Vijaya Day, le Jour de la Victoire

(22 Octobre)

Âmes divines et aimantes,

Que les bénédictions les plus appropriées de Dieu et des Maîtres soient sur chacun d’entre vous. Je saisi l’opportunité de prier pour vous tous tandis que nous célébrons Vijaya Dashami, le Jour de la Victoire.
Ce Jour de la Victoire est dédié au Seigneur Rama, qui conquît les forces du diable représentées par le Roi Ravana. Pour y parvenir, le Seigneur Rama vénéra la Mère Divine. Depuis ce temps, le Jour de la Victoire est dédié à la vénération de la Mère Divine. Encore de nos jours, la Mère Divine est vénérée dans plusieurs parties de l’Inde comme la reconnaissance de la divinité qui se manifeste dans la forme de la Divine Maternité. La divinité de la Mère permet toute création. Quand nous sommes absorbés dans les mondanités et le monde matériel sans entraînement spirituel ni intériorité, nous oublions la présence du Divin et nous voyons toute chose comme étant matière et monde.

Ravana, étymologiquement, renvoie à la force qui rend la vie misérable. Le nom est dérivé de la racine du verbe « ru » qui signifie « pleurer » ou « faire pleurer les autres ». Ravana représente le désir, les attentes, les ambitions futiles, les possessions excessives et les attachements au monde, qui tous reproduisent la peur. Mais voulons nous vraiment être libres du pouvoir tourmentant de Ravana ?

Quand nous vivons dans le monde, nous devenons attachés aux choses matérielles et aux objets mondains qui apportent une gratification des sens. Nous vivons avec la peur de perdre le bonheur et la peur de la mort à l’égard de nos proches, ceux qui nous sont chers et même nous-mêmes. Nous sommes surchargés de désirs urgents qui rendent nos vies misérables.

Pour être victorieux, nous devons cultiver des vertus comme l’humilité, la générosité, la bravoure, le détachement intérieur, et la liberté vis-à-vis des désirs futiles. Dans ce contexte, je me souviens d’un verset en sanskrit souvent cité par notre bien aimé Gurudev et qui dit :

udarasya trinam vittam shurasya maranam trinam
viraktasya trinam bharyam nisprihasya trinam jagat

« Pour une personne généreuse, la richesse est insignifiante. Pour une brave personne, la vie n’inclut pas la peur de mourir. Pour une personne détachée intérieurement, les plaisirs du monde ne sont plus séduisants. Pour quelqu’un libre du désir, le monde est simplement un lieu temporaire d’habitation. »

En d’autres mots, pour être victorieux sur les forces de Ravana, nous devons cultiver les qualités mentionnées ci-dessus. Nous devrions être généreux. De façon ordinaire, les êtres humains sont égoïstes et centrés sur eux-mêmes. Pour aller au-delà de cela, nous devrions considérer que nous appartenons à la Mère Divine ou Dieu et que nous sommes intimement reliés à la création toute entière. La souffrance de n’importe qui est aussi notre souffrance. La générosité ne consiste pas seulement à donner des richesses, mais également à donner du temps et du talent. Nous devrions aimer servir chacun sans discrimination.

Ravana a dix têtes. Cela implique que les désirs et les passions sont crées dans notre mental et dans nos cœurs quand les dix organes des sens deviennent agités et courent dans dix directions. Nous devrions tous être détachés avec compassion et libres du tumulte provoqué par les organes des sens et le mental qui multiplient les désirs.
Nous devrions vivre comme des héros, de braves guerriers, parce que nous appartenons au Divin. Nous sommes des enfants de la Mère Divine. Nous avons hérité d’elle des divines qualités mais nous ne les utilisons pas de la meilleure manière. Nous devrions apprendre à aimer, servir, et prendre soin de tous.

Nous devrions être des enfants dignes de la Mère Divine. Comme tous les parents veulent voir la réussite de leurs enfants, similairement la Mère Divine veut notre progrès spirituel et notre victoire dans la bataille de la vie. Nous devrions devenir victorieux en conquérant nos ennemis intérieurs comme la peur, la colère, la passion, le désir, et l’avidité. C’est le chemin pour célébrer le Jour de la Victoire. Ce ne devrait pas être une fête annuelle, mais, au contraire, ce devrait une constante célébration tout au cours de la vie.

Que la Mère Divine bénisse chacun d’entre nous et nous donne la force d’être ses dignes enfants.

Avec Amour,
Prajnanananda