Discours de Baba lors de son 93ème anniversaire
Par Paramahamsa Hariharananda
Dieu est beau. Vous êtes tous beaux. Dieu est présent dans tout l’univers. Il imprègne tout, Il est omniprésent, omniscient, omnipotent. Dieu est beau, partout. Dieu est ici. Il faut l’observer. Ressentez cette sensation partout.
Avec le plus grand amour fixez votre attention dans la fontanelle, au sommet de la tête, à chaque souffle court. Observez ici, dans la fontanelle. Quoi que vous fassiez, c’est Lui qui le fait depuis le sommet. Restez-y. Respirez d’un souffle court, très court. naiva vacha – on ne peut pas connaître Dieu par des paroles. na manasa – on ne peut pas connaître Dieu par le mental. praptum saknum na chakshusa – on ne peut pas connaître Dieu par la vue.
Chaturanga yoga (les quatre dernières branches du système à huit branches de Patanjali) se compose de pratyhara (le retrait des sens), dharana (la concentration), dhyana (la méditation) et samadhi (l’union mystique). C’est ça le Kriya Yoga. D’un souffle vous êtes libérés. Vous êtes là-bas, maintenant. Si vous ne ressentez pas “que vous êtes cela”, alors vous êtes ici.
Renoncement (pratyhara) veut dire que vous êtes libres de toute pensée matérielle. Dharana veut dire la conception des pensées, la réalisation du Seigneur Suprême et Tout Puissant au sommet de votre tête. Vous ne pouvez pas Le voir, mais Il est à l’intérieur de vous. Il est partout. Dhyana: il vous faut méditer.
Dhyana samlina manasa: le mental, la pensée, l’intellect, l’ego, la sensation du corps et du monde matériel doivent disparaître, sinon il ne s’agit pas de méditation. Il faut rester là, au sommet.
Votre réalité augmente lorsque vous vous tournez du côté droit. Vous expérimenterez alors la pulsation, le son et la lumière à l’oreille gauche. C’est votre libération. Uni, on est debout, désuni, on tombe. Si vous méditez seul dans une pièce vous ne pouvez pas atteindre ce type de méditation. Vous êtes seulement là. Si vous ressentez la pulsation, le son, la lumière, alors vous atteindrez la pureté, la perfection, la douceur, la gentillesse, l’amabilité, la réalité et la vérité. N’est-ce pas? Tant que vous restez là, rien ne peut vous arriver. C’est votre jardin, votre maison à vous. C’est cela la réalité, la réalisation de Dieu, l’unité avec le Seigneur Suprême Tout Puissant dans la fontanelle. Sentez Le: Le Seigneur Suprême Tout Puissant. Réalisez Le. Uni vous êtes debout. Vous devez tous méditer. Pas de mental, pas de pensée, pas d’intellect, pas de sensation corporelle, pas de sensation du monde matériel, réalité, vérité. “Tu es cela”.
Faites très attention. Dieu agit. Ce n’est pas vous qui faites le travail. C’est Son action. N’en est-il pas ainsi? Un cadavre ne peut pas tourner la tête sur le côté ni atteindre la réalité, la vérité, l’amour, davantage de douceur, de gentillesse, d’amabilité, de pureté, de perfection. Soyez libres: pas de mental, pas de pensée, pas d’intellect, pas d’ego, pas de sens corporel, pas de sens du monde. Soyez libre. Sentez le pouvoir de Dieu qui va là. Réalisez le. Vous n’avez qu’à tourner le corps sur le côté et vous le sentirez automatiquement. C’est au sommet. Vous êtes entrés dans la demeure de Dieu, la maison de Dieu, le royaume des cieux, à l’intérieur. Aimez, aimez, aimez, aimez. Soyez soyez, soyez, soyez un avec Lui. Soyez un avec Lui. La réalité est votre profit pratique, mathématique, votre réussite dans la vie.
Mana jago mangalaloke amala amritamaya nava aloke – Ô mental! Seigneur Suprême et Tout Puissant, je t’en prie, réveille-toi. Fais régner la pureté, la perfection et la libération.
Jyoti bibhasita chokhe manajago – Ô mental je t’en prie réveille-toi.
Votre corps tout entier est Dieu, avec le plus grand amour. Qu’avez vous gagné?
Jagiche yamini japiya yamini – Regardez, le Seigneur Suprême et Tout Puissant est là. Si vous restez comme ça, vous allez ressentir l’illumination.
Regardez cette lumière, l’illumination au sommet.
Regardez là. Aimez là. Réalisez. Atteignez l’état de samadhi: Soyez un avec Lui. Restez fixés là, dans la fontanelle.
Yavat vindur na bhavati dridhah – Votre attention y reste fixée.
Yavat dhyana sahaja sadrusham jayate – Respirez d’un tout petit souffle en cherchant à l’intérieur de la tête. Réalité, Amour.
Vous êtes réalisés. Demandez à votre conscience quelle est votre réalisation. Simplement demandez à votre conscience si vous êtes libérés, si vous êtes libres, si vous êtes un. C’est votre Kriya. Observez que vous êtes au-dedans. Paravastha – vous êtes au-dedans, pas de parole, pas de pensée, rien. Soyez un. Demandez à votre conscience si vous êtes ici au-dedans ou non, où vous ressentez la pulsation, le son, le son constant, la lumière constante, l’amour constant. Qu’avez vous accompli? Soyez un avec Lui. Soyez un avec Lui au-dedans. Faites très attention. Soyez un. Même si personne d’autre ne le fait, je vous en prie faites le.
Jadi tor dak sune keu na ase tave ekla chalare
Même si personne ne bouge, je vous en prie avancez.
Tumi ekla calo ekla calo ekla calore
Avancez vers l’infini. L’infini est votre credo. C’est ça le Kriya Yoga. Aimez, aimez, aimez, aimez, aimez – si doux, si doux, si doux. Restez là, maintenant. Le son est l’univers entier. Entendez vous le son dans l’univers entier? Si vous ne l’entendez pas, bouchez vous les oreilles. C’est le moment de gagner Dieu, la raison pour laquelle vous êtes venus ici. Vous devriez entendre le son tout le jour durant. Avancez, avancez, avancez, avancez.
Jadi tor dak sune keu na ase tave ekla chalare
Je vous en prie, avancez et voyez et arrivez dans la fontanelle. Sentez la pulsation, le son, la lumière, l’amour, la réalité. Cette célébration toute entière n’a pas d’autre but. Vous n’avez pas besoin de faire quoique ce soit: seulement avancer, avancer, avancer, aller de l’avant. Allez de l’avant – trouvez la réalité et la vérité. L’univers tout entier est le Seigneur Suprême et Tout Puissant; restez donc au sommet dans la réalité, la pulsation, le son, la lumière, l’amour, l’union, la libération. Seulement l’amour, l’amour, l’amour, l’amour, l’amour – seulement l’amour.
Aro preme aro preme mor sav ami jak neme sure sure bansi pure more aro aro dao pran
Davantage d’amour, le maximum d’amour, l’amour extrême. L’amour.
Vous entendez le son. Vous voyez la lumière, l’illumination. Vous voyez que l’univers entier n’est qu’un. Il n’y a rien d’autre que la lumière.
Aloy aloy disa emani mahanisa
L’illumination est partout. Avec le plus profond amour, avec le plus profond amour, je vous en prie écoutez le son, le son constant tout le jour et toute la nuit. Vous n’êtes en vie que pour cela. Voyez si vous êtes là ou non. Pulsation, son dans tout l’univers. Réalité, amour, amour, amour, amour, amour, amour. Soyez un avec Lui. Soyez un avec Lui. Encore plus d’amour, le plus possible d’amour, l’amour extrême.
Aro preme aro preme mor sav ami jak neme aure sure bansi pure more aro aro dao pran
Vous entendez le son, vous entendez constamment le Seigneur Suprême et Tout Puissant. A chaque instant, c’est maintenant le moment: avancez, allez de l’avant. Voyez que vous et Lui n’êtes qu’un et n’avez toujours été qu’un. “Tu es cela”: tat tvam asi.
Tournez vous de telle sorte que votre oreille gauche soit au sommet. Cela vous donnera douceur, gentillesse, amabilité, pureté, perfection. Vous entendrez le son constamment.
sure sure bansi pure
Le son constant. La pureté constante. Un instant de bonne compagnie vous permettra de traverser l’océan du monde. Le moment est venu. Hariharananda arrive. Faites très attention. Faites très attention. Faites très attention. Restez au sommet.
Eko deva sarva bhuteshu gudhah
Il se cache dans chaque être humain. Cette célébration est pour votre libération.
eko deva sarva bhuteshu gudhah
L’unique Seigneur Suprême et Tout Puissant se cache dans sarvavyapi – l’univers tout entier. Il reste sarvabhutantaratma. Il est le soi qui demeure en tout être humain.
A cet instant précis! Sakshi – Il inspire. C’est pourquoi vous êtes ici: ceta
Votre vie est la vie du Seigneur Suprême et Tout Puissant. Kevalo – tout le temps, même quand vous dormez, même lorsque vous êtes agités, Il continue à inspirer. Nirgunashcha. Tout le temps, Il est sans forme dans votre corps entier. Essayez de le réaliser. Il vous faut pratiquer et pratiquer et pratiquer. C’est pour cela que je suis venu ici.
mana jago mangalaloke amala amrtamaya nava aloke
Ô mental! Seigneur Suprême et Tout Puissant, je t’en prie, réveille toi. Pureté, perfection et libération.
Jyoti bibhasita chokhe manajago
Ô mental réveille toi, je t’en prie. Ô mon mental, je t’en prie, réveille toi dans l’état extatique de pureté, de perfection et de libération. Vous verrez constamment la lumière suprême, l’illumination, à cet instant présent, à l’instant où vous essayez, à tout instant. C’est cela le succès dans la vie.
Vous êtes tous assis en paravastha. Restez calmement assis et fixez votre attention à l’intérieur de la fontanelle. sahastar me drishi rakhkar bhagavango dhunda.
Calmement cherchez Dieu dans la fontanelle. Shanto ho kar – calmement cherchez à l’intérieur de la fontanelle. Paravastha – pas de mental, pas de pensée, pas d’intellect, pas de sensation corporelle, pas de sensation du monde extérieur. Vous avez atteint l’état de samadhi. L’amour, l’amour, l’amour, l’amour, l’amour. Davantage d’amour. Un maximum d’amour. Entendez le son divin, voyez cette illumination qui couvre le monde. Ceci est votre vie. Vous n’êtes venus ici que pour cela.
On récolte ce qu’on sème. Pendant ce temps où vous êtes en la présence d’Hariharananda, ressentez la pulsation dans la fontanelle, la lumière dans la fontanelle, le son dans la fontanelle, l’amour dans la fontanelle et le monde entier. On récolte ce qu’on sème.
Lorsque cette célébration sera finie, avec quoi finirez-vous?
Merci beaucoup à tous. Demandez au Seigneur Suprême et Tout Puissant que Hariharananda vive encore plusieurs années. Demandez le au Seigneur Suprême et Tout Puissant. C’est Son désir et non votre bon vouloir ni le mien. S’Il le veut Il peut laisser Hariharananda ici plus longtemps pour votre réalisation de Dieu et sa bonne compagnie. Merci beaucoup à tous.
Namo namostestu sahasra kirta punashcha
bhuyopi namo namoste namo purstat atha
pritataste namoste sarvatayeva sarva
Je m’incline devant Lui en avant, je m’incline devant Lui en arrière, je m’incline devant Lui sur la droite, je m’incline devant Lui sur la gauche, je m’incline devant Lui à l’intérieur et je m’incline devant Lui à l’extérieur du monde entier. Il est partout. Concluons cette célébration par ces mots. Merci beaucoup. Que Dieu vous bénisse tous.
Retour au SommaireUne lettre de Baba a un Disciple
Par Paramahamsa Hariharananda
Mon affectueuse et divine Jyoti Ma,
Le Seigneur Suprême et Tout Puissant se cache au sommet de ta tête et à l’intérieur de la tête des membres de ta famille et de tout le monde. Gentiment, gracieusement Il inhale à travers tout le monde et donne tant de qualités négatives. C’est pourquoi vous devez tous vous couper du sexe immoral et mauvais et de la débauche. S’Il n’inhale pas depuis le sommet, nous sommes tous des cadavres. Bien que le sachant parfaitement bien, les gens restent en permanence absorbés par les qualités négatives.
Ô Seigneur Suprême et Tout Puissant, je t’en prie écrase, supprime et efface de nos centres inférieurs toutes ces qualités négatives, et garde moi toujours au sommet depuis où Tu inhales.
La confluence des trois rivières spirituelles se trouve au sommet. Cela s’appelle triveni sangam, ce qui signifie “de la glande pituitaire à la fontanelle.” Noyons-nous constamment dans cette rivière spirituelle divine. Oublie toutes les choses négatives et reste dans Sa lumière positive. C’est là le vrai temple, la vraie église, la vraie mosquée et la vraie synagogue. C’est juste au sommet de la tête de tout le monde. Je t’en prie, sois submergée et sature-toi du Seigneur Suprême et adore Le dans tout ton corps, surtout au sommet, dans la fontanelle.
Il y a beaucoup de religions. Les gens Le cherchent à l’aide des cinq organes des sens. Par exemple, quelqu’un lit des livres spirituels tandis que quelqu’un d’autre va à l’église, à la mosquée ou au temple. Un autre encore rend un culte à des déités: Durga, Shiva, Kali ou Tara. Un autre chante des mantras, tantras ou yantras. Un autre chante des chansons ou touche le corps d’une déité. Un autre enfin offre des bouquets de fleurs, asperge à l’eau bénite et donne plein de fruits aux dieux.
Dieu est dans le temple, l’église, la mosquée, etc. Il est dans la fleur. Il est dans le feu. Quelqu’un montre le feu au Seigneur. Quelqu’un boit du vin et offre un petit morceau de pain à l’humanité. Mais les cinq organes des sens sont dirigés par le Seigneur Suprême qui se cache dans la fontanelle. Alors comment peut-on atteindre la réalisation à l’aide des organes des sens?
Il y a 50 types de souffles. Presque tout le monde est dans l’état extraverti avec 49 d’entre eux et commet tout un tas d’erreurs. Mais il n’y a qu’un souffle qui est très court et très faible. Si tu Le cherches dans la fontanelle avec ce souffle, à coup sûr tu vas atteindre le calme extrême grâce au souffle le plus court. C’est pourquoi le Yogi Hariharananda chante cette chanson:
“Respire d’un tout petit souffle.
Cherche le dans la tête.
Respire d’un tout petit souffle.
Cherche le dans la tête.
Alors tu verras la lumière d’un blanc laiteux.
Recouvrant le monde entier d’une vision divine.
Calmement cherche Dieu dans la fontanelle.
A coup sur tu atteindras la réalisation de Dieu.
Pratique le Kriya Yoga de ton mieux.”
Avec le souffle le plus court aucun mal n’est possible. Tout le mal est fait à l’aide des 49 autres variétés de souffles. Le 50ème souffle est divin.
Je t’en prie, photocopie cette lettre et donne la à tous tes parents et amis, et même à tes ennemis. Peu importe où ils se trouvent, ils doivent pratiquer la technique la plus simple, le Kriya Yoga. Alors, à coup sûr, ils obtiendront le calme qui est divin. Chaque jour lis cette lettre et médite. Si ta technique n’est pas la plus simple, tu ne peux pas connaître Dieu. La technique du Kriya Yoga est la plus simple, la plus facile, la plus rapide, la plus pure et la plus sûre. A coup sûr, elle t’apportera la libération. C’est le but de tous les êtres humains.
Mon amour, mon affection, mon unité, toute ma considération et ma bénédiction à tous,
Humblement,
Hariharananda.
Retour au SommaireL’Ego Spirituel
Soyez votre propre mère
Par Paramahamsa Prajnanananda
Il était une fois deux frères qui s’aimaient beaucoup. Ils étaient tous deux fermiers dans le même village, et vivaient à peu de distance l’un de l’autre. L’un était marié avec de nombreux enfants tandis que l’autre était célibataire. Un jour celui qui était marié dit à sa femme: “Pense à mon frère qui vit seul. Beaucoup de choses doivent être difficiles pour lui comme se nourrir correctement par exemple.” Il lui dit encore: “Il faut que je l’aide mais sans qu’il le sache.”
A minuit, le premier frère prit donc plein de nourriture avec lui et alla la déposer à la porte de son frère.
Pendant ce temps, le même genre de pensées traversait l’esprit du deuxième frère. Il se disait: “Mon frère est marié et il a tant d’enfants. Il doit avoir un tas de problèmes. Je dois l’aider.” Il rassemblait donc de la nourriture et allait chaque nuit la déposer à la porte de son frère. Ce petit manège se prolongea pendant des mois et même des années mais aucun des deux frères n’imaginait qui apportait de la nourriture à sa porte. Cependant, lors d’une nuit prédestinée, alors qu’ils étaient tous deux en train d’apporter des provisions à la maison de l’autre, ils se croisèrent en chemin. “Où est-ce que tu vas?” demanda l’un des frères surpris. “Où vas-tu?” voulait aussi savoir l’autre. Se rendant compte de la situation, il sourirent et s’embrassèrent.
Beaucoup de gens entendirent parler de cette histoire des deux frères et un monument fut finalement érigé à l’endroit où, en Inde, les deux frères se rencontrèrent en cette nuit là et découvrirent la vérité.
La morale de l’histoire est que nous sommes tous des enfants de Dieu et qu’Il s’occupe de nous constamment comme une mère Divine, même lorsqu’on ne s’en rend pas compte. Les gens donnent parfois naissance à de nombreux enfants, mais nos premiers enfants sont nos pensées, nos émotions et notre ego. Celui qui a réussi est celui qui a développé au-dedans de lui-même le véritable instinct maternel. Tout individu, peu importe son sexe, devrait être une mère. Soyez votre propre mère, soyez la mère de votre propre mental, soyez la mère de vos propres pensées, soyez la mère de votre propre ego. Soyez une mère. Tout chercheur spirituel devrait essayer d’être une mère.
La maternité est le symbole de l’amour, du service et du sacrifice. De même qu’une mère s’inquiète pour son enfant, nous devrions être concernés par notre corps. Ne négligez pas votre corps. Soyez votre propre mère, en particulier la mère de votre propre corps. Prenez en soin comme une mère prend soin de son petit bébé. Une mère veut donner de la bonne nourriture à son enfant affamé. Si vous négligez votre corps et ne mangez pas comme il convient, vous ne réussirez pas ni ne pourrez être un chercheur sincère. De même qu’une mère sait que son bébé doit dormir, nous devons faire attention à notre propre corps et lui donner suffisamment de repos. La nourriture, le sommeil et l’exercice sont nécessaires pour le corps.
Soyez la mère de votre propre mental. Qui va s’occuper de votre mental? Si votre corps est malade, les autres peuvent éventuellement vous aider quelque peu, mais votre mental est si personnel qu’il est difficile à quelqu’un d’autre d’apporter de l’aide. Mais comment pouvez vous vous occuper de votre mental? Considérons cette analogie: l’enfant n’aime pas étudier, il préfère s’amuser. Mais l’école est très importante et l’enfant doit faire ses devoirs. Que fait la mère? La mère dit à son enfant: “fais d’abord tes devoirs, tu pourras jouer ensuite.” La mère définit des priorités parmi les activités de son enfant. Dans votre mental, établissez des priorités entre ce que vous devriez et ne devriez pas faire. Le problème c’est que le mental est parfois malicieux, et souvent très faible. On fait souvent ce qu’on ne devrait pas faire. Alors, comment s’y prendre?
Il y a longtemps, j’ai entendu un dicton bien utile dans cette situation: “Il est très difficile de se débarrasser de vieilles habitudes, mais il est très facile d’en créer de nouvelles.” C’est très vrai. Il est facile de créer de nouvelles habitudes mais difficile d’abandonner de vieilles et mauvaises habitudes. Ce qu’il faut faire c’est se créer de bonnes habitudes mentales de telle sorte qu’on n’ait plus le temps de penser aux mauvaises. Lorsque le mental est oisif, lorsqu’on se sent seul ou déprimé, on reprend ses mauvaises habitudes. Mais lorsqu’on est avec des gens positifs, lorsqu’on se sent plus spirituel et lorsque notre mental est plus enthousiaste, on n’a plus le temps d’avoir des pensées négatives et on fait naturellement des choses plus positives. Occupez votre mental et entourez vous de gens positifs.
Soyez la mère de votre propre ego, mais tout d’abord il faut comprendre ce qu’est l’ego. L’ego est-il bon ou mauvais? Si vous comprenez réellement ce qu’est l’ego, une nouvelle perspective s’ouvrira à vous et vous réaliserez que l’ego n’est pas mauvais.
Prenez une fourmi par exemple. Que se passe t-il si vous mettez le pied sur une fourmi? Elle va sans doute vous piquer. Pourquoi les fourmis piquent-elles? Pour survivre. Si vous demandez à une fourmi pourquoi elle vous pique, elle vous répondra: “Pour me protéger.” Est-ce que c’est mal lorsqu’une fourmi nous pique? Non. C’est naturel. Tout ce qui nous est donné, comme la fourmi qui pique, le serpent qui siffle, l’oiseau qui chante, la beauté de la rose qui éclot, l’insecte qui mange les pétales de la fleur, est naturel. Tout ce qui nous est donné est naturel et nous devons le comprendre.
Qu’est-ce que l’ego? Si vous demandiez à une fourmi: “Qui es tu?” et si la fourmi avait une bouche pour parler avec une voix humaine, que dirait-elle? Elle dirait: “Je suis une fourmi.” Si vous demandiez à un tigre, il dirait: “Je suis un tigre.” Si vous demandiez à un être humain, il ou elle dirait: “Je suis un être humain.” Mais lorsque Moïse demanda au buisson ardent: “Qui es tu?”, il répondit simplement: “Je suis.” Dieu dit également: “Je suis celui qui suis.”
“Je suis” est la fibre commune à tous, que ce soit un tigre, un homme ou Dieu. “Je suis” est l’essence de tout ce qui est. Mais qu’est-ce que c’est exactement? “Je suis”, mais quoi? Vous êtes, mais quoi? Est-ce que c’est faux de dire que je suis un homme? Est-ce que c’est faux de dire que je suis un vieil homme? Est-ce que c’est faux de dire que je suis jeune, je suis vieux, je suis affamé? C’est naturel. Cela donne une indication sur qui vous êtes. Vous êtes quelque chose. Mais qui êtes vous en réalité?
Depuis l’enfance, nous avons grandi lentement et observé notre corps passant à travers de nombreux changements depuis le petit bébé à la peau tendre jusqu’au vieillard à la peau ridée. Depuis votre enfance il y a eu tant d’émotions et tant de pensées vous ont traversé l’esprit. Il y a une définition de l’Ego en Sanscrit. Chaque facette de la vie est bien définie dans la littérature yogique classique et on y trouve une définition de l’ego. L’ego en Sanscrit est ahamkara qui signifie: “C’est moi qui fais tout”. Penser “Je suis supérieur” est l’œuvre de l’ego.
“Ego” se définit donc de deux façons:
1- C’est moi qui fais tout.
2- Je suis supérieur aux autres.
La pensée “C’est moi qui fais tout” se renforce avec la conscience du corps. Lorsque je ressens que je suis le corps et que tout ce que je fais découle de mes propres décisions, c’est la conscience du corps et c’est l’ego. L’ego naît à l’âge de deux ans, l’âge auquel les enfants développent l’idée “Je suis le corps”. Dans l’ancienne littérature yogique, cela s’appelle ahamkara. Mais êtes-vous réellement ce corps? Pourquoi pas? Suis-je ce mental? Si oui, pourquoi? Si non, pourquoi pas? Cela nous ramène toujours à l’ego.
Si vous croyez “C’est moi qui fais tout” et/ou “Je suis supérieur aux autres” vous serez malheureux. Par exemple, si les autres ne font pas attention à nous, nous sommes malheureux. Voici un autre exemple: la rose s’ouvre et les abeilles viennent. Si la rose attire simplement les abeilles vers elle sans effort, c’est naturel. Mais si la fleur se vexe et se sent inférieure parce que les abeilles vont sur une autre fleur, c’est le résultat de l’action de l’ego. L’ego c’est ce qui vous fait vous sentir inférieur ou supérieur, mais il ne reflète pas la vérité. La vérité c’est que rien n’est supérieur ni inférieur à rien d’autre car tout est une réflexion du propre caractère unique de Dieu.
On peut classifier l’ego de deux façons: l’ego ordinaire et l’ego spirituel. Il y a cinq types d’ego ordinaires se rapportant aux cinq chakras du corps. L’homme ordinaire déclare: “Je suis riche, je suis pauvre; je suis un homme, je suis une femme; je suis beau, je suis laid; je suis jeune, je suis vieux; je suis végétarien, je ne suis pas végétarien; je jeûne, je mange.” L’ego dit: “J’ai jeûné pendant trois jours et je m’en vais le dire à tout le monde. Je n’ai pas jeûné pour le Christ ou pour Dieu; j’ai jeûné pour pouvoir dire à tout le monde que j’ai jeûné.” Voilà l’ego. Il est également dans le centre du cœur lorsqu’il dit: “Je suis beau, je travaille,” L’ego dit également: “Je suis Hindou, je suis Chrétien, je suis Musulman.” Il y a donc cinq types d’ego. Ils forment l’ego ordinaire.
Il y a aussi l’ego spirituel. Savez vous ce qu’est l’ego spirituel? “Je médite avec ma technique de Kriya Yoga. C’est mon ou ma gourou. Mon gourou est réalisé, le vôtre ne l’est pas.” Il n’y a pas de mal à dire; “Je suis, j’ai.” Dieu vous a donné un corps et qu’y a t-il de mal à dire que c’est un corps d’homme ou un corps de femme? Est-ce moi? Dois-je passer toute ma vie dans ce corps avec le nez de ma mère au milieu du visage? Qu’il soit long ou court, peu importe, je le dois. De même je dois aimer ce corps toute ma vie durant, qu’il soit grand ou petit. Ce corps a des idées le concernant comme: je suis petit ou grand ou mince. C’est naturel. Je dois considérer ce corps comme une opportunité. Un aveugle ne peut voir mais il peut tellement sentir. Il lui manque quelque chose mais il reçoit bien d’autres choses en abondance. Soyez heureux de ce que vous avez.
J’ai connu un jeune homme qui étudiait le Kriya. Il était né avec deux yeux. A l’âge de dix ans, il les perdit tous les deux, l’un en jouant au cricket et l’autre dans un accident. Mais il chante merveilleusement! Lorsque je suis allé en Inde, cinq ou six jeunes gens aveugles, des étudiants, vinrent me rendre visite. Je leur ai demandé: “Dans votre enfance vous pouviez voir et maintenant vous avez perdu la vue. En êtes-vous tristes?” L’un des jeunes gens avait 24 ans et il avait déjà obtenu son doctorat universitaire. Il répondit: “Je voyais et j’ai perdu la vue mais j’ai fait beaucoup de choses.” La leçon: soyons heureux de ce que nous avons déjà reçu. Ne vous comparez pas aux autres et ne vous rendez pas malheureux avec ce que vous n’avez pas. Remerciez Dieu pour ce qu’Il vous a donné. N’allez pas vous plaindre à Dieu de ce qu’Il vous a ou ne vous a pas donné ceci ou cela.
La vie devient un problème lorsqu’on se met à comparer. Lorsqu’on se compare aux autres on se rend malheureux ou bien on se met à penser qu’on est supérieur. Mais avec qui vais-je me comparer? Je ne peux me comparer qu’avec quelqu’un qui est comme moi, mais puis-je réellement trouver quelqu’un qui est exactement comme moi? Pouvez-vous trouver une telle personne? Telle est la beauté de la création de Dieu. Chacun est unique. Vous êtes unique et vous devriez en être heureux. Dites: “Je suis une création unique de Dieu. Personne ne peut m’être comparé. Qui peut comparer? Si je ne peux pas me comparer à vous, comment pourrais-je alors dire que je suis supérieur ou inférieur?” Nous ne pouvons nous comparer à personne.
Il est difficile de négocier ce complexe d’infériorité ou de supériorité dans la vie. Si je dis que je suis un homme, je me sépare de ce fait des animaux. Si je dis que je suis jeune, je me différencie des personnes âgées et des bébés. Si je dis que je suis Indien, je me différencie des Européens. Si j’oublie que je suis unique, je me diminue moi-même avec toutes ces idées. Je suis unique et ne peut être comparé. Souvenez-vous: je suis une création unique de Dieu. Je ne peux pas me comparer aux autres et les autres ne peuvent pas m’être comparés.
Il y a une histoire selon laquelle Dieu prit la forme de Krishna pour aller prendre des nouvelles des fidèles de Krishna. Ils se rendit donc au temple et se mit à jouer de la flûte à l’extérieur. Les gens allaient au temple mais personne ne fit attention à lui. Certains, le voyant jouer de la flûte, pensèrent qu’il voulait de l’argent. Ils lui donnèrent donc quelques pièces et entrèrent dans le temple. Ils s’agenouillèrent et s’inclinèrent devant une statue à l’intérieur du temple mais ne prêtèrent aucune attention au Krishna qui se tenait à l’extérieur. Le comportement étrange de ces gens qui allaient s’incliner devant une statue sans même jeter un regard vers lui excita la curiosité de Krishna. Puis il déclara qu’il était Krishna et à part quelques personnes qui vinrent à lui, tout le monde se mit à penser qu’il était fou. Il déclara qu’il était Krishna mais personne ne le crut.
Puis il se dit: “Peut-être que les prêtres me croiront!” En fin de journée, à la fermeture du temple, le vrai Krishna alla donc serrer la main du prêtre et lui dit qu’il était Krishna. Mais Krishna se retrouva dans une situation encore pire car le prêtre lui répondit: “Si tu es Krishna, profites bien de ton paradis. Quant à moi, je suis heureux ici dans ce temple avec mon Krishna en pierre. Ne te mêles pas de mes affaires.”
De même que tout un chacun est unique, Krishna est unique et il n’y aura pas de second Krishna. Jésus était unique; il n’y aura pas de second Jésus. Si Jésus revenait, les gens ne le croirait pas. Si Jésus doit revenir, il doit revenir d’une autre façon et non pas comme on l’imagine. Tel est le caractère unique de Dieu. Dieu est unique et la création de Dieu est unique. Nous sommes uniques, incomparables. Vous ne pouvez vous comparer aux autres. Je peux comparer ma peau à la votre. Puis-je comparer ma totalité à la votre? La comparaison n’est possible que sur les aspects mineurs de notre vie. Ne vous rendez pas misérables avec de telles comparaisons.
Utilisez donc votre ego uniquement d’une façon intelligente. L’ego n’est ni bon ni mauvais; tout dépend de la façon dont on l’utilise. L’ego est la piqûre de la fourmi et est donc utile pour l’autoprotection. L’ego est également utile à la croissance. Regardez les tulipes: chaque tulipe a une couleur différente et maintient ainsi son identité. Il n’y a rien de mal à penser à son identité, mais se comparer et penser en termes de supériorité ou d’infériorité est mauvais.
Faites grandir l’amour dans votre vie. Que votre vie soit complète. Devenez la mère de votre propre vie. Soignez votre propre ego. Soyez la mère de votre corps, soyez la mère de votre mental c’est à dire de vos pensées. Soyez la mère de vos propres émotions et soyez la mère de votre propre ego. Occupez vous d’eux et recherchez les qualités maternelles d’amour, de service et de sacrifice. Que les qualités maternelles croissent en vous. Si vous êtes une vraie mère envers vous-mêmes, vous deviendrez incapables d’utiliser votre ego d’une façon négative. Soyez votre propre mère avant d’être la mère des autres. La maternité est le plus beau cadeau de Dieu.
Développez ces trois qualités: l’amour, le service et le sacrifice. C’est ce que font toutes les mères. Les mères se sacrifient plus que les pères. Le sacrifice de la mère, le service de la mère, l’amour de la mère est unique, incomparable. Soyez la mère de votre propre spiritualité. C’est vous qui devez vous aider, personne d’autre. L’aide des autres est temporaire, mais votre propre aide pour votre propre croissance est pour toujours. Occupez vous de votre propre spiritualité. Levez-vous à l’heure et dites à votre mental d’aller s’asseoir pour méditer. Soyez votre propre mère.
Dieu est amour et l’amour est une qualité maternelle. Le plus beau cadeau que Dieu ait fait à l’humanité est la maternité. Un jour, j’ai vu une pancarte à Delhi qui disait: “Dieu a créé les mères parce qu’Il ne pouvait pas être partout en personne.” Souvenez-vous en et soyez la meilleure mère possible envers vous-mêmes.
Vivez votre vie avec une vision positive. Combien de temps encore votre souffle restera-il dans votre corps? Personne ne le sait. Vivez donc avec amour et le sourire aux lèvres. Il n’y a pas de vie sans problèmes. Regardez l’herbe: elle doit supporter le problème de la neige, se retrouver couverte de neige en hiver, mais elle se bat et survit et sourit et le problème s’évapore.
Aucun problème n’est permanent. Après un problème qui n’en finit pas, il y a toujours le bonheur qui dure. C’est la vie. Que dieu vous bénisse. Merci.
Retour au SommaireLa Liberté parfaite vient du dedans
Une Présentation à la Prison des Femmes,
Juillet 2000, Porto Rico
Par Swami Sarveshwarananda
Je suis très heureux d’être ici. Vous portez toutes une très jolie couleur, la couleur du ciel.
Lorsque je ferme les yeux pour méditer, je vois le ciel au-dedans. Au milieu de ce ciel bleu, il y a une étoile, et à l’intérieur de l’étoile il y a une île. C’est le résultat normal de la pratique de la méditation que de commencer à percevoir ce qu’on appelle le “troisième oeil”. Dieu vous a donné deux yeux pour voir la dualité du monde. Dualité signifie toutes paires d’opposés: homme et femme, nuit et jour, bien et mal, santé et maladie.
Ainsi, dans le monde, tout est fait de paires d’opposés. Dieu nous a également donné le troisième oeil. C’est pourquoi j’ai ce point rouge ici. On a ce troisième oeil pour voir l’unité de Dieu dans ces opposés. Si l’on n’utilise que les deux yeux pour voir les opposés, on a toujours des problèmes car on ne peut pas voir Dieu. Mais si l’on apprend à ouvrir le troisième oeil, on peut voir Dieu en toutes circonstances.
Le chant que je vous ai chanté au début est un chant sanscrit très ancien. Le sanscrit est la langue la plus ancienne du monde. Elle vient de l’Inde. Ce chant disait: “Ô Dieu, tu es ma Mère et aussi mon Père. Tu es mon compagnon. Tu es mon ami. Tu es ma connaissance. Tu es ma richesse. Tu es tout pour moi. Ô Dieu des dieux.”
Ainsi, c’est une bonne façon de commencer un entretien que de se souvenir que Dieu est tout pour nous. Dieu nous donne naissance. Il nous a donné ce monde. Il nous a également donné la liberté d’agir. Vous savez ce qu’est la liberté d’action, y compris la liberté de L’oublier, de L’ignorer. Dieu ne nous force pas à croire en Lui ni de revenir à Lui. Il est comme un ami patient, ou une mère très patiente qui attend que son enfant revienne un jour.
Y en a t-il parmi vous qui ont des enfants? [de nombreuses prisonnières lèvent la main] Oh, tout le monde. Vous savez donc ce que je veux dire. Je suis votre enfant… et j’ai plein de mères.
L’amnésie spirituelle – la maladie la plus mortelle. C’est parce que nous oublions Dieu que nous avons des ennuis. Lorsqu’on oublie Dieu, on enfreint la loi divine. Certaines de ces fautes nous créent de gros ennuis – on peut même se retrouver en prison pour quelques temps. On peut aussi faire d’autres erreurs sans se faire prendre et l’on reste alors à l’extérieur, mais le mal est en nous tout autant.
Les gens de l’extérieur vivent également en prison. Le saviez-vous? Ils vivent emprisonnés dans leur mental – leurs désirs, leur colère, leur frustration. Les gens regardent la télévision six, dix, douze heures par jour, mangent sans arrêt des choses immangeables; tout le temps en colère, en train de crier, de mentir, de tromper les autres. Nous sommes tous en prison. Littéralement nous sommes tous en prison mais la plupart des gens ne s’en rendent pas compte. Vous, vous le savez.
J’ai vu différentes prisons autour du monde. Ce que je remarque à chaque fois c’est que d’être en prison peut s’avérer être, d’une certaine façon, une bénédiction. Vous ne le remarquez peut-être pas au début. Mais cela peut s’avérer être une bénédiction parce que cela donne le temps de découvrir ce qui est vraiment essentiel dans nos vies. Ce qui est vraiment essentiel est notre relation avec Dieu. Il n’y a rien de plus important que ça.
Savez-vous ce qu’est un Ashram? Un “ashram” est une communauté spirituelle en Inde où les gens vivent ensemble pour trouver Dieu. Ils vivent avec leur maître spirituel, un swami. Ils passent leur temps à lire des livres sacrés ou des livres inspirés écrits par des saints, à pratiquer la méditation et à apprendre à chanter des chants sacrés en sanscrit.
Il y a maintenant de nombreuses prisons où des gens font la même chose, adoptant volontairement un mode de vie semblable. Ils apprennent à méditer et à chanter. Ces chants peuvent être en espagnol, en anglais, en sanscrit – cela n’a pas d’importance. Ils peuvent être en n’importe quelle langue. Je vais vous apprendre un ou deux chants en espagnol. Ils apprennent également, par la lecture de livres sacrés, comment tourner leur esprit vers Dieu. Ils font de grands progrès spirituels.
La raison pour laquelle je suis venu à vous aujourd’hui est pour vous dire: ne désespérez pas. Ne désespérez pas au vu de votre situation présente. Au contraire, utilisez cette période pour être spirituellement productives. Développez votre relation avec Dieu. Apprenez à trouver Dieu en vous-mêmes. N’attendez pas de mourir pour aller au paradis.
Dans l’Evangile de Thomas, le Seigneur Jésus dit: “Le royaume de Dieu n’est pas au-dessus des nuages, sinon tous les oiseaux recevraient l’illumination avant vous. Le royaume de Dieu n’est pas sous la mer, sinon tous les poissons auraient plus de chance que vous.” Jésus dit: “Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous.”
Qui dirige votre vie? Pour découvrir cette présence cachée au-dedans, il faut pratiquer certaines techniques. Il y a la prière et il y a la méditation. On a besoin des deux. Savez-vous quelle est la différence entre prière et méditation?
Quelqu’un lève la main pour parler: “Quand on prie, c’est avec la bouche, mais la méditation c’est au-dedans.”
Très beau. Un jour Yoganandaji expliqua la différence entre méditation et prière en disant: “Lorsque vous priez, vous parlez et Dieu écoute. Lorsque vous méditez, Dieu parle et vous écoutez.” Vous avez donc besoin des deux pour avoir un vrai dialogue avec Dieu.
Certains d’entre vous ont déjà pratiqué la méditation ou entendu le mot “méditation”. La méditation est essentiellement la capacité de contrôler le mental. C’est le mental qui nous crée des problèmes. Pour illustrer, supposez que vous avez une voiture de sport très puissante mais vous n’êtes pas assis dans le siège du conducteur. Vous êtes sur le siège arrière. Il n’y a personne dans le siège du conducteur et il y a une grosse pierre qui écrase l’accélérateur au plancher. Vous allez très très vite. Que va t-il vous arriver? Tôt ou tard vous allez avoir un accident car vous n’avez aucun contrôle de la voiture. Telle est l’histoire de notre vie.
Notre corps est comme une voiture très puissante. La route sur laquelle la voiture roule est notre vie, notre destinée. Et le mental est le conducteur assis à l’arrière qui ne regarde pas où il va. Mais on aime aller très vite en pensant: “c’est formidable !”
Jusqu’au moment où on a un accident, émotionnellement ou physiquement ou financièrement ou spirituellement. D’une façon ou d’une autre l’accident est inévitable. Tout le monde a eu cette expérience. Alors, qu’est-ce que la méditation? C’est de laisser le vrai conducteur conduire la voiture.
Le vrai conducteur n’est pas le mental. C’est l’âme. C’est Dieu. Dieu conduit ce corps. Mais nous devons Le laisser faire. Tant que nous refusons Son aide nous risquons l’accident.
Vous pouvez transformer votre vie en un instant. Dieu nous a donné la liberté de tout faire, même d’avoir un accident. Pourquoi nous a t-il donné cette liberté? Parce que c’est par nos erreurs qu’on apprend. Il n’y a pas d’autre façon d’apprendre. C’est en faisant des erreurs et ensuite en changeant notre vie, en nous réformant.
De nombreux grands saints de toutes religions démarrèrent très très mal dans la vie. Paul de Tarse par exemple était l’un des plus grands persécuteurs des Chrétiens, et il prit part à l’exécution du premier martyr, Saint Sébastien. Il avait du sang sur les mains. Certainement pas la meilleure façon de démarrer dans la vie. Malgré cela, il devint l’un des plus grands saints de la Chrétienté au cours de la même vie, et fut connu sous le nom de Saint-Paul. Comment cela s’est-il produit? Par la grâce de Dieu, mais aussi par sa volonté de changement et de tourner sa vie vers l’esprit.
Un jour il voyageait à cheval sur la route de Damas. Que se passa-t-il? Une grande lumière l’aveugla et tombant de cheval il heurta le sol. Le Seigneur Jésus lui apparut et lui dit: “Tu ne devrais pas me persécuter mais tu devrais me suivre. Tu devrais m’aider.” L’expérience fut si irrésistible qu’il changea immédiatement de vie. Il devint l’un des plus grands prophètes, l’un des plus grands évangélistes de tous les temps.
Marie-Madeleine est un autre exemple. Comment se lança-t-elle dans la vie? Comme une prostituée. Vous connaissez l’histoire. Tout le village voulait la tuer à coup de pierres. Et le Seigneur Jésus s’en mêla. Il dit: “Attendez un instant. Que celui qui n’a jamais commis de péché lui jette la première pierre.” Un à un, honteux, ils s’en allèrent. Nous avons tous fait des erreurs. A la fin, Jésus se retrouva seul avec Marie-Madeleine et il écrivit quelque chose dans le sable avec son doigt. La seule chose que Jésus écrivit dans sa vie, ce fut avec son doigt dans le sable. Puis il l’effaça. Il dit ensuite à Marie-Madeleine: “Va et ne pèche plus. Je ne t’ai jamais condamnée, je ne t’ai jamais jugée.”
Qu’est ce que cela signifie? Qu’aux yeux de Dieu nous sommes toujours innocents. En lisant la Bible on peut avoir parfois l’impression que Dieu est un juge terrifiant, méchant et cruel. Dès qu’on fait une petite erreur, boum, la foudre tombe du ciel. Non, c’est une interprétation erronée. Dieu est amour. Dieu est pardon. Dieu est compassion. Si l’on recherche Ses conseils, Son amour, on recevra tellement plus. Mais il faut le faire avec l’esprit pur.
Marchandant au lieu de prier, beaucoup de gens se demandent: “Je prie, je prie et je prie et je n’obtiens pas de réponse à mes prières. Pourquoi? Ils décident alors que Dieu n’existe pas parce que: “Il ne répond pas à mes prières.”
Dieu ne répond pas aux prières teintées de vice, de désir, d’égoïsme. Parfois mais rarement, c’est une exception. Il y a une raison divine pour cela: pour donner un peu d’encouragement. Mais la plupart du temps, Dieu ne répond pas à nos prières si nous n’avons pas d’abord purifié notre mental. On prie toujours Dieu en demandant: “Donne moi de l’argent, donne moi de l’argent, donne moi de l’argent. Donne moi un bon mari. Donne moi une belle voiture et des choses comme ça. Aide moi à passer mon examen.” A quoi bon? Vous voyez, Dieu nous donne ce dont nous avons besoin et non pas ce que nous voulons.
La vraie façon de prier Dieu, ou la façon efficace de prier Dieu est de dire: “Ô Dieu, je suis ton bébé. Tu es ma Mère. Tu es mon Père. Je suis innocent. J’ai fait des erreurs seulement par ignorance. Je T’en prie ne me laisse pas faire les mêmes erreurs de nouveau. Je T’en prie apprends moi à vivre correctement.”
Dans la plus grande prière qu’il nous a enseignée Jésus dit: “Que ta volonté soit faite et non la mienne.” C’est ainsi que la vie spirituelle commence. Au lieu de penser sans arrêt à nous mêmes, notre ego, nos désirs, nos besoins et de vouloir que Dieu réalise ces désirs, Jésus nous apprit à prier Dieu et à demander de devenir capables de reconnaître Sa volonté et de la suivre. C’est le secret de la liberté. Si vous apprenez à suivre la volonté de Dieu, alors vous serez libres tout le temps, même en prison. Vous serez même plus libres que les gens qui vivent à l’extérieur et courent après leurs désirs. Beaucoup de grands saints sont nés en prison. Krishna. Il est l’équivalent de Jésus dans la religion Hindoue. Il naquit en prison. Mais Il était libre. Tout le monde a le désir d’être libre, d’être heureux, d’être en paix au-dedans de soi. Tout le monde le veut. Mais nous regardons dans la mauvaise direction pour le trouver.
La plupart des gens cherchent le bonheur dans le sexe, l’argent, la drogue, le rock and roll, le travail, les voitures rapides au lieu de demander à Dieu: “Qu’est-ce que le bonheur? Qu’est-ce que la joie? S’il Te plaît, apprends moi.”
La paix parfaite. Il était une fois un roi qui offrit une grosse récompense à l’artiste qui arriverait à capturer la paix parfaite dans un tableau. Beaucoup d’artistes essayèrent. Le roi observa et admira tous les tableaux, mais il n’y en avait que deux qu’il aimait vraiment et il fallait qu’il en choisisse un. Le premier représentait un lac très calme. Ce lac était un miroir parfait dans lequel se reflétaient les montagnes placides environnantes. Au-dessus des montagnes il y avait un ciel bleu avec de petits nuages blancs. Tous ceux qui regardaient ce tableau pensaient qu’il reflétait la paix parfaite. Il y avait également des montagnes sur le deuxième tableau mais elles étaient rocailleuses et dénudées. Au dessus d’elles il y avait un ciel furieux d’où déferlait un orage violent avec des éclairs et du tonnerre. Des eaux torrentielles écumaient sauvagement au pied des montagnes. Rien ne révélait la paix dans cette scène. Mais lorsque le roi observa plus attentivement, il vit derrière la cascade un buisson fragile qui poussait dans une faille du rocher. Dans ce buisson il y avait un nid. Là, au milieu des chutes d’eau grondant violemment, un petit oiseau se tenait calmement dans son nid. Quel tableau, à votre avis, remporta le prix? Le roi choisit le second. Savez-vous pourquoi? “Parce que” expliqua le roi, “la paix ne veut pas dire un endroit sans bruit, sans problème, sans travail acharné ou sans souffrance. La paix veut dire que, même si l’on est au milieu d’une situation très difficile, on peut rester calme dans son cœur. Telle est la vraie signification de la paix.”
C’est ce que le Kriya Yoga peut vous apporter. Il ne va pas vous ouvrir d’un seul coup la porte de la prison. Il va ouvrir la porte de votre cœur pour que Dieu puisse entrer dans votre vie. Comme ce petit oiseau, vous serez heureuses, contentes dans votre petit nid, quoi qu’il se passe autour de vous. Et lorsque vous sortirez, lorsque vous serez libérées de cette prison, vous serez une bien meilleure personne. Et vous serez capables d’aider les autres qui ont plein de problèmes avec leurs désirs, leurs peurs et leurs dépendances.
C’est votre devoir divin. Dieu vous a donné une mission. Ce n’est pas par accident que vous êtes venues ici aujourd’hui. Dieu vous a choisies pour que vous trouviez la paix en vous, pour que vous vous transformiez au-dedans, et qu’ensuite vous puissiez aider les autres: les autres en prison et ensuite les autres au dehors.
La paix est très contagieuse. La paix démarre par une personne. C’est contagieux. La violence est aussi contagieuse. Mais la paix est plus forte que la violence.
Un exemple: Mahatma Gandhi n’était pas un gros musclé. C’était un tout petit homme. Il ne possédait ni une grande propriété, ni voiture de course, ni arme, ni armée, ni rien d’autre. Il n’avait que sa foi en Dieu. Et il libéra un milliard d’hommes de 350 ans d’asservissement à l’Empire Colonial d’Angleterre sans violence, sans armes… avec de l’amour, seulement. Voyez-vous ainsi le pouvoir de l’amour? C’est tellement supérieur à tout le reste, mais cela demande du courage. C’est facile de se cacher derrière une arme, mais de venir au devant du monde uniquement avec son cœur, cela demande davantage de courage.
Savez-vous ce qui arriva un jour à Yogananda? Il se promenait tout seul à New-York, dans Central Park. Soudain un malfaiteur s’approcha avec un revolver et l’interpella: “Donne moi ton argent ou je te descends!” Très calme, Yogananda sortit son portefeuille et dit: “Tiens, prends-le. Veux-tu aussi mon manteau? Il fait un peu frais aujourd’hui, prends aussi mon manteau.” Il lui donna avec tant de calme, tant d’amour que le malfaiteur en fut confus. Il rentra donc dans sa poche son revolver inutile et dit: “Tu n’as pas peur de moi?” Yogananda répondit simplement: “Non, pourquoi? Tu es le fils de Dieu. Nous sommes semblables. Nous avons le même Père. Pourquoi aurais-je peur de mon frère?” Le malfaiteur était si touché qu’il se mit à pleurer et rendit à Yogananda son portefeuille en disant: “S’il te plaît, peux-tu m’apprendre à être comme toi? Tu as quelque chose que je n’ai pas. Je le veux. Ce n’est pas ton argent que je veux. C’est ta paix. Peux-tu m’apprendre?” Yogananda répondit: “oui” et il lui enseigna le Kriya Yoga.
C’est vraiment ce que l’on recherche. Cette paix, il n’y a rien d’autre. On peut penser qu’on désire autre chose, mais nous sommes malavisés par notre mental, par notre ego.
La paix est facile à apprendre. Alors comment marche le Kriya Yoga? Il repose sur trois choses très faciles à apprendre: la posture, le contrôle du souffle et la concentration. Le plus important des trois est le contrôle du souffle.
La première chose est d’apprendre sur notre divinité intérieure, comment nous sommes faits au-dedans. Au-dedans nous ne sommes pas faits de sang et de graisse, de chair et d’os et d’autres choses dégoûtantes. Nous sommes faits de lumière. Nous avons recouvert cette lumière d’un corps physique, mais au-dedans, notre corps réel est fait de lumière. C’est comme un câble électrique. A l’intérieur il y a de l’électricité. Mais si on entre en contact direct avec elle, on prend une décharge. On la couvre donc d’un isolant. Je peux toucher et voir cet isolant. De même le corps physique est un isolant qui recouvre le divin pouvoir de Dieu.
Le problème est que nous nous sommes mis à nous identifier avec notre corps. Nous pensons que nous sommes le corps physique. Tous les matins on regarde dans la glace. Oh! encore une mauvaise nouvelle. Une autre marque, une autre ride, un autre cheveu gris, mes dents tombent, mon menton s’affaisse; à cause de notre identification avec le corps, nous sommes tout le temps malheureux car le corps prend constamment de l’âge, se délabre, meurt, lentement, lentement. Ce qu’il faut apprendre c’est de s’identifier avec l’âme, avec cette lumière brillante au-dedans de nous. C’est la source de notre existence et elle est immortelle. Si vous trouvez votre âme, vous devenez immortels. Cela ne veut pas dire que votre corps devient immortel. Cela veut dire que vous êtes maintenant réalisés dans votre Soi immortel.
Savez vous ce qu’est la Baghavad Gita? C’est en Inde comme la Bible des Hindous. La Baghavad Gita explique que l’âme choisit de revêtir un certain corps, de vivre un certain type d’expérience. A la fin de ses expériences, l’âme quitte ce corps. C’est alors que le corps meurt et que l’âme retourne au Père, au paradis. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’âme reviendra encore et prendra un autre corps pour vivre d’autres types d’expériences.
Vous avez eu auparavant beaucoup, beaucoup de vies différentes, mais vous ne vous en souvenez pas. Vous avez été certaines fois un homme, d’autres fois une femme. Vous avez parfois été très riches et parfois très pauvres. Vous avez été douces et d’autres fois cruelles. Rien de cela ne touche l’âme. Ce ne sont que le corps et le mental qui vivent ces expériences variées. C’est exactement comme quelqu’un qui a un rêve. Parfois vous rêvez que vous êtes très cruelle avec quelqu’un. Puis au matin vous vous réveillez et vous dites: “Oh! ce n’était qu’un rêve. Je ne l’ai pas fait.”
C’est pareil si on se place au niveau de l’âme. C’est de l’âme que nous rêvons ces expériences. Lorsque l’on médite et que l’on trouve l’âme, c’est comme si on se réveillait d’un cauchemar. Et tout en continuant cette vie sur terre, on peut maintenant rester détachés du dedans; nous sommes devenus conscients que nous rêvons cette vie. C’est Dieu qui dirige ce rêve et nous sommes un avec Dieu. Telle est la vie d’un yogi.
Comme je l’ai déjà expliqué, Kriya est composé de deux mots: kri et ya. Kri veut dire action, toute activité dans laquelle vous êtes engagées. Et ya veut dire Dieu. Celui qui pratique Kriya est celui qui ressent continuellement que Dieu fait Son travail à travers lui ou elle. Il n’y a alors aucune erreur possible, pas d’insatisfaction, pas de stress.
Il y a sept centres de conscience en nous. On les appelle chakras. Ils correspondent à différents niveaux d’activités que Dieu nous stimule à accomplir.
A la base de l’épine dorsale, le coccyx, se trouve le premier chakra qui est le centre de la richesse, pour gagner de l’argent et s’occuper de nos besoins de survie et d’abri. Le second chakra est celui de la procréation, de la création d’une famille. Le troisième chakra est celui de l’assimilation de la nourriture et la distribution de l’énergie dans tout le corps. Le quatrième chakra est le centre des émotions. Vous connaissez toutes très bien ce chakra. Il est très dangereux. Le cinquième chakra est le centre de la communication aussi bien que celui de la religion. Le sixième chakra est dans la glande pituitaire qui se trouve à 7cm à l’intérieur du cerveau. On l’appelle le centre de “Conscience Christique”, le centre de l’âme, d’où l’on commence à recevoir les instructions de l’âme. Au sommet de la tête, la fontanelle, se trouve le centre de Dieu ou l’on se fond directement en Dieu.
Comme vous avez toutes des enfants, vous vous souvenez toutes qu’à la naissance il y avait une zone molle au sommet de la tête de votre enfant. Le docteur disait: “n’appuyez pas ici parce que les os ne sont pas encore soudés.” C’est la raison pour laquelle les bébés sont en contact très étroit avec Dieu: ce chakra est entièrement ouvert. Vous avez remarqué que les bébés ne vous regardent pas directement lorsqu’ils vous fixent. Au début ils ne vous regardent pas dans les yeux. Où regardent-ils? Ils regardent autour de vous. Savez-vous pourquoi? Parce qu’ils voient un monde d’énergie et d’auras divines, de couleurs, de formes, d’anges… Ils voient et participent entièrement à ce monde merveilleux. Ils voient et s’identifient partout avec Dieu.
Est-ce que vous vous souvenez lorsque vous étiez comme ça? La première fois que vous avez découvert vos orteils, quelle découverte incroyable c’était! Quelle joie d’attraper vos orteils et de voir le visage de votre père ou de votre mère. Il était si brillant, tant de lumière. Puis peu à peu la fontanelle se ferme. A deux ans elle est virtuellement fermée. Et, graduellement, le bébé commence à perdre cette connexion avec Dieu et s’identifie de plus en plus avec le monde physique, avec le corps.
Certaines personnes restent conscientes de Dieu, de très rares personnes, mais la plupart l’oublient. Et c’est le début de tous nos problèmes, lorsque la porte se ferme. Mais il y a aussi un bon côté. Le bon côté c’est que cette porte n’est pas complètement fermée. Elle reste entrouverte. Les docteurs eux-mêmes ont récemment découvert qu’il y a toujours là un trou microscopique.
Le Kriya Yoga est exactement ça: comment amener votre conscience dans ce petit trou et vous reconnecter avec votre esprit divin. Vous réaliserez alors de nouveau votre divinité, votre joie et votre paix intérieure. Savez-vous quand ce trou se ferme? Il se ferme à un moment donné. Il se ferme complètement une demi-heure après la mort. Pourquoi? Parce que l’esprit est parti. L’âme est partie. Elle ferme alors la porte et jette la clé. Puis elle s’en va et emménage dans une autre maison et prend un autre corps.
Souvenez-vous, ceci n’est que votre maison. Ce n’est pas vous. Ce corps auquel vous êtes tant attachées est une maison. Vous n’êtes pas cette maison. Vous êtes l’âme immortelle, invisible qui y vit.
Alors comment le Kriya vous fait-il réaliser cela? Par le souffle. Comment est-ce possible? Comment cela pourrait-il être si simple? Les yogis ont découvert il y a des milliers d’années que chaque activité dans laquelle nous nous engageons au cours de cette vie est dirigée par un type de souffle différent. Ils les classèrent et en conclurent que tout le monde utilise 50 sortes de souffles différents pendant sa vie. Pas 49, pas 51, 50. Le problème est que parmi ces 50, 49 servent à jouir du monde matériel et à fonctionner dans le monde matériel. Un seul sert à trouver Dieu.
Je ne vais donc pas vous apprendre à utiliser les 49 premiers. Vous les connaissez déjà. Vous connaissez déjà le souffle du sommeil. Vous connaissez déjà le souffle de la colère. Vous connaissez déjà le souffle de la peur. Vous connaissez déjà le souffle de la passion sexuelle. C’est comme ça, tous ces souffles sont différents. Celui que vous ne connaissez pas encore est le souffle de la réalisation de Dieu, et c’est celui que le Kriya Yoga enseigne.
Merci. Puissiez-vous toutes jouir des meilleures bénédictions de Dieu et de tous Ses saints. Om. Amen.
Retour au SommaireÊtre au dessus des émotions
Par Yogacharya Elizabeth Tackenberg
Peine, peine, je t’en prie, vas-t-en et revient un autre jour. Oh, toute ces peines. Si au moins on pouvait être au-dessus des sensations pénibles. Je ne parle pas de la souffrance du corps mais bien plutôt de celle du cœur. Ce genre de peine qu’on ne peut pas voir mais que nous connaissons tous trop bien.
Les émotions vont et viennent. Elles changent et nous entourent en traversant nos vies. Serait-il possible de ressentir nos émotions sans pour cela les exprimer ouvertement lorsque ce n’est pas notre intérêt? Oui. Nous sommes tous capables de le faire et, en pratiquant chaque jour la technique du Kriya Yoga telle que nous l’a enseignée Paramahamsa Hariharananda, nous pouvons accroître notre maîtrise de soi et la conscience de nos émotions.
Heureusement la technique du Kriya Yoga nous permet de nous élever au dessus de l’émotion qui crée nos difficultés. Elle nous permet de transformer l’émotion au lieu de la réprimer, tout en la contrôlant. A titre d’exemple, je voudrais partager avec vous comment je fis face à un sentiment de tristesse en présence de Paramahamsa Hariharananda.
Un jour, en me rendant à une méditation dirigée par Baba Hariharananda, je ressentis une énorme tristesse m’envahissant avant la session. Comme la méditation commençait, les larmes emplirent mes yeux. Quelques unes vinrent même à déborder et roulèrent sur mes joues. Je commençais à ressentir tout l’impact de l’émotion. Baba Hariharananda répétait: “Allez plus haut, allez plus haut et restez au sommet.” Je tirai mon attention vers le haut et loin de l’émotion. Je continuai à pratiquer la technique. Bien que je fus en train de pleurer, peu à peu l’émotion commença à relâcher l’étreinte de mon cœur. Tandis que je continuais de l’avant avec la technique et que j’entendais de nouveau: “Allez plus haut, allez plus haut et restez au sommet”, les larmes diminuèrent et un sourire intérieur commença à émerger. Le soulagement remplit progressivement mon être et je réussis à maintenir fermement mon attention dans la fontanelle suivant les instructions.
A la fin de la méditation, Baba Hariharananda passa près de moi en se dirigeant vers la sortie. Avec un grand sourire il me dit: “Bonne technique, n’est-ce pas?”
Ainsi en est-il des émotions et pas seulement de la tristesse. Restez conscients, maîtres de vous et allez plus haut.” Asseyez-vous pour méditer et pratiquez selon les instructions. Priez Dieu et les Gourous pour qu’Ils vous aident. Alors, sans aucun doute, le disciple du Kriya Yoga progressera avec régularité et restera calme et en paix dans la vie quotidienne.
Retour au SommaireJasper le jaguar
Par Yogacharya Elizabeth Tackenberg
Il était une fois un petit jaguar du nom de Jasper. Il avait des taches sur tout le corps et un gros nez. Grâce aux taches il pouvait aisément se cacher dans la forêt près de son logis. Jasper vivait avec sa mère et ses frères et sœurs. Il adorait jouer toute la journée avec ses frères et sœurs et ils ne se fatiguaient jamais de se tirer la queue ou les oreilles.
Un jour où il jouait ainsi avec ses frères et sœurs, Jasper vit soudain un ours énorme se balançant au dessus d’eux. Ils levèrent tous la tête lorsque l’ours se mit à grogner, debout sur ses pattes antérieures. Ils n’avaient aucune idée de ce qui allait se produire, mais Jasper comprit aussitôt qu’il était en grand danger. Ils écarquillèrent les yeux lorsqu’ils virent le gros ours brun se pencher en avant et attraper l’un des frères de Jasper. Le cœur de Jasper s’emplit d’angoisse pour son frère. Il laissa échapper un rugissement de bébé dont seul un bébé jaguar est capable et se mit à danser autour des pieds du gros ours.
Le gros ours émit alors un énorme grognement et Jasper s’enfuit. Il se mit à courir et courir et courir. Beaucoup plus tard il s’arrêta finalement et s’assit. Comme il reprenait son souffle, il se rendit compte qu’il était complètement perdu et très loin de sa maison douillette avec sa mère, ses frères et ses sœurs. La nuit tombait et le soleil s’évanouissait au loin, hors de vue. Il était perdu dans la forêt.
Jasper était très fatigué et il se trouva donc un bon gros arbre pour la nuit et s’y installa pour un long sommeil. Il se sentait très seul et s’ennuyait de sa famille. C’était la première fois qu’il se retrouvait seul et il commença à remarquer sa respiration. Il remarqua qu’en pensant à sa respiration il pouvait l’accélérer ou la ralentir. Lorsqu’il la ralentissait, il commençait à se sentir plus calme et moins seul. Il aimait cette impression. Il ralentit donc sa respiration encore plus et la rendit plus faible. Il ressentit alors encore plus de paix. Il réalisa qu’en respirant de cette manière calme, il ne s’ennuyait pas autant de sa famille. Il n’avait pas aussi peur. Il continua donc à respirer lentement et faiblement et tout en observant son souffle, il s’endormit profondément, en paix.
Le lendemain, Jasper se réveilla et trouva facilement son chemin pour rentrer à la maison. Depuis lors, chaque fois qu’il avait peur ou qu’il se sentait seul, il pratiquait ce qu’il avait découvert dans la sombre forêt en observant sa respiration. Jasper se souvint d’observer attentivement son souffle, de le ralentir calmement, et il fut toujours en paix et heureux.
Retour au SommaireDésir de rien
Par Yogacharya Gonesh Baba
Un maître spirituel dit un jour que quiconque possède de la neige l’échangerait volontiers pour des pierres précieuses. Il dit que le monde est comme la neige: brillante au départ, mais s’évaporant et fondant peu à peu. Au contraire la vie spirituelle intérieure est comme une pierre précieuse. Sans avoir à y réfléchir beaucoup on peut comprendre que ce monde s’enfuit et que la vie est courte, d’une durée indéterminée. Au cours du temps, tout ce que l’on a devant nos yeux disparaît. Mais même avec juste un peu d’expérience de la vie spirituelle, on peut ressentir sa précieuse valeur et sa promesse d’éternité. Pour ceux dont les désirs se portent sur la spiritualité, le besoin d’échanger les choses passagères, la vie du monde, contre la vie intérieure, la vie éternelle, est tout à fait clair. Mais en faire une réalité dans sa vie, en faire le principe directeur de ses motifs et actions n’est pas si facile. Lorsque Dieu devient une réalité, notre affection se trouve alors désengagée du monde extérieur et notre cœur consacré a Dieu. Cette réalisation de Dieu est le but de toute religion et est le but même de notre existence.
Reconnaissant que c’est là le but de la vie, comment peut-on l’atteindre? La seule chose que je puisse en dire c’est que le peu de réalisation que j’ai pu acquérir dans ma vie l’a été grâce à la méditation. Chaque fois que j’ai essayé d’établir un plan visant le côté extérieur de ma vie dans le but de devenir plus spirituel, les résultats ont étés faibles. Chaque fois que j’ai essayé consciemment d’être plus vertueux, mon comportement était peut-être plus vertueux vu de l’extérieur, mais pour quelle finalité? Lorsque les gens aiment notre comportement, même si notre réputation est des meilleures, qu’avons nous atteint si l’on a toujours notre amour de soi, notre fierté, notre ego? Comme l’a dit un saint: “Ce qui est agréable à l’homme ne l’est souvent pas autant à Dieu.” Un autre maître spirituel disait que ce n’est pas parce qu’il met les perles en valeur que le fil s’en trouve anobli.
Je ne dis pas que la pratique des vertus est sans valeur. Ce que je veux dire c’est que dans ma vie, le peu de transformation réelle que j’ai pu expérimenter, je le dois à la méditation et non à mes efforts d’agir d’une certaine façon ou d’être une certaine chose. Lorsqu’on essaye de développer des qualités spirituelles on a souvent tendance à rester préoccupés par notre petit moi. Une belle couleur, un doux parfum et une symétrie délicate sont souvent les qualités de la rose. Notre tendre gourou Paramahamsa Hariharananda a dit un jour: “Les qualités de la rose ne sont pas la vanité de la rose.” Les qualités d’une rose sont son expression naturelle. Les qualités ont besoin d’un moyen d’expression. Il en est de même dans la vie spirituelle. Si le désir de cultiver les qualités spirituelles est associé avec le désir de paraître spirituel et que les autres nous trouvent spirituels, la vanité a alors exclu la divinité. Dans notre conscience, l’un exclut l’autre. Dans l’état spirituel supérieur, le chercheur ne s’occupe que de Dieu. Un maître spirituel disait que dès qu’on pense à soi, on se sépare de Dieu.
Dans nos poursuites mondaines, nous cherchons à acquérir, à accumuler, à construire et être en expansion et par là enrichir notre vie. Nous étudions, nous réunissons des informations et nous apprenons l’art de vivre, la science de la croissance et du développement. A travers ces processus, la culture se développe aussi bien au niveau individuel que collectif. Qu’il s’agisse du domaine des affaires, des arts, de la science ou de n’importe quelle branche du savoir, nous progressons par l’acquisition de l’expérience, du savoir faire et de la connaissance. L’ensemble de tout cela peut mener à la plus haute compétence.
A la différence des entreprises mondaines, la poursuite de la spiritualité n’a rien à voir avec l’acquisition de quoi que ce soit, pas même des qualités spirituelles. Dans notre recherche de Dieu nous avons tous lu de nombreux livres spirituels édifiants, nous nous sommes tous engagés dans de nombreuses discussions spirituelles, nous avons tous participé à des colloques inspirateurs sur la religion ou la spiritualité, voyagé vers des sites sacrés et pris part à une variété d’autres activités, toutes bonnes au demeurant. Ce genre d’activité servit à m’inciter à chercher un vrai gourou et une pratique spirituelle. Mais toute cette recherche n’était qu’un prélude, et seulement un prélude, à mon entrée en contact avec Paramahamsa Hariharananda et à la sadhana, le cadeau divin de la méditation. En cherchant j’avais acquis quelque chose; mais la majeure partie des connaissances que j’avais acquises n’était que théorique, reposant sur des informations, des idées et des opinions. Les sens et l’intellect avaient acquis cette connaissance et, de ce fait, la Vérité ne s’en trouvait pas révélée.
Un grand maître spirituel a dit qu’on ne pouvait pas trouver en cherchant ce dont il parlait, mais que seuls ceux qui cherchent pouvaient le trouver.
Par les sens on peut acquérir ce qu’on cherche, mais Dieu a créé les sens pour nous donner la connaissance du monde matériel et non pas pour comprendre le Soi intérieur. Si l’on cherche Dieu avec les sens, l’intellect et les cinq centres inférieurs (tout comme on le ferait pour une recherche sur le plan matériel) ça ne marche pas. Dieu ne peut être trouvé que lorsqu’on arrête de chercher et qu’on s’élève au-dessus des sens, du mental et de l’intellect: c’est la méditation.
Notre mental étant habitué à cette façon d’agir, on s’identifie avec notre rôle dans la vie. On s’identifie aussi avec nos attributs positifs. Un maître spirituel disait que le voile le plus épais entre Dieu et l’homme est la sagesse du sage, le culte du fidèle et la dévotion du dévot. Un autre maître spirituel conseillait aux chercheurs de ne jamais s’identifier à quoi que ce soit. Être spirituel ne consiste pas à essayer d’être quelque chose. Il ne s’agit pas d’un rôle à jouer. C’est tout le contraire, car être spirituel consiste à n’être rien. Jésus a dit: “Bénis soient les pauvres d’esprit car le royaume des cieux leur appartient.” (Matthieu 5-3) Lorsque quelqu’un voit son essence éternelle, rempli alors d’admiration et d’une complète satisfaction, son mental reste immergé dans l’être de Dieu. Ce qu’il pouvait jusqu’alors appeler sien, ne peut plus maintenant qu’être appelé la chose de Dieu. Il voit que tout vient de Dieu: son souffle, sa vie, ses pensées et toute la création. Son mental est envahi d’une joie ineffable. Il n’a plus rien, ne désire rien et ne considère rien. Telle est la pauvreté résultant de la spiritualité. Avec cette pauvreté-là, on est couronné de gloire et tout est acquis.
Les rares occasions où l’affection de mon cœur se transporta vers Dieu seul résultèrent de la méditation et de la grâce de Dieu et des Gourous. En fait les trois ne sont qu’un. Chaque fois que j’ai réellement médité, la réalité de Dieu m’a alors transformé. En méditation, vous vous oubliez vous-mêmes en plongeant en vous-mêmes pour devenir rien, comme si vous n’existiez pas. Vous quittez toutes les choses créées pour atteindre la pureté de Dieu qui est loin au-delà de tout.
En méditation vous n’avez plus la sensation de rien. Vous ne savez pas qui vous êtes; et si par la grâce de Dieu et du Gourou vous ressentez la réalité réelle de Dieu, vous n’aurez alors plus aucun désir d’être connu des autres, plus de désir de paraître cultivé, plus d’ambition pour les honneurs ou les félicitations, et plus de question sur le passé ou le futur. Il y a aussi une compréhension claire de nous-mêmes couplée avec la réalisation très humiliante de notre manque total d’égards envers notre Père céleste qui nous tient tendrement par la main à tout moment. De ressentir cette grande réalité de Dieu ne vous laisse qu’avec le désir d’adorer Dieu et de lui faire plaisir en toutes vos actions. Cet amour de Dieu engendre naturellement la compassion, la tolérance, l’amour, la foi, le détachement, la gratitude et un grand nombre de vertus. De même que l’existence de la rose suffit pour que ses qualités s’expriment, de même l’existence de la conscience divine s’exprime naturellement par des qualités divines. Cet état de conscience supérieur est le véhicule de toutes les qualités divines et est la divinité même.
Notre tendre Gouroudev Paramahamsa Hariharananda est dans cet état de conscience divine et il enseigne aux chercheurs sincères comment atteindre cet état exalté: par le souffle. Avec un souffle subtil, le Seigneur Suprême se révèle comme étant le Soi intérieur. C’est très facile, mais c’est très difficile. Il faut le faire au moment présent, et ce moment apporte la libération. Pour exprimer ce dont on a besoin pour atteindre cet état grâce au souffle, notre Gouroudev a dit: “Du Désir et de rien,”
Retour au SommaireLa Bhagavad Gita
Interprétation Métaphorique
Par Paramahamsa Hariharananda
(Suite du numéro précédent extrait de La Bhagavad Gita à la lumière du Kriya Yoga, Livre 3, par Paramahamsa Hariharananda.)
Chapitre 16
Daivasu sampad vibhaga yoga
Traduction
Le Yoga de la Discrimination entre les Qualités Divines et Démoniaques
Introduction
Ce chapitre, comme le précédent, contient uniquement les paroles du suprême maître divin, le Seigneur Krishna, adressées à son tendre disciple Arjuna. Les enseignements du Seigneur sont contenus dans vingt-quatre magnifiques versets.
L’ancienne mythologie Indienne est pleine d’histoires de batailles entre les dieux et les démons. Superficiellement, elles semblent appartenir au domaine de l’imagination, mais ces narrations décrivent la bataille de la vie en ce monde. Les dieux et les démons ne sont pas à l’extérieur, ils sont au-dedans de tous les êtres humains. La vie humaine est un champ de bataille – un combat externe et une guerre interne. La bataille interne est une lutte contre toutes les faiblesses de la condition humaine. Les bonnes et mauvaises qualités, la vertu et le vice, les dispositions positives et négatives, les natures divines et diaboliques existent en tout être humain. Chacun connaît ses propres faiblesses.
Les écritures révèlent le standard de moralité que tout un chacun devrait essayer d’atteindre pour son propre épanouissement en supprimant les tendances négatives de la vie. Les êtres qui ont atteint la perfection comme Bouddha, Rama, Moïse, Jésus etc… ont dû lutter pour surpasser toutes les faiblesses de la vie humaine. Satan s’est attaqué à Jésus, Mara à Bouddha, Kama aux sages et aux saints. Mais ils ont réussi à rester impassibles dans la gloire divine. Le cheminement spirituel est un voyage à travers les combats. Celui qui est bien pourvu de qualités divines et qui a reçu les bénédictions du maître peut remporter la victoire.
Les écritures yogiques affirment: abhayam sattvasamshuddir – par la purification mentale on est libéré de la peur.
Retour au SommaireYoga Sutras de Patanjali
Commentaires de Yogiraj Shri Shri Lahiri Mahasaya
(Suite du numéro précédent de Soul Culture et extrait du livre à paraître prochainement intitulé Yoga Sutra of Patanjali in the light of Kriya Yoga par Lahiri Mahasaya, interprété par Paramahamsa Prajnanananda en consultation avec Paramahamsa Hariharananda.)
Sutra 15
drishtanuhravika vishaya vitrishnasya
vashikarasamjna vairagyam
Traduction:
Le non-attachement, ou l’affranchissement complet de tout désir, est la maîtrise de soi.
Commentaire de Lahiri Mahasaya:
Renoncez à tous les désirs de ce qui se voit ou s’entend et restez constamment en samadhi. En d’autres termes, le non-attachement est l’état d’immersion complète dans le néant.
Interprétation Métaphorique:
Avant d’entrer dans une explication détaillée, examinons la signification des mots de cette sutra:
Drishta: tout ce qui se voit (c’est à dire s’expérimente par les sens).
Amushravika: tout ce qu’on entend ou imagine (sur le paradis ou l’enfer) par l’imagination au niveau mental.
Vishaya: sujets, objets.
Vitrishnasya: sans désir, sans envie.
Vashikara: maîtrise de soi.
Samjna: définition.
Vairagyam: non-attachement, indifférence.
Dans cette sutra, le Rishi décrit le non-attachement sous ses deux aspects:
- apara vairagya – le détachement relatif ou ordinaire.
- para vairagya – le détachement extraordinaire ou absolu.
La Sutra 15 décrit en détail la première étape de vairagya (non-attachement relatif) qui peut être atteint de trois façons:
- en réalisant les inconvénients, les maladies, la gêne ou les problèmes pouvant être associés à l’objet de la jouissance ou de l’attachement.
- En voyant et en expérimentant la divinité contenue en tout.
- En concentrant constamment le mental sur l’ultime but de la vie.
Il y a attachement lorsque les gens ressentent le besoin de posséder quelque chose sans se rendre compte qu’ils ont déjà tout en eux. Ils ne comprennent pas qu’il n’est pas nécessaire de rechercher le bonheur ou la plénitude extérieurement. Ils doivent réaliser que tout ce qu’ils voient ou expérimentent est isha vasyam, ou “ce qui est imprégné du Divin” (Isha Upanishad, verset premier). C’est en réalité leur propre et vrai Soi qu’ils voient partout dans le monde, et par conséquent, rien n’est au-delà d’eux.
Les écritures décrivent comment le mental n’est jamais satisfait, même après avoir atteint la jouissance ou l’accumulation d’objets. De même que le feu s’enflamme lorsqu’on y verse de l’essence, nos désirs s’accroissent d’autant plus qu’on leur cède. C’est une expérience courante de la vie quotidienne.
Les gens ont le désir brûlant de posséder ou d’accumuler tout ce qu’ils perçoivent avec leur cinq sens. Ce désir peut se classer en deux catégories:
- drishya – Un désir pour les objets des cinq sens: ce qu’on voit, entend, sent, touche ou goûte. Un désir de richesse matérielle, de jouissance sexuelle, de position sociale, etc…entre aussi dans cette catégorie.
- anushravika – Un désir pour ce dont on entend parler dans les écritures telles que les Vedas, les mythologies ou d’autres oeuvres littéraires. Celui-ci est de deux types:
A) avasthantara vedya – Le désir d’expérimenter un état d’existence différent: par exemple un goût ou une odeur merveilleuse associé à différentes siddhis (perfections).
B) sharirantara vedya – Le désir d’expérimenter ce qui se passe après avoir quitté son corps: c’est à dire après la mort, le paradis ou l’enfer, etc…
Le mental humain erre souvent au niveau des cinq centres inférieurs. Il poursuit sans cesse les objets des cinq organes des sens et de l’imagination, mais on doit s’efforcer de s’élever vers la pituitaire et la fontanelle et même au-delà. La méditation et la pratique des techniques du Kriya Yoga sont des moyens très utiles pour s’affranchir de tous les désirs matériels.
En utilisant le discernement intellectuel à chaque étape de la vie, et en menant une vie de conscience constante et de spiritualité pratique, on surmontera le jeu du mental dans le domaine inférieur. Un mental purifié par la pratique régulière de la spiritualité est naturellement libéré de l’attirance et de l’aversion. Ce genre de non-attachement aide au renoncement des désirs.
Chacun devrait donc rester très attentif au jeu du mental, ne pourvoyant qu’au nécessaire et ne cédant jamais à l’avidité. Aucun effort ne devrait être épargné pour libérer le mental de tout attachement qui est un asservissement causant le malaise, le malheur et la souffrance dans la vie. Celui qui a renoncé à ses désirs matériels, armé de sagesse et d’une compréhension totale, a vraiment acquis le non-attachement. On y parvient par la pratique régulière de la méditation.
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