au Kriya Yoga et le pratiquent.

Les Enfants – Swamiji, nous avons quelques questions à vous poser. Avez-vous du temps à nous accorder? Nous savons que vous avez un vol dans quelques heures.

Swamiji – Que Dieu vous bénisse. Oui, je vais répondre à vos questions. Commençons par une prière:
sahana vavatu
sahanau bhunaktu
saha viryam karavavahai
tejasvinav aditamastu
ma vidvishavahai
om shantih shantih shantih

KS – Quelle différence voyez-vous au niveau de la spiritualité entre l’Inde et l’Amérique?

Swamiji – Je n’ai réellement pas passé beaucoup de temps en Amérique, quelques semaines seulement. Mais d’après ce que j’ai pu voir, je dirais que la plupart des gens en Amérique sont agités alors qu’en Inde ils jouissent d’une riche connaissance spirituelle depuis des temps immémoriaux. L’Amérique, avec sa courte histoire d’environ 300 ans, est plus avancée dans la science matérielle. Mais cela ne veut pas dire que la plupart des gens en Inde soient spirituels et que les Américains ne le soient pas. Ce n’est pas le cas. Il y a des gens en Amérique qui pratiquent et sont spirituels. Mais, malgré tout, je pense que la plupart des gens en Amérique sont agités et qu’ils devraient pratiquer une technique pour ressentir la paix intérieure et la sérénité.

KS – Pourriez vous, s’il vous plaît, nous parler de votre amitié avec Swami Prajnanandaji?

Swamiji – C’est une question très personnelle. On se connaît depuis 23 ans. Lorsqu’il était étudiant à l’université, j’étais au lycée. Il avait sept ans d’avance sur moi à l’école. Nous avons étés de grands amis dès cette époque, bien que nous n’ayons pas eu de contact pendant deux ans car j’avais quitté ma ville natale pour aller faire mes études.

Lorsque Prajnananandaji se rendit en Occident en 1994, je suis resté en Inde pour m’occuper de mon travail et de différentes choses. Puis il revint en Inde en 1995. A l’époque Baba vivait à Calcutta et je n’avais pas encore rencontré Gurudev. Je vais vous dire quelque chose de très personnel que personne ne sait. Lorsqu’un moine arrivait en ville, nous allions lui rendre visite. Nous nous déplacions aussi dans d’autres localités et nous avons fait la connaissance de beaucoup de moines. Il me disait que comme j’allais partout, pourquoi ne pas aller voir aussi Baba, mais il y avait toujours un empêchement. Nous vivions à Cuttack et Baba était à Puri. Je n’avais pas le temps d’aller le voir. Plusieurs fois Baba vint à Cuttack mais j’étais ailleurs ou il était à Rorkela ou Shambalpur et Prajnananandaji disait: “allons-y” mais, évidemment, je n’avais pas le temps. Finalement, en 1995, lorsque Prajnananandaji s’apprêtait à retourner à Vienne après son voyage à Calcutta, il me dit que Baba était à Calcutta et que si je venais, je pourrais recevoir son darshan. J’avais maintenant trois raisons d’aller à Calcutta. Tout d’abord je devais y aller pour raison professionnelle, puis cela me permettrait de passer du temps avec Prajnananandaji et de l’accompagner à l’aéroport avant son décollage pour Vienne et enfin, je pourrais rencontrer mon Maître.

Je me rendis donc à Calcutta pour ces trois raisons. Le 24 Avril au soir nous étions dans un train pour Calcutta qui arriva le 25 au matin. Les bureaux étaient encore fermés et je ne pouvais donc pas m’occuper de mes affaires avant 10 heures. C’était le moment d’aller rendre visite à un saint. Je suis donc allé voir Gurudev et le rencontrais pour la première fois en cette vie le 25 Avril à sept heures et demi.

Ce fut le point de non retour dans ma vie. Je n’avais rien planifié et personne ne m’avait poussé. Il y avait quelque chose en moi, ou plutôt quelque chose entre le maître et le disciple, une relation éternelle. A ce moment précis quelque chose c’était produit et une heure plus tard mon initiation à l’état monastique commençait. Au départ seul Prajnananandaji devait entrer dans l’ordre monastique ce jour-là. Mon initiation était donc complètement impromptue. Personne ne sait excepte Dieu et les Gourous. Immédiatement, tout changea. J’avais rencontré mon maître pour la première fois, j’avais été initié à l’état de sannyas et c’était en plus mon anniversaire. C’était le jour de la célébration de ma naissance physique, de ma naissance dans l’etat de sannyas, le début de ma vie spirituelle, le début de ma vie monastique. C’est une vie vraiment étrange.

KS – Quelles langues parlez-vous?

Swamiji – Je parle l’Oriya, ma langue maternelle. J’ai vécu de nombreuses années au Bengale et à Bhisindipur. Je parle donc Bengali et ai une bonne connaissance del’ Hindi. Lorsque j’étais à Londres en Octobre dernier après être passé par Miami j’ai été interviewé à la radio. J’ai dû utiliser le Hindi la plupart du temps parce que la personne qui conduisait l’interview me disait que la majorité des auditeurs étaient Indiens, originaires principalement du Punjab et Pakistanais. Je parle aussi Anglais et je suis en train d’apprendre l’Allemand et le Polonais.

KS – Quel est votre but pour cette planète?

Swamiji – Mon but? Les gens font beaucoup de plans. Il y a d’innombrables buts et de plans. Mais il y a aussi un autre plan, le plan cosmique, le plan divin. Si le plan de Dieu coïncide avec les plans de l’homme, ils se réalisent. Si ce plan ne coïncide pas avec les nôtres, ils ne se réaliseront jamais. Nous faisons beaucoup de plans mais ils ne se réalisent ni ne se matérialisent pas tous. Où cette question de but ou de plan nous mène-t’elle donc? Prenez ma vie par exemple. Je n’avais pas prévu de devenir moine. Toutes ces choses étaient sans doute quelque part dans mon esprit mais pas à ce moment-là. Mon intention à ce moment-là était simplement d’aller voir mon maître et de rentrer chez moi. Donc, si vous me demandez quel est mon but et quels sont mes projets, je réponds que je n’en ai pas. Je vis au présent. Je ne connais pas le passé ni l’avenir. Le futur est le présent de demain. Le passé aussi a été le présent. Seul le présent a une valeur.

GS – Quel diplôme avez-vous et quel était votre matière favorite à l’école?

Swamiji – A l’école j’aimais toutes les matières sauf la littérature anglaise et celle d’Oriya. J’appréciais en partie la littérature Sanscrite, surtout lorsqu’elle traitait de matières spirituelles ou philosophiques. Mes sujets favoris étaient les mathématiques, les sciences et la géographie. Mon diplôme… ça c’est une question sur ma vie passée… D’accord, je vais vous répondre parce que vous êtes encore enfants et que la question vient du fond du coeur. J’ai un diplôme d’ingénieur en communication électronique.

KS – Il est plus facile pour un professeur ou un médecin de ressentir qu’il est au service de Dieu. Comment un ingénieur ou un expert en ordinateur ou un professionnel dans une branche similaire peut ressentir qu’il sert Dieu au même titre?

Swamiji – Servir Dieu n’a rien à voir avec un genre de travail particulier ou un genre de service spécial. On peut faire n’importe quoi, n’importe quoi dans la vie. Si vous restez conscients que vous aidez les autres quel que soit ce que vous faites, que vous soyez docteur, ingénieur, balayeur, nettoyeur de toilettes – toutes ces activités aident les autres – si vous ressentez que paropakaram idam shariram, vous vous rendrez compte que tout ce que vous faites est non seulement pour vous-même mais aussi pour les autres. Cela devient alors un service, cela devient seva. Et le service rendu à l’humanité est un service rendu à Dieu. Tout ce que vous faites est pour les autres. C’est le service de Dieu.

GS – Comment les enfants peuvent-ils servir Dieu?

Swamiji – En se servant eux-mêmes. Comment peuvent-ils se servir eux-mêmes? En vivant une vie pure, une vie morale. Soyez quelqu’un de bien. Vous vous servez vous-mêmes lorsque vous devenez quelqu’un de bien intérieurement, que vous cultivez de bonnes qualités, que vous évitez les mauvaises pensées au sujet des autres, que vous évitez de leur faire mal, que vous évitez le mensonge. Si vous pratiquez cela, vous avez fait le premier et le dernier pas vers le service de Dieu. Lorsque vous vous rendez service, lorsque vous menez une vie droite, vous pouvez influencer les autres et les servir.

GS – On dit qu’il faut respecter son professeur. Mais comment faire s’il est partial ou raciste?

Swamiji – Aucun professeur n’est entièrement partial ou complètement raciste. Pour devenir parfait il faut l’être à cent pour cent. Même si vous vous rendez compte qu’un professeur n’est pas parfait à cent pour cent, souvenenez-vous qu’il est quatre vingt dix pour cent parfait intérieurement. Lorsque vous regardez votre professeur essayez donc de voir ses quatre vingt dix pour cent de bonnes qualités. Si vous ne voyez que les dix pour cent de mauvaises qualités, que voyez-vous? Vous ne voyez que le négatif. Si vous ne voyez que le négatif, votre mental s’en trouvera influencé et vous vous mettrez à penser négativement. Tous les professeurs sont bons. Comme l’abeille, allez vers la fleur et butinez le nectar. Ne vous arrêtez pas à la beauté de la fleur ou à son parfum ou à sa taille. N’y faites pas attention. Quel est votre but? Le nectar, le bon côté des choses. Alors tous les professeurs seront bons.

GS – Qui étaient vos héros d’enfance?

Swamiji – J’ai été tout d’abord influencé par mon grand’père et mon oncle. Ce sont eux qui ont eu le plus de poids dans ma vie, ma vie morale, ma vie philosophique, mon éducation. Je vais vous donner un exemple de la façon dont ils m’ont aidé. J’ai appris les prières et les hymnes que je connais simplement en les écoutant. Mon grand’père vivait comme un moine. Il est toujours vivant et il a 87 ans. A trois heure et demi, tous les matins, et il continue encore maintenant, il se levait et chantait tous les mantras des Vedas, des Upanishads, des Puranas et de nombreuses autres écritures. Parfois, le matin, il méditait, mais lorsqu’il se sentait encore assoupi, il se mettait à chanter. Ainsi nous autres, les enfants, lorsque nous nous levions, ces chants étaient la première chose que nous entendions. Cela nous a impressionnés d’une manière positive. Que se passe-t’il en Amérique lorsqu’on se lève? Lorsqu’on se lève, on entend la télévision ou de la musique. Pour moi, c’était des versets Sanscrits. Lorsque je n’étais encore qu’un jeune garçon, mon oncle me donnait à lire la vie de Ramakrishna, de Vivekananda et de Yogananda. J’ai lu toutes ces biographies ainsi que plusieurs autres petits livres sur la façon de vivre un vie morale. Ces deux personnes m’ont donc aidé. Grâce à eux, j’ai reçu beaucoup d’informations. On pourrait dire qu’ils sont mes héros, mon grand’père et mon oncle.

KS – Est-ce que vous avez toujours rêvé de devenir moine et de venir en Occident?

Swamiji – Lorsque j’étais enfant j’ai rencontré beaucoup de moines et je pensais qu’ils vivaient comme Dieu et qu’ils étaient allés au ciel, qu’ils avaient parlé avec Dieu et qu’ils étaient revenus et prêchaient ce qu’ils avaient appris de Dieu. Lorsque j’étais un jeune garçon, je voulais donc être moine. Plus tard, à l’âge adulte, j’ai continué à fréquenter les moines et leurs ashrams mais, franchement, je me mis à voir beaucoup de côtés négatifs chez les moines. Évidemment j’ai rencontré des moines qui étaient très biens mais je fus déçu des nombreux côtés négatifs que je remarquais chez les autres. Il y a des moines qui portent une robe orange mais cela ne veut pas dire que quiconque porte une robe orange est moine intérieurement. Je me rendis compte que certains moines n’étaient pas bons. Ils portent la bonne couleur mais pratiquement ils ne sont pas moines. Je changeai donc de programme et décidais de ne pas me faire moine mais au contraire de vivre au sein de la société, au service des autres, et de faire un travail social ou philantropique. Mais je viens juste de vous raconter comment et pourquoi je me suis finalement retrouvé moine.

KS – L’Inde a donné naissance à tant d’Avatars et de moines. Comment se fait-il alors que l’Inde ne soit toujours pas parfaite?

Swamiji – On ne peut pas dire qu’elle soit parfaite ou imparfaite. Sous un certain angle elle est parfaite, mais sous d’autres elle est imparfaite. Rien n’est parfait à 100%. Dieu seul est 100% parfait, pur. L’Inde a un milliard d’habitants. On y trouve de nombreuses castes et de nombreuses religions. Chaque caste se subdivise en d’innombrables groupes et il y a de très nombreuses écoles de pensées, des systèmes politiques très complexes et beaucoup d’autres facteurs. Il est très difficile d’atteindre la perfection. Néanmoins, en Inde les gens sont plus paisibles que les Occidentaux. Bien sûr on ne peut pas dire que 100% d’entre eux soient en paix. S’attendre à trouver la perfection à 100% n’est pas réaliste.

GS – Quel conseilleriez-vous pour un progrès spirituel rapide?

Swamiji – Le progrès spirituel ne peut pas être rapide. Cest un processus lent et continu. Ceux qui veulent des résultats immédiats, souhaitent avoir des pouvoirs de guérisseur, atteindre le samadhi ou la réalisation ne font que des plans sur la comète. Cest pratiquement impraticable. Ce ne peut donc pas être un dévelopment rapide. C’est un processus lent et progressif. Un long voyage commencé par un premier pas. La pratique spirituelle n’est pas comme une fusée qu’on lance et qui atteint son but immédiatement. Ce n’est pas comme ça. Nous ne savons pas combien de vies nous avons passées à lutter pour la perfection spirituelle. Une pratique régulière, davantage de dévotion pour Dieu, davantage de concentration sur le Soi, davantage de conscience du Soi vous amèneront lentement, lentement vers votre but.

KS – Il y a des gens comme Anguli Mala, Valmiki, Purandaradasa qui étaient mauvais mais changèrent soudainement lorsqu’ils se trouvèrent au contact d’un maître réalisé. Pourquoi cela ne serait-il pas possible pour nous?

Swamiji – C’est possible. Lorsqu’on a le désir 100% total de se changer, on peut alors se changer et devenir un saint. Ce qu’une personne même très mauvaise a fait dans sa vie n’a même aucune importance: elle peut se changer malgré tout. Mais dans la vie pratique, la plupart d’entre nous n’ont pas ce désir à 100%. Si votre intérêt est à ce point profond, vous devez tout quitter. “Je ne verrai que Dieu.” N’ayez qu’un désir, aucun désir matériel. Si vous vous examinez, vous vous rendrez compte que vous avez de nombreux désirs matériels. A cause de ces désirs, nous ne pouvons concentrer notre attention à 100% sur Dieu, et si vous maintenez votre désir sur Lui à 100%, vous atteindrez la réalisation.

GS – Quel est votre lecture spirituelle préférée?

Swamiji – Lorsque j’étais enfant, je lisais la vie des saints. Lorsque je suis devenu un jeune homme j’ai commencé à lire d’autres types de livres tels que récits ou commentaires par d’autres auteurs. Puis, lorsque j’ai réellement commencé à pratiquer la vie spirituelle, après être devenu moine, j’ai tout arrêté. J’étudie maintenant des écritures, sans récits ni commentaires, seulement des écritures dans leur forme originelle, authentique: la Gita, les Upanishads, la Bible et parfois certaines oeuvres de Shankaracharya. Puis je me plonge dans la contemplation.

GS – Quelle est votre forme divine préférée?

Swamiji – Autrefois, si vous étiez allés dans ma maison familiale, dans la pièce réservée au puja, vous y auriez trouvé Krishna, Rama, la déesse Durga, Kali et de nombreuses déités. Dans ma tradition familiale, la déité de notre famille était le Seigneur Raghunath, c’est à dire Rama. Mais si votre question concerne mon point de vue aujourd’hui, je vous repondrai que je n’ai plus de préférence pour une forme divine particulière. La seule chose à laquelle je crois et que je pratique donc c’est que Dieu peut être reconnu en Gurudev et partout où je vais j’ai sa photo sur moi et je la contemple. Je n’ai plus d’autre image d’un dieu formel avec moi. La photo de mon gourou me suffit.

KS – Pourquoi avez vous choisi le Kriya Yoga?

Swamiji – Je ne l’ai pas choisi. Il s’est présenté de lui-même. J’ai voyagé à travers l’Inde, du Kanyakumari au Cashemire. Je suis allé presque partout et j’ai vu presque tous les ashrams. Mais le Kriya est venu à moi. Je le cherchais sans le trouver, et c’est lorsque je me suis arrêté de chercher que je l’ai trouvé.

KS – Comment peut-on réconcilier la science et la spiritualité?

Swamiji – Pratiquement, la science est spiritualité parce que la spiritualité est la science du savoir vivre: comment vivre une vie équilibrée, comment vivre une vie paisible, comment vivre une vie consciente. C’est l’art de vivre, la science du savoir vivre. Lorsqu’on parle de la science au sens normal, matériel, ce qui vient à l’esprit sont ces savants et ces penseurs qui passent leur vie à faire des expériences. Ils sont là, dans un laboratoire, où ils font des recherches mais ils ne se posent pas la question de savoir s’il y a quelque chose au delà. Ils ne se demandent pas comment leur mental est capable de penser, comment se fait-il qu’ils soient conscients. Le jour où ces mêmes savants s’engageront complètement dans l’exploration de ce qui se trouve au delà, ils réaliseront le pouvoir de Dieu. Ce pouvoir est le souffle et c’est grâce à ce pouvoir qu’ils sont capables de penser, de rechercher et de faire leur travail.

Cette découverte débouchera sur la réussite sur le plan spirituel. La vie est réussie dans la mesure où l’on réussit sur le plan spirituel. La réussite spirituelle entraîne la réussite dans la vie parce que la réussite spirituelle apporte le bonheur éternel.
Si vous maintenez en permanence votre équilibre intérieur, votre vie s’épanouira. Dans le cadre de la science normale, vous passez un certain temps à faire des recherches, vous êtes parfois heureux, parfois paisible, puis vous retombez dans le mécontentement. Cette même science ne peut devenir spirituelle qu’avec la conscience et l’amour. Souvenez vous de ces deux aspects.

Les enfants – Merci beaucoup Swamiji pour votre temps. C’était très exaltant.

Swamiji – Que Dieu vous bénisse.

Retour au Sommaire

Le petit poisson qui a nagé jusqu’au grand océan

Par Elisabeth Tackenberg

Il était une fois un petit poisson qui s’appelait George. Il vivait dans l’eau comme tous les poissons, mais George était bizarre car il n’aimait pas l’eau. Il nageait et nageait dans l’eau, mais partout où il nageait il y avait quelque chose qu’il n’aimait pas. Tout d’abord il trouvait que les rochers étaient trop gros puis qu’ils étaient trop petits. Rien ne le satisfaisait. Les autres poissons de son banc, car tous les poissons font partie d’un banc, essayaient de lui remonter le moral. Ils ne comprenaient pas pourquoi il était malheureux. Ils aimaient nager ensemble dans l’eau peu profonde.

Le banc vivait dans un bras de mer du Sud de la Floride. L’eau était pleine de vie et de chaleur. Il y avait toujours de la nourriture en abondance et ça grouillait de vie. Ces poissons n’avaient jamais le temps de s’ennuyer. Mais, pour une raison inexplicable, George se sentait agité et mécontent, et il aspirait à quelque chose de mieux. Un jour un gros poisson âgé et sage vint rendre visite à son banc. Il l’écouta avec la plus grande attention. Le vieux sage parlait de vastes espaces marins offrant des possibilités d’évolution illimitées. Il parlait de grandes baleines et de gros poissons. Il parlait aussi de lumière aveuglante et d’obscurité. Soudain, George ressentit le désir de connaître lui aussi ces choses. Les autres poissons de son banc n’étaient pas intéressés, mais George était enthousiasmé. Rempli d’espoir, il se mit à nager avec le gros poisson vers ces vastes espaces. Il ne savait pas où il allait mais il faisait confiance au poisson plus âgé et plus sage.

Bientôt l’eau se rafraîchit et il vit des poissons géants à l’air affamé. Il aurait pu se sentir effrayé, mais il était bien trop enthousiasmé à la vue de ces nouveautés. Ils atteignirent bientôt une grotte pour passer la nuit en toute sécurité avec de la nourriture à proximité.

George aimait bien la grotte. C’était très tranquille et il y avait des sons apaisants, des sons mélodieux qui semblaient venir de loin. Lorsque le gros poisson s’en alla, George décida même de rester. C’était contraire aux instincts d’un poisson normal, car les poissons aiment être avec d’autres poissons. Mais, comme je l’ai dit plus tôt, George n’était pas un poisson normal. Il était fasciné par le son mélodieux et il ne pouvait pas arrêter de l’écouter. Il commença même à distinguer différentes tonalités et différents types de sons. Il écoutait et écoutait. Il en oubliait même de bouger ou de manger tant il était occupé à écouter. Plus il écoutait, plus il commençait à comprendre qui il était. Plus il écoutait, plus il se trouvait dans un état de conscience différent et il en arriva bientôt à oublier qu’il était un poisson et qu’il n’aimait pas l’eau.

Un jour, le gros poisson sage nageait près de la grotte et se souvint de George. Il entra donc dans la caverne et le trouva exactement là où il l’avait laissé il y avait un certain temps. Mais George avait changé et n’avait plus du tout la même allure. Il avait un éclat très particulier et sa respiration était très lente. George reconnut le vieux poisson sage et le salua. George était maintenant vieux et sage lui aussi et tous les deux, ils quittèrent la caverne.

Retour au Sommaire

Réflexion sur l’intolérance

Par Kimberly Thomas

Je me suis récemment senti frustrée et bafouée par ce que je percevais être de l’intolérance envers moi. Des jours entiers s’écoulèrent dans le mécontentement et j’étais obsédée par le comportement inapproprié et hypocrite d’une organisation dont je tairai le nom. Au cours de ma vie, l’intolérance a été pour moi un sujet de réflexion chaque fois que j’y ai été confrontée, que quelqu’un d’autre en ai été l’objet ou que j’en ai été l’objet ou que j’en ai été l’auteur. Il est difficile d’essayer d’écrire quelque chose de sensé sur un sujet avec lequel je sais que j’ai autant de difficulté que quiconque. Je ne peux qu’espérer que cette réflexion (renforcée par la méditation) m’aidera quelque peu à accroître mon état d’éveil.

Je suis très sensible à ce que je perçois être de l’intolérance. Tandis que ce sentiment s’éveillait et s’affinait au cours des années, j’ai remarqué une tendance intéressante: plus j’y réfléchis franchement et médite sur le sujet, plus mon problème d’intolérance devient évident. Je n’ai pas vu d’hypocrisie au sein d’aucune organisation qui soit plus grande que l’horrible intolérance et préjugé logés au dedans de mon propre coeur. Parmi les types d’intolérances que je pratique, le plus subtilement camouflé est l’intolérance de l’intolérance. A quel point l’église Chrétienne est intolérante ou le fait que les guerres de religions sont causées par l’intolérance sont des pensées qui peuvent occuper mon mental pendant des heures. “Quelle tragédie!” répète mon mental, “Ces gens sont vraiment horribles!”, “L’église Chrétienne juge les autres si catégoriquement!”. Le lobe de mon cerveau qui ressent ces intolérances est aveugle à ma propre faiblesse en la matière. Quelle révélation!

La dualité est pleine de dangers. Toute mon indignation auto-satisfaite ne fait que me ramener à mon propre ego. En fin de compte je n’ai rien à dire sur le sujet parce que je ne sais pas encore aimer vraiment. Mais Dieu est si bon! Je dois avoir une étincelle de sincérité quelque part dans mon coeur car il semblerait que j’aie trouvé un vrai tuteur qui sait ce qu’est l’amour. Le vrai amour du Christ. Le vrai amour de Bouddha. Le vrai amour de Baba. Baba est le véritable exemple de tolérance et d’amour. Il est au delà de tout cela.

Je peux percevoir qu’il y a beaucoup d’intolérance dans ce monde. Je peux voir que l’homme a corrompu le vrai message d’amour de toutes les grandes religions. Je vois qu’on a encore beaucoup de progrès à faire. Mais ici j’ai le choix. Soit je m’appesantis sur ma vision matérialiste des erreurs des autres, soit je continue à méditer et à essayer de clarifier ma vision spirituelle pour changer la seule personne dont j’ai le contrôle: moi-même.

Retour au Sommaire

La Baghavad Gita

Interprétation métaphorique par Paramahamsa Hariharananda.
Suite du numéro précédent de Soul Culture Online, tiré de The Baghavad Gita in the Light of Kriya Yoga, troisième volume par Paramahamsa Hariharananda, en vente au Kriya Yoga Institute.

Chapitre 6, Verset 4

dambho darpa timanash cha
krodhah parushyam eva cha
ajnanam cha dhijatasaya
partha sampadam asurim

Traduction

Oh Partha (Arjuna)! L’hypocrisie (la fraude, la tromperie), l’arrogance, la fierté, la colère, la dureté et l’ignorance sont l’empreinte de ceux qui sont nés avec une nature démoniaque.

Interprétation Métaphorique

Après avoir expliqué les vingt six qualités divines, le Seigneur décrit les six qualités démoniaques, les forces sataniques.

1. dambhas: l’hypocrisie

Les gens qui ont des qualités démoniaques ont deux poids deux mesures. Vu de l’extérieur ils semblent très spirituels, mais au dedans, ce n’est pas le cas. Dans la Bible il est dit: “Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous sous des dehors de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.” (Saint Matthieu 7:15-16). Les gens démoniaques disent une chose mais en font une autre. Ils sont extrêmement trompeurs et frauduleux.

2. darpas: l’arrogance

Les arrogants sont ceux qui se croient très intelligents, sages, évolués, riches et honorables. Ils font du culte une production théâtrale. Sur le plan matériel, ils travaillent très dur pour gagner de l’argent, ne reculant devant rien pour y parvenir, y compris escroquer les autres. Ils ignorent les autres. Ils sont remplis de haine. Ils cherchent toujours à prouver qu’ils sont les meilleurs. A la moindre contradiction, ils deviennent furieux. Ils se vantent: “Je suis beau et riche. J’ai une belle maison. Je suis formidable. Mes enfants sont merveilleux. Je suis plein de bonnes qualités. Je suis honnête. Il n’y en a pas deux comme moi.” Les manifestations de l’arrogance peuvent se résumer en deux mots: ego et orgueil.

3. abhimanas: l’orgueil et la vanité

Les gens qui ont un caractère démoniaque se croient supérieurs aux autres; ils attendent des autres une attention et une appréciation constantes. Ils se considèrent très intelligents, beaux et spirituels. Leur attitude vantarde est imprégnée de fierté et de vanité. Shri Chaitagna, le grand maître spirituel du Bengale du 15ème siècle disait: “abhimana surapanam – la vanité enivre comme le vin.” De même qu’un ivrogne ou un drogué erre au pays des rêves issus de sa propre imagination, l’orgueilleux est loin de la réalité et de la vérité. Personne ne l’aime et il se sent seul et malheureux.

4. krodhas: la colère

La colère est la manifestation de rajoguna (qualité d’extroversion). A la moindre provocation les coléreux admonestent les autres. La colère fait partie de leur état. Ceux qui passent leur temps à des activités extrêmement matérielles, remplis de vanité et d’ego, dominés par l’avidité découlant de leurs désirs et ambitions extrêmes, se mettent très vite en colère. Si quelque chose perturbe leurs activités une colère violente les envahit. La colère est très dangereuse. Les coléreux ne peuvent pas distinguer entre le bien et le mal, perdent leur bon sens et en conséquence font de nombreuses erreurs.

5. parushyam: la dureté (cruauté, rigidité, insolence)

Ceux qui sont dotés de qualités démoniaques sont très durs, rudes et brutaux. Ignorant l’amour et la compassion, ils sont cruels et violents. Ils utilisent un langage grossier, se conduisent mal et créent des problèmes.

6. ajnanam: l’ignorance

L’ignorance consiste à ignorer Dieu et la vérité, à aimer le mensonge, la duplicité et l’immoralité. C’est la cause du mal. Les ignorants aiment l’obscurité parce que leurs actions sont mauvaises. Ils n’aiment pas les gens de bien ni les bonnes actions. Ils recherchent l’arrogance et non pas la connaissance. Ils ne recherchent pas Dieu. Ils peuvent être très intelligents sur le plan matériel mais ils souffrent à cause de leur ignorance spirituelle.

Telles sont les qualités démoniaques des êtres humains. Elles sont le produit des états rajasic et tamasic de la nature.

Retour au Sommaire

Les Yoga Sutras de Patanjali

Commentaires de Yogiraj Shri Shri Lahiri Mahasaya – Interprétation métaphorique de Paramahamsa Prajnanananda

Sutra 18

virama pratyaya abhyasa purvah samskara sesho’nyah

Traduction

L’autre est atteint par la cessation de toutes activités mentales, lorsque le citta ne retient que les impressions non manifestées.

Commentaire de Shri Lahiri Mahasaya

En pratiquant le détachement du mental (de la pensée) du samprajnata samadhi susmentionné, les impressions qui subsistent permettent d’atteindre l’autre samadhi ou asamprajnata samadhi.

Interprétation Métaphysique

Samprajnata samadhi découle de vivekakhyati, le raisonnement discriminatif continu. Ainsi, la faculté de discrimination se trouve fermement établie, entraînant la connaissance du Soi intérieur au delà du corps, et le chercheur fait l’expérience de la douceur, de la joie et du bonheur. Par là, on peut acquérir d’énormes pouvoirs mais il faut aussi les perdre. Le pouvoir donne de grandes satisfactions mais pas la liberté car le pouvoir est en soi un esclavage et un attachement.

Après avoir expliqué les différents niveaux de samprajnana samadhi, le sage s’arrête ici au asamprajnana samadhi qui peut se résumer comme étant atra na kincit prajnayate, c’est à dire qu’à ce niveau il n’y a rien à connaître. Il n’y a plus ici le support de la concentration; c’est au delà de tous les modes de mémoire.

Chitta, c’est à dire la mémoire ou les choses du mental a cinq aspects:

  • mudha, sans intérêt ou stupide
  • kshipta, agité
  • vikshipta, absorbé par les sens
  • ekagra, concentré
  • nirodha, dissous

Le samprajnata samadhi découle de la pratique de la concentration profonde mais d’une concentration fixée sur des objets qu’ils soient internes ou externes. On atteint ainsi un état de calme correspondant au quatrième aspect de chitta c’est à dire ekagra.

Dans cette sutra, le sage nous éclaire sur l’état d’asamprajnata samadhi à l’aide de trois mots:

  • virama pratyaya, qui explique la signification d’asamprajnata samadhi
  • samskara sesha, la qualité de ce samadhi
  • anyah, le but à atteindre, c’est à dire asamprajnata.

Pratyaya veut dire “par la connaissance” ou “idée précise”. Abhyasa se réfère à l’état d’effort répété et sincère qui doit être établi dans son propre Soi. Virama veut dire qu’à la fois pratyaya (connaissance ) et abhyasa (pratique répétée) ont disparu. C’est l’état d’extrême calme et tranquillité que les mots ne peuvent exprimer.

Anyah veut dire ce qui est différent de samprajnata c’est à dire asamprajnata.

C’est un état où il n’y a pas trace de pratique. Dans le Kriya, lorsqu’on pratique pranayama (kriya pranayama) pendant une longue période, on atteint un état d’accomplissement qu’on appelle kriyar paravastha, l’état de tranquillité d’après-Kriya. Il donne une idée de cet état. Cet état ne peut être exprimé par des mots car il est transcendental par nature.

Lorsque samprajnata samadhi arrive au niveau de saturation, on atteint l’état de libération du jeu de chitta – mémoire, choses du mental ou réservoir de pensées qui plonge la vie dans l’agitation. C’est un état naturel qui découle de la pratique répétée. Cet état de tranquillité est au delà de tout support de la concentration. Pour atteindre cet état il faut une forte détermination et une attitude objective et détachée. Le désir est la cause du cycle des souffrances, et se libérer du désir est être libre. On peut atteindre l’état de samprajnata samedi par un effort sincère, mais atteindre l’état d’asamprajnata samadhi n’est pas si facile. La plupart se contentent du samprajnata samadhi et de la jouissance de la béatitude et du pouvoir. Celui qui aspire à aller encore plus loin atteindra cet état.

Conseils Pratiques pour Atteindre cet Etat

  1. Détermination dans la pratique sans en relâcher la régularité.
  2. Essayer d’aller au delà des pensées avec une extrême sincérité.
  3. Voir la frustration derrière tous les plaisirs et jouissances.
  4. Avoir la ferme résolution de ne laisser s’insinuer aucune pensée, même dans l’état de samprajnata.
  5. N’accepter aucun repos tant que le but n’est pas atteint.
  6. Un mental déterminé et l’effort sincère peuvent rendre possible l’état de réalisation ultime.

Tout être humain, sciemment ou non, essaye d’éprouver l’état d’asamprajnata, l’expérience de sa propre nature – sat-chit-ananda, existence, conscience et béatitude. Celui qui essaye consciemment est un yogi, un chercheur, et celui qui essaye sans le savoir est une personne ordinaire.

Résultat d’un Tel Accomplissement

Cela peut être clairement compris lorsqu’on connaît la signification précise de samskara sesha, ce qui reste des impressions non manifestées. L’ignorance est la cause de toutes les tendances ou impressions emmagasinées dans chitta, le réservoir de la mémoire. Ces tendances sont de trois types:
sanchita, celles qui sont emmagasinées
agamsa, celles qui s’accumulent
prarabdha, celles qui sont arrivées à maturité.

sanchita samskara sont les tendances inhéritées, présentes dans chitta ou les choses du mental et découlent des karmas des vies précédentes mais ne produiront aucun effet dans cette vie et se transmettront dans des vies futures.
agama samskara sont celles qui s’accumulent dans cette vie pour les vies futures. prarabdha samskara, ou les tendances actives, sont celles qui sont prêtes à produire des effets dans cette vie.

Lorsqu’on pratique la méditation profonde, l’origine de toutes les tendances, avidya (ignorance), est éliminée et en conséquence les deux premiers types de samskaras (les impressions) sont éliminés. Seul prarabdha, les tendances actives, demeure, constituant le destin. Pour certains, c’est samskara sesha. Les deux autres tendances ou impressions ayant été détruites, la personne est libérée du cycle des naissances.

Deux Choses à se Rappeler

  1. La cause de tous les samskaras, les tendances, les tentations et les actions ou en d’autres termes avidya, l’ignorance est éliminée.
  2. Seul prarabdha ou la tendance active demeure, consumant les deux autres groupes de samskaras.

Eliminer les Doutes

On pourrait se demander comment l’effet continue d’exister lorsque la cause est détruite. Lorsqu’avidya ou l’ignorance n’existe plus, comment prarabdha ou le destin peut encore influencer la vie d’un yogi avancé? Ici les commentateurs soutiennent que, même lorsqu’une étoile lointaine a péri, on peut toujours la voir depuis la terre pendant quelques temps car la lumière met plusieurs années-lumières pour parvenir à nos yeux. Ainsi, même si tous les autres samskaras ou tendances sont éliminés, prarabdha, celle qui est active, continue a produire son effet aussi longtemps que le corps existe car le corps est un effet de prarabdha, les tendances actives. Mais toutes les vieilles tendances à l’agitation et à la médiocrité seront détruites pour ne faire place qu’au calme et à la sérénité.

Oh chercheur! La vie humaine est le succès le plus rare. Ayant trouvé un guide et choisi ta voie, ne t’arrête pas en chemin. Essaye sincèrement d’arriver à destination et jouis de la liberté intérieure.

Retour au Sommaire