Message du Maître
Par Paramahamsa Hariharananda
On dit qu’un gramme de pratique vaut mieux que des tonnes de théorie. Par la pratique régulière du Kriya Yoga vous pouvez transformer votre force vitale en force divine rayonnante ce qui en retour accélère l’évolution physique, mentale, intellectuelle et spirituelle.
Si vous ne vous sentez pas bien, vous allez voir un docteur. Si vous lisez son ordonnance une centaine de fois ou même davantage, cela ne vous guérira pas. Il faut prendre le médicament. De même, si vous allez au restaurant et lisez et relisez cent fois le menu, cela n’apaisera pas votre faim. Il faut manger la nourriture pour satisfaire sa faim.
Le Kriya Yoga est un raccourci qui mène directement à la réalisation de Dieu. C’est simple et facile à pratiquer et non-sectaire. Par l’utilisation de cette technique, vous pouvez vous débarrasser de toutes vos mauvaises qualités et percevoir le pouvoir du Père Céleste Tout-Puissant qui se cache dans tous les êtres humains. Par la pratique du Kriya Yoga vous serez amenés à poursuivre l’œuvre qui vous est destinée. Parallèlement, vous percevrez que le travail est une façon de rendre un culte.
“C’est le désir de chaque être humain d’atteindre la paix, la sérénité et la joie parce que la paix est notre droit de naissance.”
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Passage du Livre: “GOUTTES DE NECTAR”
De Paramahamsa Hariharananda
Rédigé par Paramahamsa Prajnanananda
Dans la jungle du corps il y a une fleur,
C’est l’âme qui ne meurt jamais, qui ne se dessèche jamais,
Toujours lumineuse, toujours parfumée,
Toujours nouvelle, toujours fraîche.
Si vous pouvez L’avoir toujours présent à l’esprit,
Si vous pouvez ressentir constamment que c’est Lui seul qui fait tout,
Alors toutes les infirmités du monde disparaîtront
Et vous entrerez dans la béatitude éternelle.
A chaque instant vous êtes une personne nouvelle.
Dieu change votre corps et votre mental constamment.
Alors pourquoi ne pas vous changer vous-même
Et réaliser votre Soi intérieur?
Passage du Livre
KRIYA YOGA, LE PROCESSUS SCIENTIFIQUE DE LA REALISATION DIVINE ET L’ESSENCE DE TOUTES LES RELIGIONS
par Paramahamsa Hariharananda
Chapitre 1 –
L’Histoire de Deux Oiseaux
A cause de son ignorance…….
…Le Rôle du Gourou….
Un véritable Gourou est désigné par Dieu et à travers lui, Dieu enseigne aux fidèles comment réaliser leur véritable Soi.
Retour au SommaireFleuve de Compassion
Passage d’une Biographie de Paramahamsa Hariharananda par Paramahamsa Prajnanananda
Chapite 4
ENVIRONNEMENT DIVIN
SOUS LA DIRECTION DE SWAMI SATYANANDA GIRI
On peut apprendre de n’importe qui et de tout le monde, n’importe où et partout, si l’on a le coeur ouvert à tout et l’esprit clair. Dieu, présent en tout, se sert de tout incident pour nous enseigner à tout moment. Le gourou est un principe éternel. Le gourou ne meurt jamais. Dieu nous envoie des enseignants divins pour nous éveiller et nous guider vers le But Divin.
L’éducation spirituelle de ce jeune sadhaka commença avec son père, progressa sous la tutelle de Shri Bijoy Krishna pendant son adolescence, et atteignit de nouveaux sommets après sa rencontre avec son ultime gourou divin Shriyukteswar. Bien que Shriyukteswar l’encouragea à venir s’installer au Karar Ashram, il n’en vit pas la réalisation de son vivant. Après son mahasamadhi en 1938, la volonté divine de son grand gourou se réalisa. A cette époque, l’autre gourou-précepteur de Rabinarayan, Paramahamsa Yoganandaji, était aux Etats Unis. Sur la voie du Kriya on a besoin d’être guidé pas à pas.
Suivant le divin plan cosmique, Swami Satyanandaji devint le guide spirituel de ce jeune Brahmachari pour la période de sa vie monastique. Swami Satyananda Giri (1895-1971) resta longtemps son ami, son guide et son gourou.
Swami Satyananda Giri était l’un des plus chers disciples de Swami Shriyukteswarji. Il était l’ami d’enfance de Paramahamsa Yoganandaji. Ils vécurent ensemble, méditèrent ensemble, travaillèrent ensemble et fondèrent ensemble un Ashram d’abord à Dihika puis à Ranchi dans l’état de Bihar.
Le nom pré monastique de Satyananda était Manmohan Mazundar, le fils aîné de Mohoni Mazundar et de Taravasini Devi. Son père était un artiste, un philanthrope ainsi que le fondateur de l’École de Sourds-Muets de Calcutta.
L’amour de Manmohan pour l’humanité fut évident dans son comportement dès l’âge de six ou sept ans. Il n’accepta jamais la discrimination de castes, de statut social ou de religion.
L’intouchabilité était un sous produit du système social Indien très répandu au début du siècle. Ceux qui étaient libellés intouchables n’avaient pas le droit d’entrer dans les temples ni de participer avec les autres aux festivités d’ordre social ou culturel. Un jour Manmohan fut témoin du traitement injuste d’un médecin d’une caste inférieure. Percevant la présence de Dieu en tous, il déclara hardiment et clairement devant un large groupe d’amis et de membres de sa famille que tout être humain est un enfant de Dieu et que l’intouchabilité est un crime envers Dieu.
Manmohan rencontra Mukunda (connu plus tard sous le nom de Paramahamsa Yogananda) d’une façon miraculeuse lorsqu’il avait onze ans. Ils se lièrent d’une profonde amitié. Leur lien reposait sur l’amour, la spiritualité, le yoga, la méditation et le service de l’humanité. Ensemble avec deux autres amis, ils firent de voeu de chasteté et de renoncement et consacrèrent leur temps à l’exercice physique, l’étude des écritures, la méditation, la psalmodie, les chants religieux et le service des pauvres.
Alors que Mukunda était en permanence dans un état d’intoxication divine et négligeait souvent ses études, Manmohan était un jeune homme bien équilibré aussi bien au niveau de ses études que de sa pratique spirituelle. Il était la joie de ses parents et de ses amis. Alors qu’il n’était encore qu’un jeune adolescent il eut la chance de se trouver sous la tutelle spirituelle d’Hamsa Swami Kevalananda et plus tard, à l’âge de seize ans, il rencontra Swami Shriyukteswar, tous deux disciples bien-aimés de Shri Lahiri Mahasaya.
En compagnie de Yoganandaji, il eut la rare opportunité de rencontrer de nombreuses âmes spirituelles telles que Shri Balananda Brahmachari et Pandit Panchan Bhattacharya, tous deux disciples de Shri Lahiri Mahasaya. Il reçut également en diverses occasions la bénédiction de Maître Mahasaya, un chef de famille disciple de Shri Ramakrishna, Swami Brahmananda, Swami Shivananda, Swami Saradananda, Sarada Devi (la Sainte Mère – divine épouse de Shri Ramakrishna), Ramana Maharshai, Mahatma Gandhi et Ananda Moyee Ma.
En 1918 Manmohan reçut son diplôme de ‘Bachelor of Arts’ de l’Université de Calcutta. Manmohan était très travailleur, et agissait avec dévotion, dédication, détermination et discipline. Plus tard, en Mars 1919, avec la bénédiction de Swami Shriyukteswarji, Manmohan entra dans l’ordre monastique sous le nom de Swami Satyananda Giri. Satyananda signifie littéralement la félicité de la vérité. La vie d’un moine est une vie de sacrifice et d’abandon de soi à la volonté Divine.
Sous la pression de son travail exhaustif incessant, Swami Satyananda developpa des troubles cardiaques. Mais, malgré ce problème de santé, il continua à travailler sans relâche pendant des dizaines d’années jusqu’à son dernier souffle. Deux grandes institutions nacquirent de ce travail acharné: le Brahmacharya Vidyalaya de Ranchi, un internat pour jeunes gens observant strictement la chasteté, et plus tard Sevayatan, une institution dédiée au service, à la charité et à la spiritualité. D’importants leaders sociaux et spirituels du pays firent les louanges de ces deux institutions.
Swami Satyanandaji avait une personnalité versatile. Il était écrivain, compositeur, chanteur, poète, éducateur et maître spirituel. Il écrivit la biographie originale de Shri Lahiri Mahasaya, de Swami Shriyukteswar, de Hamsa Swami Kevalananda ainsi qu’un livre intitulé Yogananda Sanga relatant son expérience avec Paramahamsa Yoganandaji et contenant de nombreux chants spirituels.
Swami Satyananda fut le directeur de fait du Karar Ashram à partir de 1936 et il y venait de temps en temps pour superviser les activités de l’ashram et s’octroyer quelque temps de silence et de repos. Il remarqua la sincérité de la pratique spirituelle de Brahmachari Rabinarayan et s’étant informé de son curriculum, il en fut très satisfait. Il apprit que, non seulement il était né dans un famille brahmin, mais qu’il avait une bonne connaissance des écritures, des puja vidhi, des mantras et des pratiques rituelles, qu’il avait passé une période non négligeable avec Shri Yukteswarji et qu’il avait été initié au deuxième Kriya par Paramahamsa Yogananda. Il était heureux de voir un chercheur sincère faisant des efforts sérieux vers l’évolution spirituelle. En 1941 Swami Satyanandaji l’initia au troisième Kriya.
Souvent, après dîner, Swami Satyananda, Brahmachari Rabinarayan et d’autres résidents de l’ashram s’asseyaient dehors pour méditer. Parfois ils entraient dans des états si profonds de méditation qu’ils en perdaient la notion du temps. En plusieurs occasions, Swami Satyanandaji alla même réveiller Brahmachari Rabinarayan pour lui dire d’aller se reposer. Swami Satyanandaji était un poète spontané. Un jour, après la méditation du soir, tous étaient fondus dans le son divin. Brahmachari Rabinarayan demanda à son gourou Swami Satyanandaji de composer un chant sur l’expérience de la soirée. Il composa sur le champ une très belle chanson en Bengali sur le son divin.
Lorsqu’il émergeait d’une longue période de silence et de méditation, Brahmachari Rabinarayan restait immergé dans l’océan de conscience cosmique et dans l’extase divine.
L’anniversaire de la fondation du Karar Ashram approchait. Comme à l’accoutumé, Swami Satyanandaji devait y assister en tant que Sadhu Sabhapati de l’Ashram.
Brahmachari Rabinarayan et Swami Satyanandaji s’aimaient beaucoup. La sincérité de Rabinarayan dans sa pratique spirituelle et son rôle à l’Ashram, sa plaisante personnalité et sa maîtrise de soi étaient une grande joie pour Swami Satyanandaji. Deux incidents illustrent à quel point le divin Gourou appréciait son disciple bien-aimé:
C’était avec grand plaisir que son Gourou voyait Brahmachari Rabinarayan observer le silence avec régularité, entrer en méditation profonde et avoir des expériences spirituelles.
L’anniversaire de la fondation du Karar Ashram était célébré chaque année en grande pompe. Des disciples Kriyavans venaient de partout pour participer à ce grand évènement qui avait lieu le 22 Mai, le jour de l’équinoxe de printemps, pour rendre hommage au grand Maître du Kriya Yoga, Swami Shriyukteswar. Jouant depuis 1937 le rôle de président de fait en l’absence de Paramahamsa Yogananda, Swami Satyananda officiait à cette célébration. Chaque année un moine, un philanthropiste, un éducateur ou un Yogi réputé était l’invité d’honneur et adressait l’assemblée.
Une année, Swami Satyanandaji prépara une surprise. Il annonça aux résidents de Puri qu’un grand yogi allait faire un discours au Karar Ashram à l’occasion de l’anniversaire de sa fondation. Brahmachari Rabinarayan demanda à Swami Satyanandaji: “Gurudev! Qui est ce moine qui doit venir aujourd’hui honorer la cérémonie de sa présence?” Il répondit: “Sois patient. Tu le verras à la réunion. C’est un yogi de haut niveau.” A cette réponse, Rabinarayan garda le silence. Le même jour, après arati au saint samadhi mandir de Shriyukteswar, le programme satsanga commença. Plusieurs centaines de fidèles, disciples et visiteurs s’assemblèrent pour voir le grand yogi.
Swami Satyanandaji annonça alors: “Chers Âmes Divines! Vous êtes tous impatients de voir le yogi, mais vous ne savez pas que dans ce saint Ashram de Shriyukteswar se trouve un sadhaka qui observe le silence et médite depuis des années. Il n’est pas un jeune homme ordinaire. Il est hautement spirituel. Aujourd’hui il va nous faire part de son expérience de la méditation.”
Brahmachari Rabinarayan, vêtu d’une robe de soie blanche, était là, assis les yeux fermés et le visage penché vers le sol. Tout l’auditoire était envoûté. Brahmachari Rabinaryan se prosterna aux pieds de son tendre Guruji. Il commença par une prière vedic et après avoir donné quelques explications entra dans un état profond de méditation et de silence. Swami Satyananda comprenant l’état de son disciple bien-aimé l’envoya se reposer dans sa chambre.
Lors d’une autre célébration annuelle de l’anniversaire de la fondation de l’ashram, Swami Satyananda était présent ainsi que le père de Rabinarayan, Shri Haripada Bhattacharya. Swami Satyananda demanda à Brahmachari Rabinarayan de faire un discours. Il obéit aux directives de son Gourou. Tout le monde était envoûté par le divin discours. Haripada, son père, était assis, la tête dans les mains et les yeux fermés. Swami Satyanandaji jetait de temps à autre un coup d’oeil dans la direction d’Haripada pour voir sa réaction. Après la cérémonie, Satyanandaji congratula Haripada pour le succès de son cher enfant en disant: “Avez vous vu l’accomplissement de votre fils? Un tel discours est vraiment rare.”
Avec tout le respect dû à un Swami, Haripada répondit avec un sourire: “Oui, mais il a fait plusieurs erreurs.” Swami Satyanandaji fut surpris de la perspicacité du père et montra son appréciation par cette remarque: “Ceci illustre votre grandeur. Merci pour les tendres soins que vous avez prodigués à vos enfants et pour la correction de leurs erreurs. Leur réussite vous est due.”
Il est dit dans les écritures: “putrat sisyat parajayah”: le Gourou ou les parents sont vraiment récompensés lorsque le disciple ou le fils les dépasse. Le génie du disciple ou du fils est la gloire du gourou ou des parents. Tel était ce que Swami Satyananda ressentait au sujet de son disciple Brahmachari Rabinarayan.
Après avoir quitté l’Ashram de Ranchi, Satyanandaji passa une grande partie de son temps à Sevayatan Jhangram au Bengale. Il invita à maintes reprises Brahmachari Rabinarayan (connu plus tard sous le nom de Paramahamsa Hariharananda) à participer à l’anniversaire de la fondation de l’Ashram et à y prendre la parole.
Retour au SommaireYoga Voie du Divin
Passage du livre de Paramahamsa Prajnanananda
CHAPITRE 5 – Qualités Essentielles Pour Un Progrès Spirituel Rapide
Om
amatvam girija matih sahacarah pranah sariram grham puja te visayopabhogaracana nidra samadhi sthitih sancarah padayoh pradaksina vidhih stotrani sarva girah yadyat karma karomi tattadakhilam sambhos tavaradhanam.
(Sankara’s Sivamanasapuja)
ayurnasyati pasyatam pratidinam yati ksayam yauvanam pratyayanti gatah punarna divasah kalo jagadbhaksakah laksmistiyatarangabhanga capala vidyuccalam jivitam tasman mam saranagatam saranada tvam raksa raksadhuna.
Om santih santih santih
(Sankara’s Sivaparadha ksamapana stotram)
“Oh Shiva, tu es mon âme. Ce corps est ton temple. Toutes les jouissances des sens sont un culte que je te rends. Le sommeil est samadhi. Mes mouvements sont une offrande que je te fais. Toutes mes actions sont une offrande pour toi. La vie se raccourcit tous les jours. La jeunesse ne dure pas. Le jour passé est englouti par le temps. La richesse n’est pas permanente; elle est éphémère comme une bulle qui éclate. La vie est une étincelle de lumière. Je me réfugie en toi. Oh Shiva, je t’en prie sauve moi.”
Dieu imprègne tout et est le pouvoir contenu dans le corps et dans l’âme. Vous êtes l’âme, pas le corps. A chaque souffle souvenons nous de Dieu. Om. Amen.
L’Étude Sans La Pratique Est Inutile
Nous voulons le succès. Personne ne veut être un raté. Quel que soit le travail que nous faisons, nous le faisons avec l’espoir de réussir. Nous sommes ici pour apprendre et pratiquer le Kriya Yoga et pour progresser régulièrement sur la voie spirituelle. Pour progresser rapidement et régulièrement, on trouve de nombreuses indications pratiques dans les écritures yogic.
kriya yuktasya siddhih syat, akriyasa katham bhavet
na sastra pathamatrena yogasiddhih prajayate
(Hatha Yoga Pradipika)
“Si vous pratiquez le Kriya vous réussirez dans la vie. Sans pratique, pas de succès. Si vous vous contentez d’étudier les écritures vous n’atteindrez pas la perfection.”
Beaucoup de gens pensent qu’en lisant et en comprenant on peut réussir. Lire peut vous apporter quelques informations. Si vous voulez aller d’Inde en Amérique, vous pouvez vous faire une idée en regardant la carte ou en parlant avec quelqu’un qui en a déjà l’expérience. Mais cela restera une expérience indirecte. Les écritures ne sont que paroksanubhuti (expérience indirecte). Il nous faut atteindre aparoksanubhuti (l’expérience absolue).
Dans une autre des écritures on trouve:
satsranyadhityapi bhavanti murkha
yastu kriyavan purusah sa vidvan
sucintitam causadham aturanam
na nama matrena karotyarogam.
(Niti-sara-sangraha)
“ Celui qui ne fait que lire les écritures est un ignorant. Celui qui pratique le Kriya est celui qui a la connaissance. Lire et relire le nom d’un médicament ne guérit pas la maladie.” On doit prendre le médicament en suivant les instructions du médecin. Alors seulement on peut guérir.
En lisant des livres, les gens se font des idées et pensent qu’ils savent et comprennent tout. Sri Caitanya Mahaprabhu, alors qu’il voyageait à travers l’Inde, vit quelqu’un dans un temple tenant dans ses mains la Baghavad Gita à l’envers. Il paraissait être en extase et les larmes roulaient sur son visage. Sri Caitanya lui demanda s’il était en train de lire la Gita. L’homme répondit: “Je m’apprêtais à lire la Gita, mais j’eus une vision de Krishna enseignant Arjuna et je ressentis la compassion du Seigneur. Je compris à quel point nous sommes stupides.”
Nous lisons beaucoup de livres et écoutons de nombreux exposés mais c’est de la pratique que nous avons réellement besoin. Ce n’est qu’en pratiquant à vivre en présence de Dieu que nous devenons parfaits. Les écritures disent que ce corps est un pot de terre crue. Un pot de terre ne devient solide qu’après avoir été cuit au feu. Un pot de terre crue ne peut contenir de l’eau car il se dissout à son contact.
amakumbha ivambhasi, jirnamana sada ghatah
yoganalena samdahya ghata suddhim samacaret
(Gheranda Samhita 1-8)
“ Ce corps est un pot de terre crue qui se dissout lorsqu’il touche l’eau des organes des sens et des affaires du monde. Lorsqu’il a été cuit et purifié dans le feu du Kriya Yoga le corps devient solide et peut supporter le monde des objets. Nous devrions transformer notre vie à l’aide du Kriya Yoga.”
Phalisyatiti visvasah siddheh prathamalaksanam
dvitiyam sraddhaya yuktam trtiyam guru pujanam
caturtham samatabhavam pancame indrinigraham
sasthanca pramitaharam saptaman naiva vidyate
(Siva Samhita II: 19-20)
Dans ce verset de cette écriture yogic classique, on trouve la description des six qualités nécessaires pour une évolution spirituelle rapide.
1- Croyance En Sa Propre Voie Et Sa Propre Pratique
Comment développer cette foi? En suivant l’exemple de ceux qui ont adopté cette technique et ont réussi; par la foi dans les maîtres et dans les écritures; en croyant que si les maîtres ont atteint l’illumination, nous l’atteindront aussi certainement.
Au niveau du monde matériel nous croyons également des tas de choses. Nous ne les vérifions pas toujours. Vous allez voir un docteur en croyant qu’il est docteur. Vous ne vérifiez pas forcément ses diplômes.
Je vais vous raconter une histoire à propos de croyance. Dans l’Inde médiévale il y avait un empereur du nom d’Akbar qui avait un ministre nommé Birbal. Un jour ils parlaient de croyance et Birbal dit que les gens croient à toutes sortes de choses et qu’on peut leur faire croire ce qu’on veut. Le temps passa et le roi oublia cette conversation.
Un jour Birbal attacha une mule dans une mosquée désaffectée et fit courir le bruit que Dieu allait apparaître dans la mosquée à un jour fixé. Ceux qui étaient les enfants légitimes de leurs parents verraient Dieu et les bâtards verraient une mule. Au jour fixé une foule de gens se rassemblèrent pour voir Dieu. Le premier homme qui entra vit une mule, mais par peur d’être ridiculisé il se mit à décrire le Dieu qu’il avait vu comme un vieil homme à la barbe blanche et au corps éclatant. Le deuxième entra et vit aussi une mule mais en sortant il fit la même description que le premier.
Akbar et Birbal passèrent par là et, voyant la foule, Akbar demanda ce qui se passait. Lorsqu’il apprit que les gens faisaient la queue pour voir Dieu, il dit à Birbal: “Nous aussi allons voir Dieu.” Birbal refusa en invoquant la condition selon laquelle il fallait être de parents légitimes pour voir Dieu. Akbar fut surpris et dit: “Vous êtes issu de parents légitimes. En doutez-vous?” Birbal répondit: “Non je le crois, mais allez-y le premier, vous êtes empereur et issu d’une bonne famille.” Akbar y alla donc le premier et ayant vu la mule il sortit en prétendant qu’il avait vu Dieu et donna la même description que les autres. Puis Birbal entra et ressortit en pleurant: “Jusqu’à présent j’ai cru que j’étais le fils de parents légitimes. Mais maintenant que j’ai vu une mule, je n’ai plus foi en rien.” Akbar lui confia alors qu’il avait également vu une mule. Birbal avait demontré son point de vue.
Dans la spiritualité, croyance et foi sont importantes mais ne croyez pas aveuglément. Croyez mais aussi méditez et expérimentez. Il se peut que les expériences diffèrent, mais elles viendront certainement.
2- Sraddha
La deuxième condition préalable pour l’évolution spirituelle est l’amour et la foi. Foi en quoi?
guru vedanta vakyesu sraddha
guru sastra vakyena sraddha
Foi dans les paroles du précepteur et dans les écritures. L’enseignement du précepteur doit être en accord avec les écritures à savoir les anciennes écritures telles que la Gita ou la Bible, qui contiennent la sagesse ancienne. L’enseignement doit reposer sur les écritures et non pas les contredire. La tradition de l’enseignement est importante. De même que les gens vous interrogent sur vos antécédents familiaux, dans la spiritualité il est bon de connaître la lignée de votre gourou.
De nombreux types de yoga-s à la mode du jour sont maintenant enseignés. Ce n’est pas une critique mais un appel à la prudence. Lorsque j’étais en Allemagne, quelqu’un me demanda si je connaissais le tantra kriya yoga. Je répondis: “Je ne connais que le Kriya Yoga.” Il me donna un livre. Malheureusement j’ouvris le livre mais le fermai aussitôt. Le livre était plein de photos perverses de corps nus d’hommes et de femmes. Il y a des livres comme celui-là portant le nom d’un type de yoga, et des gens pour les commercialiser. Lorsque vous tombez sur l’un d’eux, vérifiez qu’il est en accord avec les écritures. L’enseignement spirituel véritable est l’essence de toutes les écritures. Pratiquez le Kriya Yoga et vous pourrez comprendre votre propre livre sacré, que ce soit la Gita, les Upanishads ou la Bible.
3- Guru Pujanam (Amour et respect du Gourou)
En Occident les gens ne comprennent pas pourquoi quelqu’un se prosterne devant un autre être humain. Un guru est essentiel dans la vie spirituelle. Krishna avait un guru, ou plutôt trois guru-s: Gargacarya, Ghora Angirasa et Sandipani. Jésus avait un guru. Jean Baptiste le baptisa. Rama avait deux guru-s: Vasistha et Visvamitra. Même ces incarnations divines avaient un guru, car pour apprendre quoique ce soit, il faut un guru. La mère est le premier guru. Traditionnellement, c’est de la mère que l’enfant apprend à parler. Le deuxième guru est le père. Le troisième guru est le siksa guru. Tous sont des enseignants dont nous avons beaucoup appris. Dans la spiritualité, le gourou est le diksa guru qui nous donne la sagesse spirituelle.
4- Samata bhava
La quatrième condition est équilibre ou sérénité. Comment atteindre cet équilibre? Il y a des gens qui se plaignent de toutes les saisons. Ce n’est pas la meilleure attitude à adopter. Les saisons sont naturelles. Aimez les toutes. Supportez les plaisirs et les douleurs, le chaud et le froid d’une manière équilibrée. Comment atteindre cet équilibre? Lorsque vous pratiquez le Kriya Yoga, que vous vous penchez et tournez vers la droite puis vers la gauche, vous gagnez en équilibre d’une façon très subtile. L’équilibre s’établit entre les deux lobes du cerveau. L’équilibre peut également être atteint d’une autre façon, lorsque le souffle circulant dans la narine droite et celui circulant dans la narine gauche sont égaux. Lorsque le souffle circule davantage dans la narine gauche, on a tendance a être au repos et calme, et lorsqu’il circule dans la narine droite, activité et agitation en découlent. En pratiquant régulièrement mahamudra, le souffle équilibré vient tout naturellement.
5- Indriya nigraha
Le contrôle des sens est la cinquième condition. Utilisez les sens avec tact. Dieu nous a donné les sens pour qu’on s’en serve. N’en abusez pas.
6- Pramitahara
Modération dans la nourriture. Qu’est-ce que la nourriture? Le mot Sanscrit ahara vient de hryati iti ahara. Ce que vous introduisez dans votre corps est nourriture, que ce soit par les yeux, les oreilles, la bouche ou tout autre organe des sens. La nourriture peut être de la nourriture physique (pour le corps), de la nourriture mentale (pour le mental) ou de la nourriture spirituelle (pour l’âme), telle que la méditation ou la lecture des écritures qui nous donnent la sagesse spirituelle.
Un autre mot Sanscrit pour nourriture est anna.
adyate atti ca bhutanam tasmat annam taducyate
(Taittiriya Upanisad 2-2)
Nous mangeons la nourriture et la nourriture nous mange aussi. Lorsqu’on prend une quantité adéquate de nourriture, nous mangeons la nourriture, mais si l’on en prend une quantité inadéquate, la nourriture nous mange, c’est à dire qu’elle peut entraîner la maldie et la mort. La modération dans les nourritures mentales et spirituelles est nécessaire.
Telles sont les six conditions que nous devrions essayer de pratiquer quotidiennement.
Il y a une autre écriture yogic qui parle de la façon d’arriver rapidement à l’état de samadhi et à la réalisation.
samkodam bhaja durjanat sangamam gaccha sadhunam
nirgame pravese vayoh guru taksyam vilokayet
(Siva Samhita 5-14)
“Évitez les mauvaises fréquentations, vivez en bonne compagnie et pensez à Dieu à chaque inhalation et expiration.”
Samkocam bhaja durjanat – Éviter les mauvaises fréquentations.
Examinons ce qu’est éviter les mauvaises fréquentations, ce qui est mauvais et qui est mauvais. On dit que quelqu’un est bon ou mauvais. Cela repose sur notre propre jugement de valeur. Quelqu’un d’autre peut aimer une personne que nous considérons mauvaise. Il y a du feu. Si vous mettez votre doigt dans le feu, ça va brûler. Si vous vous plaignez en disant que le feu est mauvais, il vous dira: “Est-ce que je t’ai demandé de mettre ton doigt en moi? C’est ma nature de brûler et je t’ai brûlé.” C’est exactement ce qui nous arrive. Nous recherchons des fréquentations qui ne sont pas forcément bonnes pour nous ou elles viennent à nous. Cela vient de notre propre faiblesse ou de notre incompréhension. Faites attention. Observez vos pensées. Si vous pensez que la fréquentation d’une certaine personne vous tire vers le bas, évitez-là, peu importe à quel point c’est tentant. Soyez forts.
Si vous regardez la télévision, regardez un bon programme instructif. Ne gaspillez rien. Gaspiller des ressources c’est déshonorer la Nature. Ne gaspillez pas de nourriture, d’eau ou d’électricité. Ceci fait également partie du yoga et est une discipline. Mauvaise fréquentation ne s’applique pas qu’aux personnes. Il peut s’agir également de musique, de films, de livres. Tout ce qui vous affaiblit et diminue vos valeurs morales et éthiques est une mauvaise fréquentation. Évitez. Lorsque nous faisons le mal, nous sommes le Malin. Si ce que nous faisons est bon, nous sommes le bon Dieu.
Sangamam gaccha saddhunam – Vivez en bonne compagnie.
Votre télévision peut être une bonne compagnie, vos livres peuvent être une bonne compagnie, la musique peut être une bonne compagnie. La compagnie d’une personne peut être une bonne compagnie si cette personne nous inspire, nous élève et nous renforce dans la pratique spirituelle.
Nirgame pravese vayoh guru laksyam vilokayet
A chaque inhalation et expiration percevez la présence de Dieu et du Gourou. Que ce week-end soit un week-en de de conscience du souffle.
Lahiri Mahasaya disait aussi:
savse rakho laksa (restez conscient de votre souffle)
ami devi saksa (je vous en donne ma parole)
sei pathe moksa (grâce à cela vous atteindrez la libération)
Le souffle est notre vie. Aimez votre souffle comme la bénédiction de Dieu. A chaque inhalation sentez que vous absorbez toutes les choses positives et à chaque expiration sentez que vous vous débarassez de toute vos qualités négatives.
Je conclurai par un conseil de Maharsi Patanjali:
sa tu dirghakala nairantarya
satkarasevito drdhabhumih
(Patanjala Yoga Sutra, Samadhi Pada – 14)
“Passez un temps considérable à la pratique du yoga, consacrant continuellement votre amour et votre dévotion à votre précepteur, en vue d’être fermement établi dans l’état de yoga.”
Passez du temps à pratiquer. Vous ne pouvez obtenir un résultat du jour au lendemain. Si vous sautez d’une méthode à une autre sans leur donner assez de temps, vous ne ferez aucun progrès.
La seule chose qui peut se pratiquer continuellement est l’observation du souffle. C’est très facile et très difficile à la fois. Continuez à essayer, sinon la vie sera inutile. Méditez et faites le meilleur usage de votre vie.
Il y a un proverbe en Hindi: “bahata pani, ramata yogi.”: l’eau qui court et le Yogi qui vagabonde ne peuvent être pollués. Le mental est comme l’eau. Il peut devenir stagnant et impur ou continuer à couler et rester pur. Si vous continuez à faire couler votre conscience de haut en bas et de bas en haut le long de la voie royale de l’épine dorsale, vous resterez purs comme de l’eau courante.
Om tat sat Om
Retour au SommaireQuestions et Réponses
1- Comment mémorisez vous tant d’écritures et comment faites vous pour avoir tant d’énergie?
C’est bien de lire un bon livre mais on apprend beaucoup plus par la méditation: la méditation et un style de vie équilibré. Ça aide de lire un peu tous les jours. Comment je mémorise ou comment puis-je me souvenir de tant d’écritures? Je ne sais pas. Dieu m’a donné un corps très faible et malade lorsque j’étais enfant; Il a du compenser en me donnant une bonne mémoire. Comment fais-je pour avoir tant d’énergie? Je ne sais pas. Celui qui donne, donne. Ce que je sais c’est que telle est ma vie et que je vous aime tous et que l’amour est la source de toute énergie.
2- Est-ce que les yogi-s dorment d’une façon différente?
Vous êtes tous des yogi-s puisque vous pratiquez le yoga. Si vous méditez régulièrement, votre sommeil sera d’un type différent. Même si vous ne dormez que pour une courte durée, votre sommeil sera complètement réparateur et sera aussi un peu comme de la méditation.
3- Quelle est votre opinion sur les visions? Ont-elles une signification? Si oui, comment les comprendre?
Les visions viennent de deux façons: 1. Les gens ont une hallucination et pensent que c’est une vision. 2. Il peut s’agir réellement d’une vision. Comment faire la différence? Observez votre état d’esprit. Si votre mental est très calme et tranquille, la vision peut contenir un message. Si vous fermez les yeux et voyez Krishna, c’est bien, mais ne vous y arrêtez pas. Cela peut n’avoir aucune signification.
Si vous avez une vraie vision, le Dieu qui vous l’a donnée vous donnera aussi la sagesse pour la comprendre. Cela vous sera révélé. Si vous n’êtes pas capables de comprendre, ne vous en inquiétez pas. Ne vous mettez pas à interroger les gens sur le sujet. Chacun vous donnerait une explication différente ce qui ne ferait qu’ajouter à votre confusion.
4- Quel genre d’épreuve nous attend sur la voie spirituelle?
Qui va vous faire passer des épreuves? En fait Dieu ne nous fait pas passer d’épreuve. Dieu nous aime. L’amour n’éprouve pas. Les épreuves se présentent d’elles mêmes lorsque l’on a des doutes. Là où il y a de l’amour, il n’y a pas de doute. L’amour de Dieu pour nous est sans condition. Mais notre amour pour Dieu est sous condition. Nous allons dans les temples et les églises pour prier. Nous prions pour tant de choses.
Dieu ne nous éprouve pas. Nous nous éprouvons nous-mêmes. Notre mental essaye de nous éprouver. Supposez que vous êtes assis pour méditer, essayant de garder le contrôle de votre mental et le mental veut voir si vous avez vraiment la ferme volonté de méditer. Le mental va suggérer de faire autre chose. Si vous vous relevez immédiatement, votre mental sait que votre désir pour la méditation n’est pas très fort. L’épreuve vient donc de notre propre mental qui essaye de nous tirer vers le bas.
5- Expliquez-nous: “L’amour est la source d’énergie”
Si vous retournez chez vous après une longue absence et vous avez une mère qui vous attend, vous verrez la quantité d’énergie qu’elle va dépenser pour être à vos petits soins. Elle va oublier toutes ses limitations physiques et faire tout son possible pour vous faire plaisir. C’est un exemple tout simple.
De même, quel que soit votre travail, si vous l’aimez et pensez que c’est Dieu qui vous l’a confié vous ne sentirez pas votre fatigue. Mais si vous ne l’aimez pas, vous allez le faire avec réticence. Faites votre devoir avec amour.
6- Comment rester détaché lorsqu’on gagne sa vie, qu’on vit sa vie et en même temps ne pas perdre toute ambition ni le dynamisme nécessaire pour réussir?
Nous sommes venus en ce monde. Nous devons vivre en ce monde. Certains sont nés en Occident où on n’y vit pas dans des grottes. Même le moines qui vivent dans des grottes ont parfois besoin de quelque chose qui leur manque. On essaye de leur donner ce dont ils ont besoin. Même les moines ont besoin de vêtements, de nourriture, etc… Lorsqu’on a un corps, on a des besoins. Les gens ont besoin d’une maison, d’une voiture, d’un boulot et de beaucoup d’autres choses. Il faut payer son loyer, ses factures etc… En Inde les familles s’entraident: si quelqu’un n’a pas de travail, il reçoit beaucoup d’aide des autres. Vivre avec une quantité d’argent minimum est possible en Inde mais pas en Occident.
Quelque que soit l’endroit où l’on se trouve, il faut se redresser et se battre; on ne peut pas y échapper. Dans les climats tropicaux les plantes germent et poussent rapidement. Hier, je suis allé voir comment se portaient les arbres de rudraksha que nous avons plantés. Je fus surpris de la vitesse à laquelle ils avaient poussé; ils étaient presque aussi hauts que moi. C’est parce que le climat est agréable. Si l’on plantait les mêmes arbres dans les vallées de l’Himalaya ils mettraient beaucoup de temps à pousser à cause du froid. Lorsqu’une plante essaye de survivre un hiver glacé, la bataille est dure. Ici, nous devons nous battre.
Alors comment vivre dans le détachement, vivre sans attachement mais avec dynamisme?
Cela se fait grâce à l’élan, l’encouragement: “Oui, je vais le faire”.
Dans la vie, lorsqu’on perçoit les choses comme une corvée ou qu’on ne les aime pas, on les fait sans plaisir. Supposez que je perçoive le fait d’être parmi vous et de vous parler comme une corvée. Je n’y prendrais aucun plaisir et vous non plus. Quelle que soit la situation qui se présente dans la vie, il faut d’abord l’accepter. Oui, je dois vivre ici, que vous soyez à New York ou ailleurs. Maintenant, je dois vivre avec vous, ici. Je dois l’accepter. Si je me mets à penser que ç’aurait été si agréable en Inde à l’époque du Durga Puja, avec toutes ces fêtes partout, si on se met à penser de cette manière, la joie du moment présent est perdue. Dans la vie, si vous voulez être heureux et réussir, il faut d’abord l’accepter: Oui, ceci est ma vie, ceci est la situation dans laquelle je me trouve, ceci est mon environnement. Je vais d’abord l’accepter.
L’arbre de rudraksha est originaire d’Austin et il fut transplanté à Miami. Il accepta son nouveau pays, sa terre et son environnement. Supposons maintenant que l’arbre de rudraksha n’a pas assez de soleil et qu’il ne lui arrive que d’un seul côté entre les branches d’autres arbres. Il va se mettre à pousser dans cette direction. L’arbre va se mettre à chercher la source de la lumière et à pousser dans cette direction. De même dans la vie il y aura des problèmes, il y aura des obstacles, il y aura des difficultés, mais vous devez trouver la source de la lumière pour grandir.
La question suivante est comment vivre sans attachement. Le détachement ne veut pas dire que vous devez tout abandonner. Par exemple vous marchez. Pour marcher vous avez deux pieds. Vous levez un pied, le portez en avant et le posez là, puis vous levez l’autre pied. Vous ne pouvez pas lever les deux pieds à la fois pour marcher. Ce n’est pas une façon pratique de marcher. Vous pouvez sautiller ou faire des bonds, mais vous allez vous fatiguer rapidement. Si vous marchez vous pouvez marcher pendant des kilomètres. Faire un pas n’est pas le détachement complet. Vous faites un pas, puis un autre et lentement vous allez grandir. Un pied est toujours attaché au sol tandis que l’autre s’en détache lorsque vous le levez. Il s’agit d’un processus d’attachement et de détachement tout en allant de l’avant et non pas à reculons.
Vivez dans la compréhension de l’attachement. Ce n’est pas le détachement complet. Pour commencer, comprenez où vous en êtes. Puis vous commencez à vous détacher un tout petit peu. Après ce détachement vous allez vous avancer un peu plus en gardant le pied solidement ancré. Lorsque vous faites de la montagne et que vous progressez sur un chemin de montagne étroit, vous faites très attention à chaque pas. Il faut être sûr que la pierre est stable avant de mettre le pied dessus et vous avancer. Lorsque j’étais jeune et qu’on s’aventurait dans l’Himalaya, nous avions un bâton de bambou avec une pointe métallique, un bout pointu. On s’en servait pour déterminer la profondeur de la neige et trouver la surface solide du sol.
Lorsque vous comprenez votre attachement, alors allez de l’avant. Lorsque vous vivez dans le monde, ne pensez pas “Je” dois travailler. Ce travail n’est pas du travail, c’est un service rendu à Dieu. Apportons une contribution positive non seulement à notre propre vie mais aussi partout où nous allons. Essayez de cultiver l’attitude où “Même mon petit boulot devrait apporter une contribution positive. Quelque soit l’endroit où je travaille, j’y apporterai cet amour, cette joie, ce bonheur.”
Om tat sat Om
Retour au SommaireChakra Vyuha
Par Paramahamsa Prajnanananda
Dans le Mahabharata il y a deux personnages merveilleux, Arjuna et Abhimanyu, un père et son fils. Lorsqu’Abhimanyu était encore dans le sein de sa mère, Subhadra, la mère d’Abhimanyu et la femme d’Arjuna, posa une question à son mari sur la stratégie militaire. Arjuna expliqua comment les troupes pouvaient se mettre dans une formation particulièrement imprenable sur le champ de bataille et que pour y échapper il fallait la pénétrer, faute de quoi on était pris et massacré. La formation qu’il décrivait portait le nom de Chakra Vyuha. Subhadra écoutait l’exposé mais, lorsqu’il en arriva au point où on devait pénétrer la formation elle tomba de sommeil. Abhimanyu écouta aussi dans le ventre de sa mère jusqu’au moment où elle s’endormit.
Le bébé vint au monde, grandit et devint un guerrier plein de bravoure. Au cours de la bataille de Mahabharata, les Kauravas formèrent le Chakra Vyuha. Arjuna, la seule personne douée de la dextérité nécessaire pour y pénétré et en ressortir, se trouvait dans une autre zone du champ de bataille. En son absence, Abhimanyu se porta volontaire pour y pénétrer en suivant ce qu’il se souvenait avoir entendu dans le sein de sa mère. Il y pénétra mais se trouva incapable d’en ressortir car il n’avait entendu la technique que jusqu’au point où sa mère s’était endormie. Les autres guerriers qui voulaient l’aider ne réussirent pas à entrer car le vyuha se referma avant qu’ils n’en aient eu le temps.
Le monde est un chakra vyuha. La plupart des gens savent y entrer mais ne peuvent pas en ressortir. Arjuna savait entrer et ressortir. Shri Ramakrishna décrit le monde comme une rivière pleine d’alligators que nous devons traverser. Elle est infestée d’animaux sauvages comme l’ego, la colère, la jalousie et le jugement d’autrui. Il y a une tentation à chaque pas.
Le Bouclier de la Discipline
Il y a une croyance selon laquelle si vous vous enduisez le corps de pâte de safran des Indes et que vous entrez dans l’eau, les alligators ne s’approcheront pas de vous. Le jaune est la couleur de sattva, le rouge étant celle de rajas et le noir celle de tamas. Le mental rajasique est agité et se complaît dans la colère et l’orgueil. Le mental tamasique est obscurci par pramada et alasya. On devrait essayer de devenir davantage sattvique, mais comment?
Ramakrishna dit aussi que que la vie est comme un jacquier. Il y a une technique pour couper un jacquier. On le coupe facilement en se versant de l’huile sur les mains et en l’étalant sur la lame du couteau. Sinon, le jacquier colle à la lame. Le monde est collant. Lorsqu’on pénètre le monde enduit d’huile, l’amour de Dieu, on ne s’y enchevêtre pas. Swami Sivananda disait: “Cultivez les vertus et éliminez les vices.”
Sans discipline mentale, il n’y a pas de croissance. Gurudev est un brillant exemple de discipline et de considération pour les autres. Eté comme hiver, il se levait très tôt, à une heure bien précise et s’il devait sortir il se servait d’une lampe de poche pour ne pas déranger les autres. J’ai connu beaucoup de moines et j’ai vécu avec eux mais je n’ai jamais vu une discipline pareille. Si l’on veut vraiment cultiver sattva, la discipline mentale est essentielle. Le temps passe si vite qu’il n’attend pour personne.
Soyez Vigilant
Arjuna savait ressortir mais Abhimayu n’en était pas capable. Arjuna était le tuteur. Lorsque le tuteur enseignait, Subhadra, le disciple, dormait. Ce fut la cause de son échec. Lorsque les maîtres réalisés essayent de nous enseigner, apprenons-nous réellement? Après la scène, Jésus dit: “Ne dormez pas” et il alla derrière la maison pour prier. Lorsqu’il revint il trouva ses disciple endormis et il dit: “Ne pouvez-vous pas rester éveillés quelques minutes?” Combien de temps allons nous rester endormis? La destination est loin et nous sommes des voyageurs sur le chemin. Si nous ne marchons pas vers le but alors qu’il fait encore jour, nous n’arriverons pas avant la nuit. Le soir de la vie approche rapidement. Nous oublions la destination et le but de notre vie et nous allons de ci delà, vie après vie.
Le Cercle Vicieux
Comme le disait Adi Shankara:
“ punarapi jananam punarapi maranam punarapi jananijathare cayanam”
Né de nouveau, mort de nouveau et de nouveau dans le sein de la mère.
On dit aussi:
“ janma dukha jara dukha, jaya dukha punah punah samsara sagaram dukham tasmat jagrata jagrata”
Méfiez-vous de l’océan du monde de la naissance, de la mort et de l’imbroglio; il est rempli de larmes.
La Bhagavad Gita qualifie le monde de dukhalayam, un lieu de souffrance. On ne peut pas trouver la paix dans le monde. Le monde est un pays en guerre dont on ne peut s’échapper. Nous devons combattre les ennemis. Le monde est un chakra vyuha. C’est un cercle vicieux de naissances et de morts.
Gardez Dieu à l’Esprit
Dieu sous son aspect maternel est heureux de nous voir nous amuser avec nos jouets. La mère ne s’occupe de son bébé que lorsque le bébé a besoin d’elle et l’appelle en pleurant.
Soyez spirituels et optimistes. Atteindre la réalisation ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de problèmes mais les êtres spirituels n’en sont pas affectés parce qu’ils sont absorbés en Dieu. Kunti pria le Seigneur de la maintenir dans les difficultés pourqu’elle ne l’oublie jamais. Saint Kabir chantait:
dukhme sumiran sabkare sukh me karane kon
Tout le monde se souvient de Dieu au milieu des difficultés mais combien s’en souviennent dans les plaisirs?
Avec la gracieuse permission de Sthita Prajna – Janvier 2005
Retour au SommaireZacharie au Temple
D’après une conférence de Paramahamsa Prajnanananda le 24 Décembre 2001.
Prière: Oh Dieu, c’est si beau d’écouter le récit de ta gloire, de voir ta gloire, de comprendre ton jeu divin, d’écouter le récit de la vie, des activités et des enseignements de tes incarnations divines. Cela fait grandir l’amour et la dévotion de l’esprit et du coeur. Oh Dieu, nous nous inclinons tous devant toi pour que tu nous donnes davantage d’amour et de dévotion. Bénis-nous. Om, Amen.
Jean Vint Avant le Christ
Jean naquit avant la naissance de Jésus. Les parents de Jean Baptiste étaient Zacharie et Elisabeth. Tous deux appartenaient à la classe des prêtres. Elisabeth était de la famille d’Aaron, le frère de Moïse. C’était un couple avancé en âge et ils n’avaient pas d’enfant. Comme le dit le proverbe Indien: “Un foyer n’est pas complet sans une mère.” L’état maternel est un don tout spécial de Dieu pour la continuation de sa création. Les qualités maternelles sont la tolérance, l’amour et le sacrifice. L’état maternel est un don divin. Lorsque les gens se marient ils espèrent avoir des enfants. Mais ce couple avait été marié depuis longtemps et ils n’avaient pas réussi à concevoir un enfant. Ils en avaient abandonné l’espoir car ils avaient déjà dépassé l’âge de procréer.
Penchons-nous sur la signification de leurs noms: Zacharie signifie souvenir et Elisabeth signifie plénitude.
Zacharie – Souvenir
Qui se souvient? C’est le mental qui se souvient. Nous pensons à nos amis, nos parents et à un certain nombre d’incidents de nos vies. La mémoire est active. Même lorsque nous nous asseyons pour méditer, de nombreuses pensées issues de la mémoire se présentent. De quoi devrions-nous nous souvenir davantage? Zacharie veut dire se souvenir de Dieu et de ce que Dieu nous a donné. Les gens ordinaires se plaignent de ce que Dieu ne leur a pas donné. Mais nous devrions nous souvenir de Dieu pour ce qu’il nous a donné: ce corps, ce mental, cette famille, un bon cerveau et un monde merveilleux. Dieu nous a tant donné! Un jour j’étais avec Baba dans sa chambre et il me dit: “En Inde les gens révèrent la déesse Durga avec ses dix mains. Si vous demandez quelque chose à la Mère elle est prête à vous donner de ses dix mains. Mais vous n’avez que deux mains. Combien pouvez-vous recevoir?” Pratiquement, il n’est pas nécessaire de faire l’aumône. Souvenez-vous d’elle et elle vous donnera tout.
Il est courant chez les humains d’oublier Dieu et de ne se souvenir de Lui que lorsqu’on a des problèmes. Il y a une très belle prière qu’on adresse à Durga: “Oh Mère Divine, je t’ai oubliée. Je t’ai maintes fois oubliée. Ce n’est que lorsqu’il y a des problèmes que je me souviens de toi. Oh Mère Divine, ce n’est pas ma faute. Lorsqu’un enfant joue il oublie sa mère. Mais lorsque l’enfant a faim ou soif il pleure pour attirer l’attention de sa mère. Je t’appelle donc maintenant en pleurant.”
Quel genre de faim devrions-nous avoir? Nous devrions avoir faim de connaissance et soif d’amour. Nous devrions demander la connaissance et l’amour. Saint Kabir dit un jour: “Les gens se souviennent de Dieu lorsqu’il y a des problèmes, les gens oublient Dieu au milieu des plaisirs et des amusements. S’ils se souvenaient de Dieu au milieu des plaisirs et des amusements, comment pourraient-ils avoir des problèmes et des difficultés?” Celui qui se souvient de Dieu en permanence se souvient de sa gloire, de son amour et de ses bénédictions et même lorsqu’il doit faire face à des difficultés, il ne les voit pas comme des problèmes.
Zacharie signifie souvenir et il était un prêtre qui se souvenait de Dieu.
Elisabeth – Plénitude
La signification du nom Elisabeth est plénitude. Qu’est-ce que la plénitude? Tout le monde ressent “je suis incomplet” parce qu’on a besoin de beaucoup de choses. Lorsqu’on se sent incomplet c’est parce qu’on croit que quelque chose d’autre pourrait nous rendre complet; “j’ai besoin d’un ami pour me sentir complet ou d’un livre pour m’aider. Le fait de se sentir incomplet entraîne l’insécurité. L’insécurité entraîne la peur. Celui qui se sent complet est donc toujours heureux et dénué de peur. L’âme est complète. L’âme est libre et ne connaît pas la peur. Le mental est incomplet et le mental fait naître la peur dans la vie. Elisabeth signifie donc plénitude, celui qui réalise, ressent la présence de Dieu ou de l’âme tout le temps et est constamment heureux.
Une Vie Complète
C’est un bel exemple de couple. L’un est souvenir et l’autre plénitude. Souvenez-vous de Dieu. Aimez Dieu. N’oubliez Dieu dans aucun souffle, même devant une situation critique. Il est dit: “Même dans le sommeil, n’oubliez pas.” Lorsque vous rêvez, ne L’oubliez pas dans vos rêves. Le mental devrait reposer en Dieu dans toutes nos activités et toutes nos pensées. Nous devrions essayer de le pratiquer. C’est la voie qui permet d’atteindre la plénitude dans la vie et par là nous obtiendrons le bonheur.
Zacharie et Elisabeth offrent un exemple d’une vie complète. Il aurait pu lui dire: “Elisabeth, tu n’es pas capable de me donner un enfant et je ne veux plus vivre avec toi. Je veux une autre femme!” Les gens pensent généralement de cette manière. Ils ne pensent pas à tout cet amour qu’ils ont partagé. Pourquoi ne peuvent-ils pas vivre ensemble même s’il y a des difficultés? La force de caractère se reflète dans la manière dont les gens s’associent. Avec combien de personnes peut-on vivre heureux, joyeux, prêt à accepter l’autre? Les êtres humains sont si faibles et égoïstes. Ne sommes-nous pas prêts à nous sacrifier un peu? Nous ne sommes pas prêts à nous ouvrir, même un peu, parce que nous sommes sous l’emprise de la peur, de l’insécurité et de la jalousie.
Vivre dans la Joie
Nous devrions vivre joyeusement avec les autres pour s’échanger mutuellement ce qu’on a de mieux. C’est l’époque de Noël! C’est la plus grande fête de l’année, surtout en Occident. Certains la célèbrent dans un esprit religieux et spirituel, dans la prière, la méditation, en allant à l’église, en étudiant les livres sacrés et en jeûnant. Mais pour beaucoup de gens, c’est un événement social qui consiste à s’échanger des cadeaux et parfois avec un certain sens d’obligation. Les enfants s’attendent à recevoir quelque chose de leurs parents. Nous créons l’attente dans l’esprit des enfants et souvent imposons des conditions au cadeau. Est-ce de la spiritualité? Mettons davantage d’amour dans le cadeau. Que pouvez-vous donner? Il ne s’agit pas d’une chose matérielle, d’un petit cadeau. Si nous ne sommes pas capables de donner notre amour, de nous ouvrir nous-mêmes, si nous ne pouvons pas répandre le bien qui est en nous, ce n’est pas un cadeau.
Un moine avait trouvé comment expliquer pourquoi les moines vivent dans les montagnes. Il pensait que c’était parce qu’ils sont libres de toutes pensées ordinaires issues des chakras inférieurs au niveau desquels vivent la plupart des gens. La colère. la jalousie et l’ego restent en bas dans les plaines tandis que ceux qui méditent et qui prient s’élèvent au sommet de la montagne. C’est une explication qui me paraît correcte. Jésus a prononcé son sermon sur la montagne. Moïse a reçu les dix commandements au sommet de la montagne. Et le Sage Vyasa, l’auteur de plusieurs des plus importants livres sacrés de l’Hindouïsme, a vécu dans les grottes de l’Himalaya. Si vous observez l’environnement, les couches inférieures de l’atmosphère sont plus polluées que les couches supérieures…
Avoir l’esprit libre, donner davantage d’amour, davantage de bonheur, davantage de joie est le plus beau cadeau. Il ne suffit pas de dire “Joyeux Noël”, d’être dans la gaieté ce jour-là seulement et le reste du temps commettre des erreurs et dire “Je suis désolé”. Nous devrions donc être gais et donner notre gaieté et notre joie tous les jours. Élevez la vie à son niveau de plénitude. Si vous ne pouvez pas aimer tout le monde, la crasse qui recouvre votre mental ne disparaîtra pas. Décrasser le mental c’est aimer tout le monde. Aimez dans la joie. Sinon, nous devrons revenir vivre de nombreuses vies de souffrance. Essayons d’aimer, de rendre service à tout le monde et de ne pas en attendre trop en retour, de donner ce qu’on a de mieux à donner.
Zacharie dans le Temple
Zacharie brûlait de l’encens dans le temple. Cela signifie que notre vie devrait être une offrande. Lorsqu’on brûle de l’encens, une odeur agréable se répand. Malgré les problèmes et les difficultés, lorsqu’on fait de sa vie une offrande à Dieu, on ressent la joie et on crée davantage d’amour et davantage de joie dans la vie des autres. Zacharie brûlait l’encens devant l’autel. A droite de l’autel il vit un ange qui lui adressa la parole. La peur s’empara de lui.
La Peur dans la Vie Spirituelle
Dans la vie spirituelle les gens ont peur. La peur est une tendance qu’on rencontre souvent chez l’être humain. Les animaux connaissent la peur et nous en avons hérité d’eux. Les animaux et les êtres humains ont quatre caractéristiques en commun: ahara, nidra, bhaya, maithunam ca: manger, dormir, avoir peur et avoir des relations sexuelles. Mais la qualité de dharma, la moralité, la droiture, ne se rencontre que chez les humains. Celui qui ne la possède pas est simplement comme un animal. La peur est une qualité animale qui accable les humains. Celui qui vit selon la morale, la vérité et l’honnêteté ne connaîtra jamais la peur. Celui qui vit en présence de Dieu n’aura jamais peur. Mais Zacharie prit peur devant l’autel. Cela se produit même pendant la méditation. Ceux qui entrent en méditation profonde prennent peur lorsqu’une expérience se présente. Mais lorsqu’on commence sa méditation avec amour, dans la prière, la peur ne survient pas.
Ta Prière sera Exaucée
L’ange lui dit: “N’aie pas peur! J’ai un message pour toi. Ta prière a été entendue. Tu vas avoir un enfant.” Ils avaient dû prier lorsqu’ils étaient jeunes pour avoir un enfant. Lorsqu’ils vieillirent ils l’oublièrent car il n’y avait plus d’espoir d’avoir un enfant. Il y a là un très beau message. Quelque soit ce pour quoi nous prions, nous l’obtenons. Mais cela prend du temps. La prière sera exaucée. Aucune prière ne sera oubliée tant qu’elle est faite avec une foi et un abandon complets. Mais les gens n’ont pas de patience.
Il y a une très belle histoire à ce sujet dans le Mahabharata. Drapaudi avait été traînée devant le tribunal des Kauravas. Ils décidèrent de l’humilier en la déshabillant. Dusshasana, le deuxième des frères Kauravas, tirait son sari. Drapaudi, désespérée, tourna son regard vers ses maris. Personne ne pouvait l’aider. Généralement on cherche de l’aide auprès des autres, un ami ou un membre de la famille. Mais qui cherche de l’aide auprès de Dieu? Lorsque Drapaudi ne vit aucun signe d’aide venir de sa propre famille, elle se mit à prier Krishna tout en s’agrippant à ses vêtements: “Oh Krishna, j’ai un problème. Aide moi.” L’aide n’arriva pas immédiatement. Son abandon n’était en effet pas total. Avec le peu de force qu’elle avait dans les mains elle s’agrippait pensant qu’elle pouvait de protéger elle-même tandis que sa bouche prononçait “Oh Dieu, aide moi.” Si l’abandon n’est pas total, vous n’obtiendrez pas de réponse à votre prière. Ce n’est que lorsque Drapaudi lâcha prise et qu’elle s’abandonna complètement que Krishna put l’aider. Alors que ses bourreaux déroulaient son sari, il s’allongea indéfiniment et Drapaudi resta couverte.
L’ange continua de parler à Zacharie: “Tu vas avoir un enfant. Il ne sera pas un enfant ordinaire. Tu l’appelleras Jean. Tu demanderas à ta femme de rester complètement pure.” Dans la vie traditionnelle Juive on observe un grand nombre de disciplines strictes. Dans le livre des Nombres, l’un des cinq livres de Moïse, au chapitre six, on trouve des directives très strictes: on ne doit pas boire de vin, utiliser de vinaigre, manger de raisins secs, ni de raisin en grappe, ni quoi que ce soit qui contienne de la peau ou des pépins de raisin. Elisabeth devait donc respecter ce genre de discipline.
Ayez la Foi
Zacharie avait prié Dieu de lui donner un enfant. Sa prière allait être exaucée maintenant qu’il était vieux. Cela paraissait impossible. Il avait dû en sourire et se dire “Comment? Est-ce possible? Nous sommes trop vieux pour avoir un enfant!” Il y a ici un autre message: nous ne croyons pas. Nous sommes en présence du Divin. Nous recevons un message du Divin, et malgré cela nous ne croyons pas. Dans la Sainte Bible, dans l’Évangile de Luc, l’ange dit: “Rien n’est impossible à Dieu.” Celui qui a tout créé par un simple souhait et l’action de Sa volonté, celui qui vous a tout donné, ce Dieu ne peut-il pas réaliser un de vos petits souhaits?
Une autre chose se produisit lorsque Zacharie était dans le temple. L’ange lui dit: “A partir d’aujourd’hui tu ne pourras plus parler. Tu ne pouvais pas croire ce que je te disais. Si tu en parles aux autres, ils ne te croiront pas. Tu n’as pas confiance en toi. Si tu dis aux autres d’avoir la foi, ils ne te croiront pas. Ta foi doit donc grandir et elle grandira lorsque tu te rendras compte que c’est la vérité. Tu ne peux donc pas parler maintenant. Tu pourras parler de nouveau lorsque tu croiras et que ta foi sera plus forte, lorsque ce sera prouvé.”
Chérissez vos expériences
Il y a aussi une autre explication au fait qu’il ne pouvait pas parler: on ne peut rien dire des véritables expériences. Il s’agit de votre expérience, de vos propres sentiments. Les mots ont des limites. On ne peut pas tout dire avec des mots. Par exemple “bonheur” est un mot. Bonheur est un état; il s’exprime sur votre visage, dans vos activités et pas avec des mots. On peut dire, aimez Dieu, aimez Dieu, aimez Dieu et aimez Dieu. Mais ce ne sont que des mots. Combien d’amour avons-nous réellement? Il se réfléchit à travers nous. On ne peut pas exprimer les expériences, surtout les expériences spirituelles. Ne parlez pas de vos expériences spirituelles avec les autres. Gardez-les au fond de votre coeur.
Zacharie devint donc muet.
Le Reflet de la Transformation
Le temps passait et Zacharie ne sortait pas du Temple. Dehors, les autres se demandaient ce qui se passait. Lorsqu’on entre en méditation profonde, on ne repasse pas d’un seul coup aux activités ordinaires. Ce corps est un temple et l’autel est à l’intérieur. Entrez. Si vous entrez réellement, vous verrez se produire de grandes transformations. Si vous entrez dans la méditation profonde, vous n’aurez pas envie d’en ressortir trop vite. Vous serez dans un état qui échappe au temps. Lorsqu’il sortit finalement, ils se rendirent compte qu’il avait eu une vision à l’intérieur. Il n’y avait pas besoin de dire quoi que ce soit. Ce qui est au dedans transparaîtra au dehors. Si l’amour est au dedans, il se reflétera dans nos actions, pas uniquement dans nos paroles.
La vérité sortira. Quelqu’un par exemple avait toujours des mots durs et blessants. Il disait: “Mes paroles sont mauvaises mais je suis bon au fond du coeur.” Quelqu’un d’autre, se réfèrant à l’image d’Hanuman ouvrant son coeur et découvrant Rama à l’intérieur, répondit: “Nous ne sommes pas Rama et tu n’es pas Hanuman et nous ne pouvons donc pas ouvrir ton coeur pour voir s’il y a Rama à l’intérieur.” On ne peut pas faire deux poids deux mesures. La vérité se révélera. Soyez donc sincère avec vous-mêmes.
Zacharie sortit du temple sans rien dire et alla retrouver Elisabeth. Plus tard elle se retrouva enceinte pour devenir la mère de Jean Baptiste.
La Signification de “Jean”
Vous verrez que le nom de Jean revient plusieurs fois dans la Bible, principalement dans le Nouveau Testament. Tout d’abord il y a Jean Baptiste et il y en a deux autres qui sont des disciples de Jésus, dont l’un fut témoin de la crucifixion de Jésus. L’une des significations de Jean est “simplicité” Si nous voulons vraiment être heureux dans la vie, nous devons y apporter davantage de simplicité. Simplifions la vie. Habillez-vous simplement, mangez simplement, vivez simplement, soyez simples dans vos relations et directs dans vos paroles. Jean Baptiste disait: “Prenez la route qui va droit au Seigneur.” C’est l’enseignement de Jean Baptiste. Allez en ligne droite. Le serpent avance en ondulant et ne va jamais tout droit. Si nous simplifions notre vie, beaucoup de problèmes s’en trouveront résolus.
Voici le Christ
Aujourd’hui est un jour tout spécial. Nous devrions essayer de changer nos vies.
Zacharie, le père, est le souvenir, se souvenir de Dieu à chaque souffle. Elisabeth, la mère, est la plénitude, l’état où l’on se sent complet, sans peur, sans insécurité. L’amour et la confiance apporteront cette plénitude. Ayez confiance en vous et confiance en Dieu. Rien n’est impossible à Dieu. Tout dépend de votre propre effort et de votre propre sincérité. Jean Baptiste, le fils, est la simplicité et la transformation. Allez tout droit sans complications, sans hypocrisie ni doute ni mensonge. Lorsqu’on possède toutes ces valeurs dans la vie, on peut voir le Christ.
Que les bénédictions de Dieu, du Christ et des maîtres reposent sur nous tous.
Om. Amen.
Retour au SommaireÉléments du Développement Spirituel
Par Swami Shuddhananda Giri
Le 29 Mai 2003
Première Partie
Om…. Om…. Om….
Harih Om, Sri Gurobhoyoh namahah
Vande Guru Sri Charanarvindam
Vande Guru Sri Hariharanandam
Vande Guru Sri Charanarvindam
Vande Guru Sri Hariharanandam
Chaque moment aux pieds de Dieu, chaque moment aux pieds du Maître, Gurudev,
Chaque moment passé aux pieds de Dieu fait de nous un devot.
Chaque moment passé aux pieds de Gurudev fait de nous un disciple.
La vérité est que nous sommes les enfants de Dieu. Être éternellement uns avec Dieu est notre véritable identité.
“ Je suis l’enfant de Dieu”. Réalisez cette identité. Soyons conscients que “je suis un disciple, je suis un devot.”
Que le “je” en moi soit un disciple, que le “je” en moi soit un devot, jusqu’à ce que je réalise que je suis l’enfant de Dieu, que je suis l’âme, que je suis la Vérité.
Évolution Spirituelle
Vie après vie, nous avançons tous vers le but, vers la Vérité. C’est un processus naturel d’évolution spirituelle. Chaque instant nous rapproche de Dieu d’un instant. A chaque pas nous avançons d’un pas vers Dieu. Mais plus nous devenons conscients, plus la vitesse d’évolution s’accélère. Cette conscience approfondit le désir de réaliser Dieu, approfondit le désir de réaliser la vérité, approfondit la volonté de réaliser l’âme, accélère l’évolution spirituelle et à atteindre le but.
La vie spirituelle est simplement une vie d’éveil, de conscience intérieure continue. Cette conscience intérieure continue est méditation. Avec cette conscience intérieure continue, quel que ce soit ce que vous faites devient une prière adressée à Dieu. Cette conscience intérieure continue apporte l’amour de Dieu, l’amour de Gurudev, l’amour de cette vie, l’amour de la vérité. Lorsque vous atteignez la vérité, vous réalisez la Vérité, la vérité éternelle que “Je suis l’enfant de Dieu.”
Qu’est-ce que la Vie Spirituelle?
La vie est naturellement divine, la vie est naturellement spirituelle. Lorsqu’on réfléchit à la vie, on se rend compte qu’on n’a aucun contrôle. Nous n’avons aucun contrôle de la vie. Quand et comment vous a-t’elle été donnée, vous l’ignorez. Quand et comment vous sera-t’elle reprise, vous ne le savez pas. Personne ne sait. C’est un mystère complet. Alors, qu’est-ce que la pratique spirituelle? Quelque chose dont on n’a aucun contrôle? Que devrait-on donc pratiquer? Que peut-on réaliser? Réfléchissons ainsi continuellement tout au long de notre vie. C’est la vie spirituelle. Un point d’interrogation continu sur les questions fondamentales: qu’est-ce que la vie? quand et comment suis-je rattaché à cette vie? quel est le but fondamental de la vie? Lorsqu’on se pose ces questions fondamentales sur la vie, cet état de réflexions continu débouche sur un état d’éveil continu.
Devenir un Disciple
L’ego prévaut lorsque dans tout ce que vous faites il y a ce sentiment que “c’est moi qui agit”, “je parle”, “je suis heureux”, “je suis malheureux”. Dans la vie spirituelle, lorsque vous êtes conscient que “je suis un disciple”, cette conscience débouche immédiatement sur un état de contemplation intérieure, une série de réflexions. Gurudev disait souvent: “Ce n’est pas vous, c’est le pouvoir de Dieu. Observez-le dans chacun de vos souffles.” Donc, si le maître déclare que ce n’est pas vous, que c’est le pouvoir de Dieu, il faut y réfléchir sérieusement et en profondeur. Avant d’atteindre l’état d’éveil continu, on passe par un état de réflexion plus profonde où l’on contemple: “j’ai une foi totale dans ce que dit Gurudev lorsqu‘il dit que c’est le pouvoir de Dieu agissant en moi qui me rend capable de faire ce que je fais.” Tout commence par cette contemplation.
Nous avons tous le désir de la réalisation de Dieu. Baba dit: “Vous êtes vivant grâce au pouvoir de Dieu, grâce au souffle.” Lorsque vous pensez “je suis un disciple” cela vous relie au maître, vous relie aux enseignements du maître. Les enseignements sont le véritable maître. Ils ne se limitent pas à une seule personnalité mais à une série de personnalités entre Dieu et votre maître, entre Dieu et vous. Les enseignements sont éternels. Avant, je pensais “c’est moi qui agis” mais maintenant grâce à cette contemplation et à cette légère élévation de mon niveau de conscience, je me rends compte que j’agis parce que le pouvoir de Dieu opère en moi.
En Contact Permanent avec le Maître
Voyez maintenant le changement qui s’est produit dans votre vie. Si vous avez l’impression que “c’est moi qui agis” sans aucune réflexion ni prise de conscience, vous vivez au niveau de l’ego et du mental. Par exemple, lorsque vous pensez “je vis”, “je fais la cuisine”, “j’ai des sensations”, “je suis heureux”, “j’aide les autres”, “je fais le seva”, toutes ces pensées indiquent que vous oubliez que c’est le pouvoir de Dieu qui opère. Mais la sensation d’être un disciple vous fait prendre conscience que “j’agis” parce que le pouvoir de Dieu opère. Il vous suffit maintenant de penser: “j’ai conscience d’être un disciple” pour être immédiatement relié au maître. Dès que j’établis le contact avec le maître, je suis branché sur le pouvoir de Dieu. Lorsque je pense aux enseignements du maître, que j’y réfléchis, que je les contemple, immédiatement, les enseignements du maître me font prendre conscience que c’est Dieu qui opère. C’est le gourou qui vous amène à la vérité ou qui vous apporte la vérité.
Pour atteindre cet état de conscience, demandez-vous “qui suis-je?” Avant de devenir un disciple, j’étais dans l’ignorance complète. La prise de conscience du maître me rapproche immédiatement de Dieu. Ce pas en avant est le commencement de la vie spirituelle. La pratique spirituelle consiste à se rendre compte dans chaque action que c’est le pouvoir de Dieu qui agit. Contemplez ces deux phrases: “Ce n’est pas moi qui agis”, “J’agis grâce au pouvoir de Dieu.”
Réfléchissez et analysez le temps que vous passez au cours d’une journée à penser “c’est moi qui agis” lorsque vous accomplissez des actions physiques ou mentales, et le temps que vous passez en pensant “j’agis grâce au pouvoir de Dieu.” Cette conscience que j’agis grâce au pouvoir de Dieu n’est encore qu’une étape, un concept, une idée. La réalisation est encore loin. Il ne s’agit donc pas de réalisation; nous n’y sommes pas encore. Malgré tout nous pouvons pratiquer cette prise de conscience continuelle. C’est la vie spirituelle.
La vie spirituelle commence lorsqu’on prend conscience qu’il y a un pouvoir divin qu’on ne connaît pas, qu’on ne perçoit pas, qu’on ne réalise pas encore, mais dont on se rend compte qu’il agit. Dès lors “j’agis” est remplacé par “j’agis grâce au pouvoir de Dieu.” Tout d’abord on a “je suis un disciple.” Dès que je deviens un disciple, je veux apprendre l’enseignements de mon maître et je veux le suivre. Dès que je veux le suivre, je me raccroche à ses enseignements: “à chaque souffle, observe qu’Il fait tout”. La prise de conscience que Dieu agit s’accroît.
De Disciple à Devot
L’étape suivante va de ce n’est pas “moi” qui agis à Dieu agit à travers moi. La perception de celui qui agit a maintenant changé. Dans la vie spirituelle vous commencez en vous rendant compte que vous agissez grâce au pouvoir de Dieu, mais maintenant la sensation d’être celui qui agit se change en sensation d’être le témoin. Elle devient “je ne suis pas celui qui agit, c’est Dieu qui agit. Dieu accomplit toutes mes actions à travers moi.” A ce niveau vous entrez en contemplation profonde. Il s’agit de l’aspect pratique des enseignements spirituels et de la pratique. La prise de conscience s’est transformée en Dieu agit à travers moi. Dans l’état de conscience ou c’est “j’”agis avec le pouvoir de Dieu, le sens de “je” est présent même s’il est associé au pouvoir de Dieu. Cette étape où “j’”agis avec le pouvoir de Dieu fait de vous un vrai disciple car vous suivez le maître.
Qu’est-ce qu’un disciple? C’est celui qui suit le maître et lui est loyal. La pensée du disciple change pour pratiquer ce que dit le maître. Il y a un renforcement de la prise de conscience de l’étape où ce n’est pas moi qui agis, c’est Dieu qui agit à travers moi. Vous commencez alors à vous rendre compte que ce n’est pas vous qui rendez service, qui faites le seva et que Dieu vous a donné cette opportunité de rendre service. La conscience va au delà de “c’est Dieu qui agit” pour atteindre “Dieu rend service à travers moi”. Le “je” se transforme en “mon” c’est à dire qu’à travers moi, à travers ma vie, à travers mes mains, a travers mon attitude, à travers mes services, c’est Dieu qui agit. Ce qui se produit maintenant c’est que le disciple devient un devot. Lorsque le devot a perdu la sensation de “je” et qu’elle est remplacée par la sensation de “mon” et “c’est Dieu qui agit”, la vie est alors consacrée. Vous devenez un vrai devot lorsqu’il n’y a plus de sensation d’ego ou de “je” et que vous réalisez que c’est Dieu qui fait tout.
Si vous pensez “je suis un individu normal”, il y a la sensation que c’est “moi” qui agis c’est à dire que l’ego est présent. Cela se mettra à changer si vous pensez “je suis un disciple.” Disciple veut dire que “j’”agis grâce au pouvoir de Dieu. Le fait de penser “je” suis un devot crée l’impression que le “je” n’est pas présent. La vie se trouve davantage consacrée lorsque vous pensez que c’est Dieu qui fait tout.
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Sutra 33
maitri karuna – muditopeksanam sukhaduhkha punyapunya visayabam bhavanatah citta prasadanam
Signification mot à mot:
maitri – gentillesse
karuna – compassion,
mudita – joie, réjouissance, gaieté
upeksanam – indifférence, évitement
sukha – joie, bonheur
duhkha – chagrin, malheur
punya – vertu, actions méritoires
apunya – vice
visayanam – vers, pour les sujets
bhavanatah – en pensant constamment
citta-prasadanam – purification du mental et de la mémoire
Traduction:
La purification du mental est atteinte par la pratique d’une attitude de gentillesse, de compassion, de réjouissance et d’indifférence envers le bonheur, le malheur, la vertu ou le vice.
Commentaires de Shri Lahiri Mahasaya:
Cultivez l’attitude de gentillesse, de compassion, de contentement et d’indifférence en matière de bonheur, de malheur, de vertu ou de vice. Cela signifie ressentir la gentillesse devant la joie, la compassion en face de la souffrance, le contentement devant les vertus et l’indifférence en face des vices. Parallèlement, lorsqu’on médite sur la lumière émanant de Brahman (lumière blanche), le mental est apaisé.
Interprétation Métaphorique:
La vie humaine est une rare opportunité d’évolution divine. Cela suppose un effort sincère. Par la pratique d’eka-tattra (vérité unique) les obstacles sont éliminés et la manifestation des qualités divines suit en parallèle. Le mental ainsi purifié et sublimé devient capable de penser en termes de gentillesse, de compassion, etc…
Le mental est un instrument interne. C’est un outil précieux, mais s’il n’est pas utilisé intelligemment, il peut s’avérer dévastateur. Le mental est comme un bon ami mais il peut devenir le pire ennemi. Le mental est la cause de l’asservissement et de la libération. Un chercheur sincère ne laisse aucune avenue inexplorée pour purifier et pacifier le mental.
Dans cette sutra le Sage Patanjali nous parle de quatre attitudes que le chercheur doit pratiquer en face des situations intérieures ou extérieures variées qui se présentent à lui quotidiennement. Elles comprennent gentillesse, compassion, réjouissance et indifférence. Dans ce monde, on se trouve obligatoirement exposé au plaisir, à la souffrance, au succès, à l’échec, à la vertu et au vice. Un chercheur se doit donc de développer une attitude intérieure adaptée et pratique dans ses relations avec les autres à chaque pas qu’il fait dans la vie.
1- Maitri Sukhadisu: Gentillesse envers celui qui est heureux
Développez une attitude de gentillesse dans le bonheur et avec les gens qui sont heureux. Développer la gentillesse envers celui qui est heureux c’est être toujours joyeux et heureux. Cela suppose d’accepter les événements quotidiens ou leur faire face avec une attitude appropriée. Être dans un état de bonheur intérieur (su-kha) est un état méditatif. Celui qui peut se maintenir dans la méditation sans forme et voir la beauté du ciel intérieur est réellement heureux. C’est rester au dessus du centre du cou (vishuddha chakra).
Lorsque cette pratique se tourne vers le monde extérieur, elle nous fait apprécier et aimer le bonheur des autres. Les gens ordinaires ressentent souvent une certaine jalousie lorsqu’ils voient que les autres sont heureux. La jalousie pollue le mental. Elle nous dérobe aussi notre propre paix. C’est un obstacle sur la voie spirituelle et la voie du yoga. Aimez les autres. Soyez heureux du bonheur et de la réussite des autres. Lorsque quelqu’un se surpasse, appréciez-le, encouragez-le et saisissez l’occasion pour être un ami véritable et fidèle.
2- Karuna Duhkhadisha: Compassion envers celui qui souffre
L’expansion est la vie et la contraction la mort. L’expansion du coeur et la perception de soi dans les autres mène à la véritable union et à l’évolution divine. Duh-kha signifie s’éloigner du ciel intérieur et se diriger vers les centres inférieurs ce qui entraîne la souffrance, le malheur et les difficultés. Gurudev disait: “Vivez une vie de détachement compatissant.” Dans la vie d’un chercheur il peut y avoir des moments de souffrance, mais restez compatissant intérieurement.
La compassion est une vertu qui s’exprime lorsqu’on vit avec les autres, c’est vouloir supprimer leurs souffrances. Ne laissez pas germer l’idée que lorsque les gens souffrent, c’est le résultat de leur karma et de leurs propres actions. Pensez au contraire qu’il s’agit d’une rare chance d’aider les autres. Cela développera en vous une tendance sattvique. Exprimer la compassion en pensée, en parole et en action fait partie intégrante de la véritable nature humaine. Aimez servir et servez avec amour. Cela débarrasse la vie de la sensation de haine.
3- Mudita punya karmashu: se réjouir des actions et des gens vertueux
La joie, le plaisir et la gaiété devraient accompagner le chercheur lorsqu’il accomplit une action vertueuse ou qu’il se trouve en compagnie de gens vertueux. Vivez une vie pleine d’encouragement et d’inspiration au dedans de vous ou avec les autres. Le découragement et la tristesse découlent de la tendance tamasique tandis que la gaieté et la joie sont des manifestations de la nature sattvique. Soyez quelqu’un de bien et faites le bien. Réjouissez-vous de faire le bien. Cela supprime l’envie.
4- Upeksa apunyatmakeshu: Indifférence au vice
Le mental ordinaire est vicieux et aime l’attirance qu’il ressent envers le vice. Un chercheur prend en main les rênes de l’intellect pour contrôler ce genre d’humeur. Mais, lorsqu’il vit avec les gens dans le monde, il ne devrait pas cultiver d’antipathie ou se laisser aller à la critique de ceux qui font le mal ou commettent des erreurs. Il est dit: haïssez le péché, pas le pécheur. Développez une attitude d’indifférence en face des situations auxquelles vous ne pouvez pas apporter d’aide. Si vous le pouvez, aidez les autres à améliorer leur vie. Lorsqu’une pensée négative se présente, restez-y indifférent et vous en serez débarrassé.
Ces quatre vertus devraient être pratiquées dans la vie quotidienne avec amour et compréhension. La pureté mentale en découle.
Dans l’état de pureté et de contentement, on est joyeux. L’état de joie stabilise l’intellect et débouche finalement sur l’expérience du divin au dedans et partout.
Le Sage Patanjali expose ainsi d’une façon merveilleuse comment on peut évoluer et grandir par l’amour et la joie.
Oh chercheur! Ne perds pas un temps précieux. La vie est un rare présent. Vis intelligemment, résolument, dans la prière. Vis dans la conscience intérieure tout en aidant les autres avec amour et compassion. C’est l’intégration de l’humanité et de la divinité.
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Interprétation Métaphorique de Paramahamsa Hariharananda
Chapitre 17, Versets 12 et 13
Verset 12
abhisamdhaya tu phalam
dambartham api cai va yat
ijyate bharatasrestha
tam yajnam viddhi rajasam
Traduction
Mais le sacrifice qu’on fait dans l’espoir d’en récolter le fruit, pour se montrer en spectacle et avec ego, Oh le meilleur de Bharatas (Arjuna), est un sacrifice passionnel (rajasic).
Interprétation Métaphorique
Dans ce verset, le Seigneur parle de la nature du yajna (sacrifice, culte, cérémonie du feu, activités religieuses) des gens rajasiques. Les gens rajasiques sont extrêmement occupés dans toutes sortes d’activités, visant constamment à se faire connaître et à atteindre la renommée.
Les gens sont religieux. Ils vont au temple, à l’église ou à la synagogue. On dirait qu’ils aiment Dieu, mais beaucoup d’entre eux mettent leurs habits du dimanche et se rendent à leur lieu de culte, non pas pour Dieu, mais pour leur réputation. Dans la Bible (Luc, 11:43) il est dit: “Malheur à vous les Pharisiens! Car vous aimez les meilleures places à la synagogue et qu’on vous salue lorsque vous allez au marché.” Les gens rendent un culte aux déités et offrent le ghee au feu avec pompe et grandeur. Beaucoup de ce qu’ils font est pour l’assouvissement de leurs désirs matériels.
Il y a aussi beaucoup de gens qui s’engagent dans des pratiques religieuses publiques, collectant d’énormes sommes d’argent. La communauté toute entière s’affaire dans ces activités religieuses solennelles, organisées dans un esprit compétitif. Il y a maintes façons d’agir avec ostentation. Certains chantent ou pleurent dans le temple dans le seul but d’attirer l’attention au lieu de Dieu. Ils le font pour satisfaire leur ego. Il ne s’agit pas d’une véritable oblation. La véritable oblation c’est d’offrir son amour à Dieu à chaque souffle. La pratique religieuse et le sacrifice destinés à satisfaire son ambition et son ego qui éloignent de l’amour, de la pureté et du développement personnel, est de nature rajasique.
Verse 13
vidhihinam asrstannam
mantrahinam adaksinam
sraddhavirahitam yajnam
tamasam paricaksate
Traduction
Le sacrifice fait en dépit des instructions des écritures, sans offrir de nourriture (à ceux qui ont faim et aux pauvres), sans mantras (hymnes sacrés) et sans donation (aux prêtres), d’où toute foi est absente, est considéré tamasique.
Interprétation Métaphorique
Dans ce verset, le Seigneur décrit les sacrifices ou activités religieuses de nature tamasique. Il indique les cinq caractéristiques de ce type de yajnas.
- Ces pratiques spirituelles ne reposent pas sur les instructions des écritures. La véritable pratique spirituelle est l’essence de toutes les écritures religieuses; il ne s’agit pas d’un caprice; ce n’est pas un produit du mental humain.
- Le sacrifice est toujours associé à la charité. La véritable signification du sacrifice est d’abandonner ses qualités négatives pour se libérer. Tout le monde devrait se sentir très concerné par ses propres erreurs et devrait se corriger. Mais dans le culte tamasique, les gens n’abandonnent pas leurs mauvaises ou immorales façons de voir et ne font pas la charité aux pauvres et aux nécessiteux.
- Mantra n’est pas simplement chanter des hymnes et des prières inintelligibles comme des perroquets. C’est se libérer des tendances du mental agité. Dans le yajna tamasique, les gens n’ont aucun contrôle de leur mental car ils en sont les esclaves et sont extrêmement paresseux.
- Dans le culte tamasique les gens ne donnent pas d’argent au prêtre.
- Les pratiques tamasiques sont dénuées de foi au vrai sens du mot. Les gens de nature tamasique n’ont foi ni en Dieu, ni en eux-mêmes.
Les gens de nature tamasique sont ennuyeux, léthargiques et paresseux. Ils ne pratiquent de culte que pour sauver les apparences. Ils adorent aussi des déités dans l’espoir d’en recevoir des faveurs ou d’en retirer quelque avantage sans effort personnel. Le culte tamasique est un effort vraiment inutile.
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